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Le chef de l’État russe n’a pas encore réagi à la proposition du candidat à la présidentielle Medvedev demande à Poutine de devenir Premier ministre

Le candidat à la présidentielle et très probable futur président russe, Dmitri Medvedev, a demandé hier à Vladimir Poutine de rester au pouvoir comme Premier ministre après l’élection, levant a priori l’ultime suspense sur la succession au Kremlin en 2008. «Il est important de préserver l’efficacité de l’équipe formée par le président actuel », a dit M. Dmitri Medvedev dans sa toute première déclaration officielle après sa désignation lundi par Vladimir Poutine comme candidat et dauphin. « C’est pourquoi j’estime important pour notre pays de garder Vladimir Poutine à un poste d’une importance primordiale dans le pouvoir exécutif, celui de Premier ministre », a-t-il ajouté dans une pose très solennelle, sur fond de drapeau russe. « Je lui demande d’accepter de diriger le gouvernement après l’élection du nouveau président de notre pays », a ajouté le premier vice-Premier ministre, 42 ans, bousculant toutes les échéances et les spéculations qui enflaient de nouveau ces derniers jours. Prenant des accents souvent très poutiniens, M. Medvedev, chef de file des libéraux au Kremlin et codirigeant du géant Gazprom, a justifié sa candidature par « la nécessité de garantir la continuité » de la politique engagée par le président Poutine depuis huit ans. Le chef de l’État, qui recevait au même moment des hommes d’affaires au Kremlin, n’a pas réagi à cette proposition. « Les citoyens accorderont leur confiance à celui qui a fait de la démocratisation et du progrès de la Russie sa priorité », a-t-il seulement commenté. Pour la plupart des analystes, il ne fait aucun doute toutefois que M. Medvedev a agi en étroite concertation avec son mentor. « Medvedev n’a pas improvisé. (...) Poutine va maintenir une certaine incertitude pendant longtemps. Sa réponse sera conditionnée par une série d’éléments, dont la présidentielle elle-même », considère l’analyste pro-Kremlin Gleb Pavlovski. « Si Medvedev a fait publiquement cette proposition, la probabilité est grande que Poutine dirigera le gouvernement pour les quatre ans à venir », estime pour sa part Viatcheslav Nikonov, de la fondation Politika. Lors de la campagne des législatives, qu’il a remportées à la tête de la liste du parti Russie unie avec 64 % des voix, M. Poutine avait laissé entendre qu’il pourrait devenir Premier ministre, avant de brouiller les cartes. Après deux mandats consécutifs, il ne peut se présenter à la présidentielle de 2008. M. Medvedev, fort du soutien du chef de l’État, l’homme le plus populaire de Russie, et de la machine du Kremlin et du parti présidentiel, a toutes les chances d’être élu. Il ne bénéficiera toutefois dans un premier temps que de pouvoirs réduits, estime la presse russe, en notant qu’il doit toute sa carrière au président et n’a pas de clan sur lequel s’appuyer. « La solidité de la position présidentielle » de M. Medvedev dépendra de la place de Poutine dans le système politique, écrivait hier le quotidien Vremia Novosteï. Pour d’autres, ce schéma de pouvoir porte en germe des risques d’instabilité si le nouveau président prend trop vite son envol par rapport à M. Poutine ou bien s’il n’arrive pas à contrôler le clan des « siloviki », l’élite issue de l’ex-KGB et de l’armée. À l’étranger, les États-Unis ont qualifié le choix de M. Medvedev d’affaire « intérieure » tandis que l’Allemagne, volontiers critique à l’égard de M. Poutine, a plutôt bien accueilli la nouvelle.
Le candidat à la présidentielle et très probable futur président russe, Dmitri Medvedev, a demandé hier à Vladimir Poutine de rester au pouvoir comme Premier ministre après l’élection, levant a priori l’ultime suspense sur la succession au Kremlin en 2008.
«Il est important de préserver l’efficacité de l’équipe formée par le président actuel », a dit M. Dmitri...