CONCERT - Dans le cadre de sa tournée libanaise, ce soir, au théâtre Monnot, à 20h00 « Bassita », ou l’art de faire simple

Sept musiciens et quatre choristes réunis autour de Rayan el-Habre présentent ce soir, au Monnot, dans le cadre de leur tournée libanaise, un concert dont le répertoire musical s’inspire en grande partie des musiques orientales passées. Revisitant les anciennes mélodies et les adaptant à la modernité contemporaine, ces jeunes amoureux de la musique instaurent dans cette approche « funky » des rythmes nouveaux. C’est en 2002 que Rayan el-Habre crée un groupe musical (restreint à l’époque) pour affirmer une certaine identité musicale affranchie de toutes les sonorités hybrides diffusées quotidiennement à la radio ou à la TV. Influencé par les compositions des Rahbani et, plus particulièrement, par Ziad, le jeune homme, qui poursuit des études de musicologie à l’USEK, a un rêve qu’il voudrait réaliser. « J’ai remarqué qu’il n’existait plus, depuis quelque temps, des “ bands”. Je voulais donc en créer une qui pourrait afficher les vraies couleurs de la musique libanaise. » En 2004, le groupe prend donc forme autour de Rayan el-Habre (dont les influences vont des Rahbani à Antonio Carlos Jobim) et démarre avec un répertoire panaché de vieilles mélodies revisitées par de nouveaux rythmes. « Ce n’est que quelques années plus tard que notre répertoire se libérera pour se limiter à des compositions personnelles. » Musique engagée ? L’artiste s’en défend, tout en ajoutant que si cela signifie s’engager pour la cause de l’humain et non pour une communauté ou un parti, alors on peut définir sa musique comme engagée. « D’ailleurs, ajoute-t-il, il n’est pas nécessaire que les mots soient l’unique support d’un message. On peut le faire passer par un titre ou une musique. » Comme ce Jayé Akher Hal Zaman, qui donne une véritable leçon de patriotisme. Aux sons orientaux rythmés de la tabla, mais également de la batterie, de la guitare basse et du piano, « Bassita » présente donc ce soir seize titres. Un répertoire à 90 % signé Rayan el-Habre et qui promet de faire connaître les nouveaux talents et d’ouvrir les horizons à une musique libanaise régénérée. C.K.