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Actualités - CHRONOLOGIE

ATELIER D’ARTISTE - Aucune surface ne lui résiste et ses empreintes d’art sont partout Dans la stratosphère de Hady Beydoun

Il a choisi d’habiter sur les toits. Et d’y installer son atelier. Un espace peuplé de toiles, de guitares, de snowboards et d’autres objets ludiques qu’il s’amuse à égayer et à personnaliser. Avec le temps, Hady Beydoun a su recréer son propre univers. Une sphère dans laquelle il fait bon y entrer. L’art de Hady Beydoun vogue au gré de ses humeurs et de son vécu. Ne revendiquant aucune influence et aucun label, l’artiste a pour toute inspiration la vie, qu’il reproduit sur toutes les surfaces. Sur papier, aluminium, bois ou verre, ainsi que sur les grandes surfaces, comme les murs des immeubles, ou les petites et plus intimes, comme les peaux humaines, Beydoun promène sa brosse et ses couleurs en y appliquant ses empreintes et en instaurant sa propre liberté d’expression. Dans son atelier et souvent sur sa grande terrasse, l’artiste devient soudain artisan. Il sculpte, tord, transforme et peint. Un travail qui allie imagination, création et efforts physiques. Ces derniers mois, il s’est employé à travailler sur de grands copeaux de bois, à les scier en leur donnant la forme souhaitée. Le résultat est surprenant. C’est tantôt une batterie grand format qui évoque par son inscription l’endurance, une pellicule de film où il a gravé « Kaput » et qui n’est donc pas sans rappeler que tout a une fin, ou encore une cannette d’eau gazeuse qui rappelle l’univers warholien. « Je puise dans le quotidien des objets de consommation que je compare à la vie et à l’esprit des hommes. » Identitaire et non commun « Objets inanimés avez-vous donc une âme ? » Si les jeux de mots rivalisent en humour et en subtilité, l’artiste n’est pas toujours d’humeur joueuse. Il peut être sombre et tourmenté, et les toiles qui revêtent les murs de son atelier en sont la preuve. Parfois encore il étale, en arabesques, la sensualité féminine sur des surfaces en aluminium ou en plastique. Glacial. Mais aussi lumineux ! « C’est que tout dépend de mon humeur », souligne Beydoun. Et de renchérir : « Même la guerre peut m’aider à recharger mes batteries. Y a-t-il plus grande inspiration que celle de la la vie au Liban avec ses hauts et ses bas, ses bouleversements permanents ? » Aucune surface ne résiste à son imagination, et même si certaines sont plus difficiles à manier que d’autres, Hady Beydoun relève le défi. Par volutes et circonvolutions, il croque, dessine puis répand ses couleurs. Chaque objet devient unique et particulier. Si les croquis reflètent en grande partie la « patte » de l’artiste, les messages qui y sont apposés sont également révélateurs de sa personnalité. Des petits textes certes humoristiques, mais aussi graves que la vie. Défier la mort et prolonger le temps en laissant des traces qu’on voudrait indélébiles, tels sont les thèmes que l’on retrouve sur des casques, des guitares ou des motos. Dans ses œuvres porteuses de messages, tous les moyens d’expression sont bons pour suggérer, placarder et transmettre ses idées. Ainsi, mis à part les tatouages et les piercings que Beydoun réalise et qui en sont entre autres une de ses formes d’expression, l’artiste à l’imagination inépuisable rédige sa propre gazette où il passe en revue ses dernières créations ainsi qu’une série de points de vue assemblés d’une manière ludique. Une manière à lui de faire partager son art qu’il voudrait identitaire et non commun. Colette KHALAF
Il a choisi d’habiter sur les toits. Et d’y installer son atelier. Un espace peuplé de toiles, de guitares, de snowboards et d’autres objets ludiques qu’il s’amuse à égayer et à personnaliser. Avec le temps, Hady Beydoun a su recréer son propre univers. Une sphère dans laquelle il fait bon y entrer.
L’art de Hady Beydoun vogue au gré de ses humeurs et de son vécu....