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Union européenne - Pour la première fois, un ancien pays communiste préside l’UE La Slovénie prend le relais du Portugal

La petite Slovénie a pris le 1er janvier le relais du Portugal à la présidence semestrielle de l’Union européenne et devient ainsi le premier ancien pays communiste à jouer ce rôle avec comme priorités la situation dans les Balkans, notamment au Kosovo, et la ratification du traité de Lisbonne sur les institutions. «La présidence de l’UE se déplace de l’Atlantique vers la mer Méditerranée, vers la côte adriatique de la Slovénie, de l’ouest vers l’est », a déclaré le ministre slovène des Affaires étrangères, Dimitrij Rupel, dans la nuit de lundi à mardi, dans l’île portugaise de Madère, en prenant officiellement en charge la présidence des mains du chef de la diplomatie portugaise, Luis Amado. « Devant nous se présente un défi majeur, l’un des plus grands de ceux auxquels la Slovénie a été confrontée depuis son accession à l’indépendance », en 1991, a de son côté déclaré le Premier ministre, Janez Jansa (centre-droit), dans ses vœux de Nouvel An au peuple slovène. Nain économique et démographique avec ses deux millions d’habitants, entouré par l’Autriche, la Croatie, la Hongrie et l’Italie, le pays, qui a adhéré en 2004, est membre de la zone euro depuis le 1er janvier 2007 et de l’espace Schengen, sans frontières intérieures, depuis le 21 décembre 2007. Il sait que sa marge de manœuvre est limitée : il hérite d’un calendrier préétabli et sera suivi au second semestre par un poids lourd de l’UE, la France, l’un des six pays fondateurs, avec qui il collabore étroitement. Mais la Slovénie entend jouer pleinement de son histoire d’ancienne République de l’ex-Yougoslavie communiste pour servir de pont entre l’UE et les Balkans à un moment où une rapide proclamation de l’indépendance du Kosovo par la majorité albanaise de la population semble inéluctable. « L’un de nos principaux défis sera de parvenir à une position unifiée de l’UE dans ce dossier », a récemment précisé à l’AFP le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Janez Lenarcic. Sans prononcer le mot tabou d’indépendance, Dimitrij Rupel a souhaité la semaine dernière à Bruxelles que ce processus soit « conclu d’ici à la fin de la présidence slovène », le 30 juin 2008. Les États-Unis et une vingtaine d’États de l’UE sont prêts à reconnaître une indépendance de cette province de Serbie, où 1,8 million de Kosovars albanais font face à 200 000 Serbes, mais un consensus manque, alors que Chypre, la Slovaquie, la Grèce et la Roumanie y sont très réticentes. Plus largement, Ljubljana souhaite « accélérer le processus d’adhésion » à l’UE de toutes les anciennes républiques yougoslaves : « Nous ne demandons pas un rabotage des critères d’adhésion, mais nous souhaitons que l’Europe soit plus volontariste dans l’assistance à ces pays et ne se contente pas d’attendre passivement », a souligné Janez Lenarcic. Pour sa part, la Croatie a déjà ouvert près de la moitié des 35 chapitres thématiques qui jalonnent ses négociations d’adhésion à l’UE, mais la Serbie n’a à ce jour que « paraphé » son accord d’association, dont la signature formelle est suspendue à la coopération de Belgrade avec le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie (TPY) dans la poursuite des criminels de guerre. Ljubljana souhaite par ailleurs jouer un rôle moteur dans le processus de ratification du traité de Lisbonne sur les institutions européennes, en étant un des premiers, après la Hongrie, à le ratifier début 2008. Pour Janez Lenarcic, « la présidence de l’UE représente un énorme défi que nous saurons relever ». « C’est aussi une consécration pour un pays qui n’était pas encore indépendant il y a 17 ans et qui, depuis, a réussi sa démocratisation et son intégration à l’UE », a-t-il ajouté.
La petite Slovénie a pris le 1er janvier le relais du Portugal à la présidence semestrielle de l’Union européenne et devient ainsi le premier ancien pays communiste à jouer ce rôle avec comme priorités la situation dans les Balkans, notamment au Kosovo, et la ratification du traité de Lisbonne sur les institutions.
«La présidence de l’UE se déplace de l’Atlantique...