Rechercher
Rechercher

Actualités

« Le vrai vainqueur, c’est l’État palestinien », affirme Kouchner à l’issue de la conférence de Paris Les Palestiniens engrangent 7,4 milliards de dollars de promesses d’aide, plus qu’attendu

L’Autorité palestinienne a reçu hier à Paris un soutien financier massif de la communauté internationale qui a promis de lui apporter 7,4 milliards de dollars d’aide en trois ans, au-delà des 5,6 milliards réclamés par les Palestiniens eux-mêmes. «Nous visions 5,6 milliards de dollars, nous avons obtenu 7,4 milliards, ce qui est pas mal, ce qui est même beaucoup », a annoncé sous les applaudissements le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, en clôturant la conférence des donateurs pour les Palestiniens qui se tenait à Paris en présence de 90 délégations venues du monde entier. Le Premier ministre palestinien, Salam Fayad, a salué dans la foulée un « vote de confiance » à l’égard de son gouvernement et de l’Autorité palestinienne, aux prises avec le Hamas qui a pris le contrôle en juin de la bande de Gaza. « Le vrai vainqueur, c’est l’État palestinien », a renchéri M. Kouchner. Le communiqué final de la réunion indique que la somme obtenue est « essentielle » pour la mise en œuvre d’un processus de paix avec Israël. La conférence souligne également qu’« aucune reprise économique ne sera possible sans amélioration substantielle de la situation sur le terrain » et demande en particulier des progrès « en ce qui concerne la liberté de mouvement et d’accès », allusion aux restrictions imposées par Israël aux territoires palestiniens. Dès l’ouverture de cette conférence d’un jour, le président palestinien Mahmoud Abbas, qui se voit politiquement conforté par ce résultat, avait appelé la communauté internationale à fournir une aide rapide pour éviter une « catastrophe totale » dans les Territoires. M. Abbas a aussi insisté sur l’arrêt de « toutes les activités de colonisation sans exception » de la part de l’État hébreu dans les territoires palestiniens. Une requête reprise par le quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Union européenne, Russie, ONU) qui s’est inquiété hier de l’extension de la colonisation à Jérusalem-Est, dans un communiqué publié à l’issue de la réunion tenue. Le quartette a également appelé Israël à faciliter les accès aux territoires palestiniens pour permettre un succès du programme de réformes économiques présenté par le Premier ministre palestinien. La ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a répondu en liant le développement des territoires palestiniens à la sécurité d’Israël. « Pour parvenir à la paix, la sécurité d’Israël doit être un intérêt palestinien, juste comme un État palestinien est un intérêt israélien », a-t-elle dit. En soirée, un haut responsable israélien a en outre déclaré que les autorités israéliennes vont autoriser des constructions à l’intérieur d’implantations juives en Cisjordanie occupée. « Soyez généreux ! (...) Nous n’en pouvons plus de la guerre ! » avait lancé à l’ouverture de la rencontre le président français Nicolas Sarkozy. « Offrez aux peuples d’Israël et de Palestine le plus beau des cadeaux : la paix ! » « Cette conférence est littéralement le dernier espoir du gouvernement (palestinien) d’échapper à la faillite », avait ensuite assuré la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice. L’aide, destinée à doter un futur État palestinien d’institutions solides et d’une économie viable, doit financer un ambitieux plan de développement sur trois ans (2008-2010). La Commission européenne, principal contributeur d’aide aux Palestiniens, a annoncé le déblocage de 650 millions de dollars pour 2008, tandis que les États-Unis vont fournir, en 2008, une contribution de 555 millions de dollars. La France, l’Allemagne et la Suède se sont engagées à hauteur de 300 millions de dollars chacune. L’Arabie saoudite doit fournir 500 millions et la Grande-Bretagne 490 millions. Cette réunion visait en outre à conforter les espoirs de paix nés de la réunion fin novembre à Annapolis (États-Unis), où Israéliens et Palestiniens s’étaient engagés à œuvrer pour créer un État palestinien fin 2008. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a, par ailleurs, appelé la communauté internationale à relancer l’activité dans la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien. Il a rappelé que les conditions de vie des 1,4 million d’habitants y étaient « effroyables ». Hier, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a d’ailleurs indiqué que 71 % des foyers – hors réfugiés – interrogés à Gaza rencontrent plus de difficultés, depuis la mi-juin, pour produire ou acheter de quoi manger. Selon l’enquête du PAM, le revenu médian par foyer a chuté de 30 % au cours des six derniers mois. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a également mis en garde hier contre un risque d’effondrement total du secteur privé palestinien dans la bande de Gaza si le bouclage israélien de ce territoire n’était pas levé. M. Sarkozy a par ailleurs proposé la création d’une « force internationale » – une idée déjà avancée à plusieurs reprises ces dernières années – qui serait déployée pour appuyer les services de sécurité palestiniens. Mais le Hamas a immédiatement rejeté cette idée. Le mouvement islamiste a également qualifié la conférence des donateurs de « dangereuse conspiration » visant à diviser les Palestiniens et à détruire leur mouvement. Enfin, en soirée, un haut responsable du Jihad islamique a été tué dans un raid de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, a annoncé le mouvement palestinien. En tout, trois activistes palestiniens ont été tués et deux passants blessés.
L’Autorité palestinienne a reçu hier à Paris un soutien financier massif de la communauté internationale qui a promis de lui apporter 7,4 milliards de dollars d’aide en trois ans, au-delà des 5,6 milliards réclamés par les Palestiniens eux-mêmes.
«Nous visions 5,6 milliards de dollars, nous avons obtenu 7,4 milliards, ce qui est pas mal, ce qui est même beaucoup », a annoncé...