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Actualités - CHRONOLOGIE

Qu’est-ce qu’être vieux ?

Qu’est-ce qu’être vieux ? Il faut se référer à « l’âge subjectif, celui qu’on se sent avoir » et faciliter le maintien de l’intégration sociale des personnes âgées, selon des spécialistes réunis dans le cadre d’un colloque organisé par les Académies de médecine et des sciences en France. « De nos jours, être vieux commence en moyenne à l’âge de 76-77 ans. En 2040, on dépassera l’âge de 80 ans pour l’être », a ainsi expliqué le directeur du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), Jean Rochefort. « Si en 2040, le seuil de la vieillesse atteint 82 ans, la proportion de “vieux” restera la même qu’actuellement », a-t-il ajouté, alors que Bernadette Puijalon, anthropologue, insistait sur la notion « d’âge subjectif ». Elle a ainsi estimé que « le chiffre de l’âge ne doit plus être un facteur déterminant ». L’évolution attendue pose, selon M. Rochefort, la question de l’âge de la retraite. Si cinq générations cohabitent, peut-on imaginer qu’une ou deux seulement travaillent, compte tenu aussi de la durée des études, s’est-il interrogé. Si actuellement les entreprises ne savent pas « garder un senior de 54 ans, c’est parce qu’à 45 ans le salarié est déjà considéré dans l’antichambre de la préretraite », a-t-il encore ajouté, remarquant que le fait d’avoir des activités associatives et des journées bien remplies lors de la retraite, voire beaucoup de petits-enfants, est statistiquement « corrélé avec le fait de vivre de façon épanouissante la vieillesse ». L’âge de cessation d’activité professionnelle « n’est pas un facteur de longévité en soi », mais le nombre et la qualité des activités physiques et intellectuelles poursuivies à un âge avancé sont importants, a estimé de son côté Jean-François Dartigues, de l’Inserm. Il conseille dans ce cadre de « fuir la routine, privilégier les activités qui stimulent l’invention, comme le bricolage, jouer sur des ordinateurs à des programmes de stimulation intellectuelle ». Manger moins serait aussi recommandé, des études sur l’animal ayant montré que la « restriction calorique », jusqu’à la moitié de la dose normale, favorise la longévité, a rappelé pour sa part le Pr Étienne-Émile Baulieu. Ce découvreur de l’hormone DHEA s’est dit « très réservé » quant aux mérites d’antioxydants miracles pour lutter contre les radicaux libres, ces composés oxygénés étant jugés facteurs de vieillissement. Les résultats sont à la fois « positifs et négatifs », a ainsi remarqué le Pr Baulieu. Au niveau physiologique, le vieillissement peut être très différent d’une personne à l’autre. On peut avoir des difficultés à marcher à 80 ans et garder une mémoire intacte, a ainsi souligné le neurologue Yves Agid. Lors du vieillissement normal (et non en cas de maladie d’Alzheimer), « soit il n’y a pas de perte neuronale, soit elle est très faible », a-t-il indiqué, signalant que les neurones « qui survivent » peuvent rester « très actifs » et établir de nouvelles connexions. Des phénomènes compensatoires se produisent dans le cerveau, d’où la possibilité d’un « vieillissement réussi ». La force musculaire décline avec l’âge, mais des capacités de compensation existent en cas de stimulation musculaire, d’où la nécessité de maintenir une activité physique. Les déficits visuels et auditifs liés à l’âge devraient aussi être mieux pris en compte, selon des spécialistes.
Qu’est-ce qu’être vieux ? Il faut se référer à « l’âge subjectif, celui qu’on se sent avoir » et faciliter le maintien de l’intégration sociale des personnes âgées, selon des spécialistes réunis dans le cadre d’un colloque organisé par les Académies de médecine et des sciences en France.
« De nos jours, être vieux commence en moyenne à l’âge de 76-77 ans. En...