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Iran - Khatami appelle à des législatives « libres et saines » Rafsandjani compare la politique d’Ahmadinejad à celle qui avait conduit au renversement du chah

Les anciens présidents d’Iran, Akbar Hachémi Rafsandjani et Mohammad Khatami, ont appelé séparément à des élections « libres » et « saines », à moins de trois mois des législatives du 14 mars 2008, ont rapporté les médias. M. Rafsandjani a par ailleurs critiqué hier la poussée d’inflation en Iran et comparé la gestion du problème par le président Mahmoud Ahmadinejad à la politique qui avait conduit au renversement du chah. «Il faut considérer ce problème avec sérieux. Il faut le traiter avec l’expertise économique et non avec des slogans et des jeux politiques », a déclaré M. Rafsandjani, considéré comme un conservateur pragmatique, dans un sermon diffusé par la radio d’État. Dimanche, M. Ahmadinejad avait expliqué que l’inflation, qui a atteint 19,1 % en novembre, était due à une augmentation du prix du pétrole, à la baisse du dollar mais aussi à une « guerre psychologique » de ses adversaires contre sa politique économique. « Évitez les slogans et les statistiques incorrectes et présentez la réalité », a dit l’ancien président Rafsandjani dans un sermon prononcé à l’occasion de la grande fête musulmane du Sacrifice, qui marque la fin du hadj, le pèlerinage de La Mecque, en Arabie saoudite. L’inflation est une des questions politiques au cœur de la campagne des législatives iraniennes du 14 mars. Au pouvoir de 1989 à 1997, M. Rafsandjani, qui avait été battu à la présidentielle de 2005 par M. Ahmadinejad, n’avait jusqu’à présent pas attaqué le chef d’État sur l’inflation, contrairement à d’autres adversaires de l’actuel président. M. Ahmadinejad s’est fait élire en promettant de redistribuer aux plus pauvres les bénéfices dégagés par l’industrie pétrolière. Une de ses mesures pour combattre l’inflation a été d’augmenter les importations. Or, selon M. Rafsandjani, c’est ce même genre de politique qui avait précipité la chute du chah Mohammad Reza Pahlavi en 1979, renversé par la révolution islamique. « Quand les prix du pétrole augmentèrent à l’époque du chah, il tenta de satisfaire la population en augmentant les importations. Mais ceci mit la production au ralenti, a-t-il déclaré. Ce fut une des principales raisons de sa défaite. » M. Rafsandjani préside actuellement le Conseil de discernement du régime, la plus haute instance d’arbitrage politique, et l’Assemblée des experts, chargée de désigner, contrôler et le cas échéant démettre le guide suprême. Ses proches ont uni leurs forces avec les réformateurs et des modérés contre les partisans de M. Ahmadinejad dans la perspective des législatives. La politique économique du gouvernement s’est attiré hier d’autres critiques dans le camp conservateur, celles du vice-président du Parlement Mohammad Reza Bahonar. Mercredi, le maire conservateur de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf, avait également critiqué M. Ahmadinejad au sujet de l’inflation, évoquant un « problème de gestion ». « Le moyen de renforcer le régime face aux menaces des ennemis extérieurs et d’empêcher les divisions intérieures est d’organiser des élections libres et saines », a déclaré l’ancien président Rafsandjani. Allant dans le même sens, l’ancien président réformateur Mohammad Khatami, qui multiplie les déplacements en province à l’approche des législatives, a également souhaité des élections « saines » et « concurrentielles ». « Les organisateurs des élections ont une lourde responsabilité, a-t-il déclaré à Tabriz (Nord-Est), première étape d’une tournée politique dans plusieurs villes. Le respect de la morale politique et islamique permettra d’avoir un climat politique sain et une concurrence correcte entre candidats. » Selon lui, « une forte participation des électeurs au scrutin permettra de réduire ou d’empêcher l’étroitesse d’esprit de certains ». Une allusion claire au Conseil des gardiens de la Constitution, qui a rejeté la candidature de nombreux réformateurs et modérés par le passé.
Les anciens présidents d’Iran, Akbar Hachémi Rafsandjani et Mohammad Khatami, ont appelé séparément à des élections « libres » et « saines », à moins de trois mois des législatives du 14 mars 2008, ont rapporté les médias. M. Rafsandjani a par ailleurs critiqué hier la poussée d’inflation en Iran et comparé la gestion du problème par le président Mahmoud...