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Les lecteurs ont voix au chapitre

Souvenirs du Liban Je suis depuis toujours un grand amoureux de mon pays, le Liban. Ma mère, Linda Zoghby, née dans le Metn en 1924, m’a transmis son virus. Elle a épousé en 1941 Jean Pellegrini, militaire de carrière. À eux deux, ils ont donné naissance à Marie, née à Rayak, Denise, née à Londres, Claude, Louis (moi-même) et Jean-Yves, nés en Bretagne, et enfin Patrick, né en Algérie. Mon père, Jean, avait trois frères dont un qui a eu un fils, Alain Pellegrini, notre cousin, bien connu au Liban. Notre dernière visite à la famille et chez des amis du Liban remonte à 2000, quand nous avons résidé à Broummana. Depuis, nous rêvons chaque année de retourner, « téta Linda », ma femme Liliane et moi-même. Les événements ne nous ont pas incité au retour. Retraité de l’armée, je rêvais d’acheter un appartement, d’acquérir la nationalité libanaise (impossible par la mère, eh oui !).Je rêvais et n’ai pas abandonné mes rêves... La classe politique n’est pas à la hauteur de l’enjeu, empêtrée qu’elle est, depuis des lustres, dans de malsaines rivalités. Le mal perdure dans le temps. Ce mal transmis de génération en génération, le mal est fait. Comment sortir de cette spirale en ayant pour seul objectif, le Liban ? Si mes réflexions peuvent modestement éclairer d’un petit rayon de soleil, j’écrirais un jour l’histoire de Linda Zoghbi Pellegrini (qui a de graves problèmes de santé qui l’empêcheront de retourner au Liban, sauf miracle). Salutations fraternelles à tous mes amis du Liban, à toute ma famille, et je n’oublie pas mon ami Khaled Hamadé. Louis Pellegrini ZOGHBI Et j’entends siffler le train... Une psychologue m’expliquait il y a quelques jours que la vraie révolte ne consiste pas à « montrer les dents », pour reprendre les termes de M. Vivien Audi (L’Orient-Le Jour du 7 décembre 2007), dont le texte est surprenant de précision et d’éloquence. L’action silencieuse serait un meilleur moyen de canaliser son énergie pour que la colère puisse porter ses fruits. Mais cette action ne serait-elle pas stérile dans un pays où le vernis recouvre la classe « bien pensante » de la société ? On socialise autour de petites « bouffes » à grands prix pour se donner l’illusion d’être aimé ; on « shop » pour habiller ou déshabiller la solitude de soi avec soi-même ; on raille la célibataire frustrée alors qu’on accepte d’être cocufié(e)…« pour les enfants » ; on médit de la fille facile qui vit en concubinage alors que l’on participe à des orgies ; on participe à des manifestations pour libérer le pays et on n’hésite pas à se battre pour assurer l’avenir de ses enfants à l’étranger. On se pavane à vingt ans dans des voitures à cinquante mille dollars, le téléphone mobile à la main, à contresens et l’on se moque de ceux qui sont dans le bon sens… Le vernis pour refuser de se retrouver face à soi-même, le vernis pour refuser de souffrir… Il sera trop tard quand cette catégorie de Libanais comprendra que nul n’est éternel et que la dignité des hommes ne s’achète pas : encore moins celle d’un pays. Car si ces gens-là vivent comme s’ils étaient immortels, ils doivent accepter de voir qu’ils piétinent « à coups de béton » des cadavres qui n’ont plus honte de souffrir : elles n’ont plus honte de pleurer parce qu’elles sont victimes de violences et qu’elles n’ont ni les moyens, ni le droit, ni la force de se défendre ; ils n’ont plus peur de regarder avec mépris ces jeunes privilégiés insolents pour qui tout est acquis ; ils n’ont plus peur de balancer les plats à la figure de clients capricieux enfourchant leur cigare géant au saut du lit… N’avons-nous pas les politiciens que nous méritons ? « Que c’est triste un train qui siffle dans le soir... » Férial M. ASSHA Politique quantique L’idée ne pouvait venir que du Liban. Max Planck lui-même ne l’aurait pas rêvé. Jamais à court d’idées, voilà que les Libanais se sont mis en tête d’effectuer une expérience inédite : l’application à la politique de la théorie quantique. En physique, on le sait, le vide n’est pas le néant. Possédant les dimensions d’espace et de temps, il est soumis à des lois et parcouru d’événements appelés « fluctuations quantiques du vide ». De façon aléatoire, se créent des couples de particules et antiparticules qui s’annihilent aussitôt, restituant au vide l’énergie qu’a nécessité leur formation, en sorte que le bilan énergétique global est toujours nul. Toujours en quête d’innovations, après la « démocratie consensuelle », nos politiciens ont inauguré une première mondiale : le « vide organisé ». Ainsi voit-on naître des propositions et contre-propositions, des candidats et contre-candidats qui s’annihilent, comme le prévoit la théorie. Un hic, cependant : les mesures effectuées montrent que l’énergie dépensée à leur création n’est pas restituée au milieu ; le bilan énergétique serait déficitaire. Aux dernières nouvelles, l’explication semble avoir été trouvée. Il s’agirait d’une erreur de manipulation. Une condition nécessaire à une expérimentation correcte n’ayant pas été observée avec toute la rigueur nécessaire. Le principe de conservation de l’énergie ne s’applique, en effet, qu’à un système fermé, c’est-à-dire non soumis à des influences extérieures. Verrons-nous, démontrée expérimentalement, l’hypothèse selon laquelle, ce sont les « fluctuations quantiques du vide » qui auraient donné naissance au big-bang ? Yves PREVOST
Souvenirs du Liban

Je suis depuis toujours un grand amoureux de mon pays, le Liban. Ma mère, Linda Zoghby, née dans le Metn en 1924, m’a transmis son virus. Elle a épousé en 1941 Jean Pellegrini, militaire de carrière. À eux deux, ils ont donné naissance à Marie, née à Rayak, Denise, née à Londres, Claude, Louis (moi-même) et Jean-Yves, nés en Bretagne, et enfin...