Glissements de terrain en Indonésie : 33 morts, 41 disparus L’Asie se souvient du tsunami au troisième anniversaire de la catastrophe

Trois ans après le tsunami qui a dévasté les côtes de l’océan Indien, des cérémonies commémoratives étaient organisées hier sur les lieux de l’une des pires catastrophes naturelles des temps modernes. Parallèlement aux commémorations, une série de glissements de terrain survenus hier sur l’île indonésienne de Java ont fait au moins 33 morts Le tsunami a fait 220 000 morts recensés dans douze pays, dont l’Indonésie, le Sri Lanka, l’Inde et la Thaïlande, sans compter les milliers de cadavres non identifiés enterrés à la hâte dans des sépultures collectives. En Indonésie, des prières ont réuni les fidèles en plein air ou dans les mosquées à travers la province d’Aceh, dans le nord de l’île de Sumatra, où l’on a déploré 168 000 morts. « Je suis venu prier pour mon épouse et pour mon enfant, morts dans le tsunami, avec l’espoir qu’ils reposent en paix », a expliqué Alimundin, 61 ans, venu participer à l’une des ces prières à Calang. Présent à Calang lors de cette prière, le gouverneur d’Aceh, Irwandi Yusuf, un ancien combattant rebelle, a ensuite exprimé le vœu, devant un millier d’habitants, de responsables et d’écoliers, que la tragédie « serve de leçon pour accroître notre piété ». Il a invité l’assistance à « travailler ensemble pour reconstruire Aceh et être en mesure de régler notre dette vis-à-vis de la communauté internationale ». La communauté internationale a promis plus de sept milliards de dollars pour aider à la reconstruction d’Aceh. Détenu dans une prison qui a été détruite par le tsunami, Irwandi Yusuf a été élu à son poste en décembre 2006 à la suite de la conclusion d’un accord de paix historique qui a mis un terme à 29 ans de rébellion séparatiste. Toujours en Indonésie, dans la province côtière de Banten, un exercice de sauvetage simulant une alerte au tsunami a mobilisé près de 9 000 personnes, en présence du président Susilo Bambang Yudhoyono, qui a prié pour que « le pays soit à l’abri d’autres tsunamis ».Le Sri Lanka, qui a déploré 31 000 morts, a commémoré la catastrophe en inaugurant un pont modèle offert par la Corée du Sud dans la ville côtière méridionale de Matara. Le président Mahinda Rajapakse a participé à deux minutes de silence, pour rappeler le moment où les premières vagues géantes déferlèrent sur le rivage, provoquant aussi le déplacement d’un million d’habitants. Le travail de reconstruction au Sri Lanka a été entaché par des accusations de corruption et par la reprise des combats entre la rébellion et les autorités gouvernementales, ce qui a entravé l’arrivée des secours. Selon les ONG, seul un cinquième de l’aide internationale aurait atteint ses destinataires dans ce pays. En Inde, où 16 000 personnes ont trouvé la mort, on observait hier des rassemblements de pêcheurs le long des plages dévastées. Des dizaines de milliers d’Indiens ont perdu leur logement dans le tsunami. Selon les ONG, plus de 20 000 familles attendent toujours un nouveau logement. En Thaïlande, des moines bouddhistes se sont également rassemblés sur les rives de la mer d’Andaman pour célébrer une messe à la mémoire des 5 400 disparus, pour moitié des vacanciers étrangers. Nombre d’entre eux étaient scandinaves. Environ 700 personnes, des Thaïlandais et de nombreux étrangers, ont jeté en silence une rose rouge à la mer en mémoire de chaque mort. D’autres ont allumé 10 000 bougies sur la plage de Patong, dans la baie de Phuket. Alors que des milliers de personnes commémoraient le troisième anniversaire, une série de glissements de terrain survenus hier sur la grande île indonésienne de Java ont fait au moins 33 morts et 41 disparus, ont annoncé des responsables locaux. Les districts de Karanganyar et Wonogiri ont été particulièrement touchés. Trente corps ont été découverts alors que 29 personnes sont portées disparues, a indiqué Edi Susanto responsable du centre de gestion des opérations d’urgence de Karanganyar. Un policier du district de Wonogiri a quant à lui affirmé à l’AFP que trois corps avaient été retrouvés et que douze personnes manquaient à l’appel. Quelque 300 policiers ont été mobilisés pour participer aux recherches. Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a adressé ses condoléances aux familles des défunts.