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Restart inaugure son nouveau siège à Beyrouth Victimes de la violence chez eux, les réfugiés irakiens vivent dans la hantise d’être repérés

Fondée depuis 1996, l’association Restart pour la réhabilitation des victimes de la torture et de la violence a récemment multiplié ses activités, diversifié ses fonds et conçu une multitude de programmes au service des victimes. L’inauguration, hier, de son nouveau centre à Beyrouth n’est que l’expression d’une demande croissante constatée notamment parmi les réfugiés irakiens se trouvant au Liban, soit près de 50 000, selon le chiffre du Haut Commissariat pour les réfugiés relevant des Nations unies (Unhcr). C’est à ceux-là que l’ONG consacre désormais une bonne partie de ses programmes, soutenus par plusieurs institutions et organisations internationales, notamment Unhcr, l’Unrwa et l’Union européenne. L’association fournit aux victimes de la violence physique et psychique et à leurs familles tous les soins médicaux et thérapeutiques et l’assistance sociale nécessaires à leur réhabilitation ainsi que les conseils légaux dont ils ont besoin. Un soutien d’autant plus précieux que près de 40 000 réfugiés irakiens au Liban vivent à ce jour dans la hantise d’être repérés, arrêtés ou déportés, par les autorités libanaises qui ne reconnaissent pas à ces nouveaux venus le statut de réfugiés. Ainsi, explique Suzanne Jabbour, la directrice du projet, « outre les traumatismes dus à la torture, rapts ou scènes de violence quotidiennes dont souffrent une grande majorité de ces réfugiés, plusieurs d’entre eux au Liban vivent dans la peur permanente de se voir confrontés aux autorités sécuritaires », notamment ceux qui se sont infiltrés de manière illégale ou ceux qui rechignent encore à s’inscrire à l’Unhcr, par peur de se retrouver en prison. Une question qui se pose avec d’autant plus d’acuité que plusieurs d’entre eux ont besoin de soins médicaux ou psychologiques qu’ils rechignent à solliciter par peur d’être localisés. D’où l’appel lancé par le représentant régional de l’Unhcr, Stephane Jaquemet, qui soutient, dans un entretien avec les journalistes, qu’il est indispensable pour les autorités libanaises de faire preuve d’une plus grande « tolérance » envers cette catégorie de réfugiés notamment, en attendant que leur situation globale ait été clarifiée que ce soit pour ce qui est de leur acheminement vers d’autres destinations ou de leur installation provisoire au Liban, laquelle doit se faire dans des conditions décentes. « En l’absence d’une décision officielle des autorités en place, la situation de ces réfugiés a été laissée à l’appréciation des agents de l’ordre au cas par cas, certains ayant fait preuve de grande bienveillance et de compassion envers eux, d’autres ayant été plus stricts sur les questions légales », précise-t-il. Cette indulgence toute relative, dont les réfugiés ont bénéficié et qui a prévalu pendant quelques années, a quelque peu changé depuis la bataille de Nahr el-Bared, fait remarquer le représentant onusien, la question sécuritaire étant redevenue une des grandes priorités. Tout en se disant compréhensif par rapport « à la crainte légitime » des autorités libanaises qui restent à ce jour tourmentées par la question palestinienne, M. Jaquemet espère une plus grande flexibilité envers ce dossier, par le biais de la reconnaissance, notamment, de manière informelle, de la carte de réfugié par exemple. Quoi qu’il en soit, le responsable onusien précise que la majorité des Irakiens se trouvant au Liban aspirent à une relocation dans les pays occidentaux, tandis que le reste espère retourner en Irak. Entre-temps, ces réfugiés peuvent s’adresser aux centres Restart à Tripoli, et désormais à Beyrouth, pour bénéficier des aides médico-sociales qui leur sont fournies, sans pour autant s’inquiéter de leur statut actuel, l’aspect humanitaire étant la priorité dans de tels cas. Je. J.
Fondée depuis 1996, l’association Restart pour la réhabilitation des victimes de la torture et de la violence a récemment multiplié ses activités, diversifié ses fonds et conçu une multitude de programmes au service des victimes. L’inauguration, hier, de son nouveau centre à Beyrouth n’est que l’expression d’une demande croissante constatée notamment parmi les réfugiés...