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Diplomatie - Sarkozy promet de soutenir New Delhi auprès de l’AIEA et du Conseil de sécurité La France et l’Inde « resserrent » leurs liens dans le nucléaire et la défense

L’Inde et la France ont décidé hier, au premier jour de la visite d’État de Nicolas Sarkozy, de doper leur coopération dans le nucléaire civil et le secteur de la défense, même si aucun accord ou contrat majeur n’est venu concrétiser cette promesse. Arrivé au petit matin à New Delhi, le président français, accompagné de plusieurs ministres et d’une délégation d’une cinquantaine de chefs d’entreprise, s’est immédiatement entretenu avec le Premier ministre indien, Manmohan Singh. Les deux dirigeants ont affirmé leur volonté de « renforcer » le « partenariat stratégique » scellé en 1998 entre les deux puissances sur les questions politiques et d’intensifier leurs relations dans les secteurs-clés de l’énergie nucléaire et de l’armement. Mais à l’inverse de ses précédentes visites en Chine, au Maghreb ou dans le golfe Arabo-Persique, sanctionnées par des milliards d’euros de contrats sonnants et trébuchants, le chef de l’État français a dû se contenter avec ses hôtes indiens de déclarations d’intention. Ainsi sur le nucléaire, où tout accord avec l’Inde, qui détient la bombe atomique et n’a pas signé le traité de non-prolifération (TNP), est suspendu à un feu vert de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA). Dans leur communiqué commun, New Delhi et Paris ont assuré avoir bouclé leurs « négociations afin de parvenir à la conclusion d’un accord bilatéral sur la coopération nucléaire civile » identique à ceux paraphés par la France avec l’Algérie, la Libye et les Émirats arabes unis, qui incluent la vente de centrales de technologie française EPR. « Nous passerons à la phase opérationnelle dès que l’Inde aura conclu un accord avec l’AIEA (...), la France sera l’avocate de l’Inde pour l’accès au nucléaire civil », a assuré M. Sarkozy lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Singh. « À ma connaissance, ce n’est plus qu’une affaire de semaines et l’autorisation devrait être donnée », a poursuivi M. Sarkozy, délibérément optimiste. Plus prudent, le chef du gouvernement indien s’est borné à « espérer sincèrement » que les négociations avec l’AIEA « puissent se conclure avec succès sans retard ». En soirée, un accord-cadre a été paraphé, mais doit encore avoir l’approbation de l’AIEA. Sur le gros marché de l’armement indien, les deux pays ont également décidé de resserrer leurs liens, malgré les récents revers enregistrés par la France, dont l’annulation d’un appel d’offres remporté par Eurocopter pour la livraison de 197 appareils sur des allégations de corruption. « Nous sommes convenus d’aller au-delà d’une relation d’acheteur à vendeur. Nous allons de plus en plus mettre l’accent sur des projets conjoints de recherche et de développement, de transfert de technologies et de coopérations militaires élargies », a dit M. Singh, après la signature d’un accord sur les échanges « d’informations et de matériels classifiés ». « Nous avons décidé d’en faire plus en la matière », a renchéri M. Sarkozy. Mais sur ce plan-là également, aucun contrat commercial n’est encore venu matérialiser ces promesses. Le groupe Thales et l’Élysée ont fait savoir que l’Inde devait lancer sous peu un appel d’offres réservé aux industriels français pour la modernisation de ses 51 avions Mirage 2000, un contrat potentiel de 1,5 milliard d’euros. Et le patron de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, a annoncé à New Delhi qu’il répondrait d’ici à début mars, avec son Rafale, au colossal appel d’offres de 10,2 milliards de dollars lancé pour l’acquisition de 126 avions de combat. Mais sans aucune garantie de succès face à la concurrence russe ou américaine. Sur le terrain diplomatique enfin, M. Sarkozy a promis de tout faire pour que l’Inde soit incluse dans un futur G13 et au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. À la grande satisfaction de ses hôtes.
L’Inde et la France ont décidé hier, au premier jour de la visite d’État de Nicolas Sarkozy, de doper leur coopération dans le nucléaire civil et le secteur de la défense, même si aucun accord ou contrat majeur n’est venu concrétiser cette promesse.
Arrivé au petit matin à New Delhi, le président français, accompagné de plusieurs ministres et d’une délégation...