Boxe - Le titre WBC welters se disputera ce soir à Vegas Mayweather-Hatton, ce n’est pas du cinéma

L’Anglais Ricky Hatton, à la réputation de « buveur de bière », compare son combat contre l’Américain Floyd Mayweather au film Rocky, pourtant le vainqueur sera le vrai champion WBC des welters, ce soir à Las Vegas. « Je déteste dire cela, mais c’est un peu comme Rocky. Il y a le show et tout ce qui va avec. Je ne pense pas qu’il me considère pour un aussi bon boxeur que je le suis vraiment », a affirmé Hatton, à quelques jours du combat-phare de cette fin d’année. Mais si l’avant-combat a effectivement été monté comme un spectacle – comme de plus en plus souvent dans ce sport –, la réalité du ring fait que ce soir l’un des deux hommes devrait perdre son invincibilité. « L’un des “0” (leur nombre de défaites) n’existera plus après le combat et ce ne sera pas le mien. Nous avons tous un talon d’Achille et je suis le sien », a fait remarquer Hatton. Celui qui a évidemment le plus à perdre est Mayweather, 30 ans. Tenant du titre depuis 13 mois, le vainqueur d’Oscar De la Hoya, en mai dernier, en super-welters (WBC), est le favori des observateurs et des parieurs, du haut de ses 38 victoires en autant de combats. Ses 24 succès avant la limite plaident aussi en sa faveur. « La bière attendra » En face, il retrouve un boxeur qui présente 43 victoires, dont 31 avant la limite, en dix ans d’une carrière débutée à 19 ans, et qui est arrivé dans la capitale du jeu en drainant des milliers de supporteurs, comme lors de ses deux combats précédents cette année. Amateur reconnu de Guinness, Hatton a poussé le vice jusqu’à aller jouer aux fléchettes avec ses supporteurs dans les bars-hôtels de Vegas. « Mais la bière attendra après le combat », a-t-il assuré. Mais entre cet Anglais de Manchester à la vie dissolue et cet Américain sûr de lui et flamboyant, il est aussi question de tactique. « J’ai l’impression d’être parfaitement concentré. Je suis en grande forme. Je ne sous-estime personne. J’arrive en étant prêt », a expliqué Mayweather, régulièrement décrié pour son style défensif, toujours sur les talons. Après avoir étudié son adversaire pendant de longues séances vidéo, Hatton ne semble pas s’en émouvoir : « Il court beaucoup et quand il est fatigué de courir, il fait quelques sorties. Je sais déjà ce qu’il prévoit de faire. Je ne l’ai jamais vu prendre le taureau par les cornes. Il supporte mal la pression. » Mayweather, lui, s’estime suffisamment intelligent pour répondre : « C’est un bulldog. Il attaque, met beaucoup de cœur dans le combat, c’est certain. Mais il fait beaucoup d’erreurs. Et moi, je profite des erreurs. Je vais être sympa (avec lui) et quand il sera “mort”, je vais débuter le combat. » Et évidemment tous les deux se voient gagner avant la limite, tout en se disant capable de tenir la distance des 12 reprises.