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Menace persistante d’une pandémie de grippe aviaire Bilan de l’OMS pour l’année 2007 Rubrique réalisée par Nada Merhi

Plusieurs événements ont marqué l’année 2007 sur le plan de la santé publique, la menace persistante d’une pandémie de grippe constituant la crainte majeure des autorités sanitaires dans le monde. Parmi les problèmes également rencontrés au cours de la dernière année, les flambées de fièvre à virus Ebola, de fièvre de Marburg et d’autres maladies infectieuses, les catastrophes naturelles et le nombre important de femmes qui continuent de mourir dans les pays en développement, durant la grossesse ou à l’accouchement. Mais l’année 2007 a également porté son lot de bonnes nouvelles en matière de santé. Les partenaires des secteurs public et privé se sont ainsi unis pour améliorer la santé dans le monde, enregistrant à ce niveau des résultats notables. En effet, des mesures efficaces ont été prises pour enrayer la recrudescence de la fièvre jaune en Afrique. De même, le Règlement sanitaire international (RSI), qui donne des indications claires sur la notification des dangers sanitaires transfrontières et les moyens d’y parer, est entré en vigueur. Sans oublier que les efforts déployés pour chasser la poliomyélite de ses derniers bastions et arrêter la progression de la tuberculose ont porté leurs fruits. Les progrès décisifs, comme l’importante baisse du taux de mortalité rougeoleuse en Afrique et la diffusion de statistiques plus exactes sur l’épidémie de VIH/sida, ont eux aussi fait les gros titres de l’actualité. Le point de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les principales questions de santé publique qui ont marqué l’année 2007. Avec de nouveaux foyers apparus dans plusieurs pays, la grippe aviaire est demeurée une menace sérieuse de santé publique, la maladie ayant été, depuis son apparition en décembre 2003, à l’origine de plus de 200 décès en Asie, en Afrique, en Méditerranée orientale et en Europe. Selon les experts, le monde entier doit se préparer à une éventuelle pandémie de grippe et prêter une attention particulière aux virus grippaux qui surgissent chez les animaux, à l’instar du H5N1. Les pays sont maintenant mieux préparés à une pareille urgence, estime l’OMS, qui précise que selon les projections, les quantités de vaccins antigrippaux dont on disposerait après le début d’une pandémie ont nettement augmenté l’année dernière. Ils devraient atteindre 4,5 milliards de doses d’ici à 2010. VIH/sida : révision des estimations Des statistiques plus exactes sur l’infection à VIH dans le monde, établies grâce à des évaluations plus précises au niveau des pays et à des méthodes perfectionnées, ont été rendues publiques en novembre. D’après ces chiffres, le pourcentage de personnes vivant avec le VIH/sida dans le monde a cessé d’augmenter et le taux des nouvelles infections baisse. Ces nouvelles données mettent aussi en évidence les zones les plus touchées par le virus. Huit pays d’Afrique enregistrent donc, à l’heure actuelle, près du tiers des nouveaux cas et des décès dus au sida dans le monde. Le RSI renforce la sécurité sanitaire mondiale L’entrée en vigueur du Règlement sanitaire international révisé en juin a renforcé la sécurité sanitaire mondiale. Dans le cadre de ce Règlement, des directives claires sont administrées aux pays afin qu’ils notifient l’OMS des flambées épidémiques et des événements de santé publique, ce qui permet de déclencher des systèmes susceptibles de circonscrire et de juguler les menaces. À l’ère de la mondialisation, les virus et les bactéries peuvent se répandre n’importe où sur le globe à la faveur des voyages internationaux. Une crise sanitaire dans un pays peut ainsi avoir des répercussions sur le commerce et les moyens d’existence dans un autre. La notification rapide et transparente des dangers sanitaires contribuera à rendre le monde plus sûr, insiste l’organisation onusienne. Éradication de la poliomyélite : progrès accomplis Au terme d’efforts intenses, le nombre de cas de poliomyélite de type 1, forme la plus paralysante et la plus susceptible de se propager, a diminué de 80 % par rapport à la même période en 2006. Les quatre derniers pays endémiques (Afghanistan, Inde, Nigeria et Pakistan) effectuent des progrès dans le combat qu’ils mènent contre la maladie. Avec le concours de l’OMS et d’autres partenaires, l’Afghanistan et le Pakistan ont mené à plusieurs reprises des offensives synchronisées contre le virus. Rien qu’en avril, 40 millions d’enfants ont été vaccinés en cinq jours dans les deux pays, rappelle