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Actualités - CHRONOLOGIE

Sarkozy critique en des termes très durs l’attitude de Berry en raison de la fermeture du Parlement La diplomatie française désormais convaincue que la Syrie ne veut pas d’une élection présidentielle PARIS, d’Élie MASBOUNGI

Suite à la conférence de presse conjointe tenue au Caire dimanche par les présidents Hosni Moubarak et Nicolas Sarkozy, des sources diplomatiques françaises ont réaffirmé que Paris ne renoncera pas à son rôle de facilitateur afin qu’un nouveau président libanais soit élu dans les plus brefs délais, conformément aux propos tenus par le président Sarkozy sur le rôle de la diplomatie française et du ministre des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner. Le chef de l’État français avait rendu hommage à l’action de M. Kouchner, se demandant si celui-ci n’avait pas pris cette initiative en faveur du Liban, qui d’autre que lui aurait pu bien le faire, car si l’élection présidentielle était facile, elle aurait déjà eu lieu. Ces sources ont ajouté que le président Sarkozy a affirmé avec force qu’il faut consolider l’indépendance du Liban et respecter son identité, ajoutant que la situation est complexe et inquiétante depuis quelque temps et qu’il est par conséquent temps que la Syrie prouve par des actes ce qu’elle ne cesse de répéter verbalement. « Le président n’a pas l’impression que l’on progresse à cet égard et estime que les contacts avec Damas n’ont abouti à aucun résultat positif puisque l’élection présidentielle libanaise n’a eu lieu ni avant le délai constitutionnel ni après ce délai », a affirmé de son côté un responsable du Quai d’Orsay, qui a dit que la France ne peut rester les bras croisés devant cet état de choses car elle ne peut interrompre ses efforts qui se sont d’ailleurs poursuivis après la suspension du dialogue avec Damas. Ce responsable a affirmé que le président Sarkozy a pris la responsabilité du dialogue franco-syrien et qu’une évaluation de la situation est actuellement entreprise après l’échec de l’élection libanaise au cours de la session ordinaire de l’Assemblée. D’une façon générale, les responsables de l’Élysée et du Quai d’Orsay estiment qu’il faut actuellement redynamiser l’action diplomatique française en collaborant avec l’Égypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite ainsi qu’avec l’Union européenne et les États-Unis, ce qui créerait une dynamique nouvelle dont les objectifs seront clairement définis et qui viseraient à une solution de la crise libanaise. Il est d’ailleurs question à cet égard d’une prochaine initiative saoudo-égyptienne dont les contours apparaîtraient à l’occasion de la réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères, qui se tiendra dimanche prochain au Caire. Sur un autre plan, le responsable du ministère des Affaires étrangères susmentionné a reconnu que l’initiative française était parvenue à une impasse, mais que Paris n’a jamais renoncé à son action en faveur du Liban puisque les diplomates français continuent d’œuvrer pour que la Constitution libanaise soit amendée et qu’un président de large consensus soit élu à la première magistrature de l’État libanais. Ce diplomate a confirmé que le président Sarkozy avait averti Damas pour son rôle négatif dans la crise libanaise et qu’il avait effectivement estimé que « cela était assez » et qu’il pourrait donner plus de précisions sur le rôle de Damas et citer même des noms… « Le président Sarkozy a également eu des termes durs pour le président Nabih Berry, estimant qu’il avait effectivement fermé les portes du siège de l’Assemblée et gardé la clé sur lui afin d’empêcher l’élection présidentielle », dit-on par ailleurs dans les cercles proches de l’Élysée, qui confirment qu’un document d’entente entre la majorité et l’opposition avait été convenu sous l’égide de la France et que cet accord portait sur le prochain gouvernement et la nécessité d’une nouvelle loi électorale, mais que la Syrie n’avait pas tenu ses promesses de faciliter les choses par ses alliés libanais. En conclusion, la diplomatie française est désormais convaincue que Damas ne veut pas qu’un nouveau président soit élu au Liban, et que le régime syrien tient à paralyser l’action d’un éventuel chef d’État libanais en obtenant un tiers de blocage au sein du Conseil des ministres. Des diplomates français qui suivent de près la situation au Liban affirment enfin que le président Sarkozy n’a jamais admis l’idée d’un troc entre une élection présidentielle aisée et un assouplissement que l’on obtiendrait en faveur de Damas au niveau du tribunal international. Sur un autre plan, un porte-parole de la présidence de la République, prié de conformer ou d’infirmer l’information de l’agence syrienne sur la poursuite des contacts entre le secrétaire général de l’Élysée, M. Claude Guéant, et le ministre syrien des Affaires étrangères, M. Walid Moallem, a déclaré : « Je n’ai pas de commentaire à faire sur cette question car je n’ai pas d’informations sur cette dépêche qui n’engage que la responsabilité de l’agence syrienne. »
Suite à la conférence de presse conjointe tenue au Caire dimanche par les présidents Hosni Moubarak et Nicolas Sarkozy, des sources diplomatiques françaises ont réaffirmé que Paris ne renoncera pas à son rôle de facilitateur afin qu’un nouveau président libanais soit élu dans les plus brefs délais, conformément aux propos tenus par le président Sarkozy sur le rôle de la diplomatie...