La « fuite » britannique de Bassora prouve que l’insurrection est plus forte que jamais, estime Zawahiri

Le transfert d’autorité dans la province de Bassora par les Britanniques aux Irakiens a été interprété comme une « fuite » par le n° 2 d’el-Qaëda, Ayman al-Zawahiri, dans une vidéo captée dimanche aux États-Unis. Il a également estimé que cela montre que l’insurrection est plus forte que jamais. Dans cette vidéo de 98 minutes, sous-titrée en anglais, M. Zawahiri affirme que les derniers développements en Irak montrent « un accroissement de la force des moujahidine et une détérioration de la condition des Américains ». « La décision des Britanniques de fuir (le pays) est une preuve suffisante », ajoute-t-il dans ce document fourni à l’AFP par SITE, une organisation privée de renseignements qui traque les activités jihadistes. M. Zawahiri a aussi souligné que « les conditions de la guerre sainte en Irak sont globalement excellentes », et a qualifié les affirmations de Washington sur une situation sécuritaire en progrès de « propagande vide destinée à camoufler l’échec américain en Irak ». Il a appelé les musulmans à rejoindre le jihad dans plusieurs pays, citant l’Irak, l’Afghanistan, la Somalie, la Tchétchénie et l’Algérie. Il a en outre violemment critiqué l’Iran, l’accusant d’avoir travaillé avec les Américains contre les talibans en Afghanistan et pour diviser l’Irak, ainsi que de faire preuve de mollesse vis-à-vis d’Israël. De son côté, le chef de la diplomatie britannique David Miliband, en visite à Bagdad, a assuré hier que le transfert d’autorité dans la province de Bassora marquait un « changement de l’engagement britannique en Irak, pas une diminution ». « Nous restons très engagés pour soutenir le gouvernement irakien politiquement, économiquement, mais aussi militairement », a-t-il ajouté. Le désengagement de la Grande-Bretagne de Bassora a été commenté amèrement hier par la presse britannique qui y a vu une « retraite ». D’autre part, sur le plan des violences, le porte-parole du gouvernement irakien, Ali al-Dabbagh, a estimé que son pays aura besoin pendant 10 ans encore de la présence de troupes étrangères pour se défendre, mais qu’il n’acceptera pas de bases américaines indéfiniment. Hier, 16 personnes ont péri dans une série d’attaques et d’attentats. À Mossoul, un camion piégé a explosé sur un pont qui a été sévèrement endommagé. Ce pont métallique se trouve non loin d’un important barrage qui, selon des ingénieurs américains, est en très mauvais état et risque de céder. Par ailleurs, un drone américain Predator MQ-1 s’est écrasé près de Moqdadiyah, a annoncé l’armée US sans préciser les causes de cet incident. Une enquête sera ouverte, a encore indiqué l’armée US sans plus de précisions aussi.