l’OMS. En dépit des nouvelles contributions importantes à la campagne, il manque encore 265 millions de dollars jusqu’à la fin de 2008. Fièvres à Ebola et de Marburg Deux fièvres hémorragiques rares et mortelles, la fièvre à virus Ebola et la fièvre de Marburg, ont frappé le centre de l’Afrique en 2007. La République démocratique du Congo a décelé et endigué une flambée de fièvre à Ebola et l’Ouganda a connu des flambées de ces deux formes de fièvre hémorragique. L’OMS et son réseau d’experts ont contribué à la surveillance et aux mesures intensives mises en place pour combattre les deux maladies. Les enquêtes sur la source de la fièvre de Marburg (des chauves-souris malades dans un puits de mine) ont permis de mieux comprendre cette pathologie nouvelle. Baisse trop lente de la mortalité maternelle La persistance d’un problème de santé publique grave s’est à nouveau confirmée en 2007. En effet, selon les estimations publiées par l’OMS et ses partenaires en octobre dernier, les taux de mortalité maternelle diminuent trop lentement dans les pays en développement. Le taux mondial de mortalité maternelle (nombre de décès maternels par rapport au nombre de naissances vivantes) a reculé de moins de 1 % par an entre 1990 et 2005. Pour réduire de trois quarts la mortalité maternelle avant 2015 et atteindre ainsi la cible fixée par l’Organisation des Nations unies, la baisse annuelle doit être de 5,5 %. C’est l’Asie de l’Est qui s’est le plus rapprochée de cette cible, avec un déclin annuel supérieur à 4 %. Un point positif est toutefois à relever. Les quelque 1 800 personnes des 109 pays ayant participé aux travaux de la conférence, sur le thème « Les femmes donnent la vie », tenue à Londres, se sont engagées à redoubler d’efforts pour réduire la mortalité maternelle. Initiative fièvre jaune Cette année, les partenaires de l’action sanitaire mondiale se sont mobilisés pour endiguer la résurgence de la fièvre jaune en Afrique par une campagne de vaccination de masse visant les personnes à risque dans les douze pays du monde les plus touchés, tous situés en Afrique de l’Ouest. L’Initiative fièvre jaune, soutenue par l’Alliance Gavi et l’OMS, innove en vaccinant en peu de temps des personnes de tous âges exposées à cette maladie mortelle et en réduisant rapidement le risque de flambées qui pourraient menacer la région ou se propager dans le monde entier. La mortalité rougeoleuse en baisse L’OMS et les autres partenaires de l’Initiative contre la rougeole indiquent que la mortalité rougeoleuse a diminué de 91 % entre 2000 et 2006 suite à la vaccination de masse des enfants pendant cette période. Les immenses avantages pour la santé publique se sont traduits par une baisse de 68 % de la mortalité rougeoleuse dans le monde. Les prochains pays visés seront ceux d’Asie du Sud, qui enregistrent désormais le taux le plus élevé de mortalité due à la rougeole. Halte à la tuberculose En décembre, la Banque mondiale, l’OMS et le partenariat Halte à la tuberculose ont communiqué des chiffres attestant les avantages économiques du diagnostic et du traitement de la tuberculose. Les prévisionnistes estiment ainsi que les gains seront supérieurs à l’investissement dans les pays les plus touchés si l’on compare les conséquences financières de la maladie au coût du diagnostic et du traitement. Ces chiffres encourageants ont été précédés par la publication, en mars, du rapport mondial de l’OMS sur la lutte contre la tuberculose, selon lequel le pourcentage de la population mondiale touchée par la maladie se stabilise. L’un des grands obstacles qui empêchent de faire des progrès plus décisifs demeure le lien étroit entre le VIH/sida et la mortalité tuberculeuse, ainsi que les souches résistantes de la maladie. Interventions sanitaires en cas de crise Un séisme au Pérou, des inondations en Afrique de l’Ouest, un cyclone de grande ampleur au Bangladesh et le déplacement de la population irakienne fuyant le conflit dans son pays ont provoqué des crises de santé publique dans l’ensemble du monde. L’OMS et ses équipes internationales d’intervention sanitaire en cas de crise ont fourni une assistance sur le terrain, une aide technique et du matériel pour limiter les risques sanitaires et protéger les populations sinistrées.
Plusieurs événements ont marqué l’année 2007 sur le plan de la santé publique, la menace persistante d’une pandémie de grippe constituant la crainte majeure des autorités sanitaires dans le monde. Parmi les problèmes également rencontrés au cours de la dernière année, les flambées de fièvre à virus Ebola, de fièvre de Marburg et d’autres maladies infectieuses, les...