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Bush « rigole » des déclarations iraniennes et se dit confiant dans le soutien de ses partenaires, sauf la Chine, face à Téhéran Pour Ahmadinejad, le rapport du renseignement US est une « victoire »

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a qualifié hier de « victoire » le rapport du renseignement américain faisant état d’une suspension de son programme atomique militaire, y voyant une raison supplémentaire pour Téhéran de poursuivre ses activités nucléaires. «Il s’agit de la déclaration de la victoire du peuple iranien face aux grandes puissances », a lancé le président dans la province d’Ilam (Nord-Ouest). Dans un rapport publié lundi, le renseignement américain a estimé que l’Iran avait suspendu son programme nucléaire militaire depuis 2003 et qu’il était sensible aux pressions internationales pour l’empêcher de le réactiver. Mais M. Ahmadinejad a vu dans ce document une raison supplémentaire de ne pas reculer sur ses activités nucléaires, malgré les résolutions du Conseil de sécurité exigeant leur suspension. L’Iran « ne bougera pas d’un iota sur son droit au nucléaire » civil, a-t-il dit, estimant que le pays avait besoin de 50 000 centrifugeuses : « Si nous voulons fournir du combustible pendant un an à une centrale nucléaire, nous devons avoir 50 000 centrifugeuses. » Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran a déjà atteint son objectif à moyen terme, la construction de 3 000 centrifugeuses à Natanz (centre). Le rapport américain complique la tâche du camp occidental face aux réticences de Moscou et de Pékin à accentuer les sanctions contre la République islamique, le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hussain Nozari, réclamant à cet égard que Washington abandonne les mesures contre son pays. « Pensez-vous que les États-Unis vont poursuivre les sanctions après l’annonce qu’ils ont faite ? S’ils le font, je ne comprends pas leur logique et comment ils comptent convaincre la communauté internationale », a déclaré M. Nozari à Abou Dhabi. Moscou va « réfléchir à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU en prenant en compte tous ces nouveaux facteurs, y compris évidemment les informations américaines », a commenté le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov. L’ambassadeur de Chine à l’ONU, Wang Guangya, a estimé que « les membres du Conseil devront y réfléchir (...), maintenant les choses ont changé » tandis que pour le directeur de l’AIEA, Mohammad el-Baradei, Téhéran ne représente pas « une menace imminente ». Cela n’a pas empêché le président américain George W. Bush de se dire confiant dans le fait que les partenaires des États-Unis, sauf la Chine, continuaient à considérer le nucléaire iranien comme un « problème ». L’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et la Russie « comprennent que la question nucléaire iranienne est un problème et continue à être un problème qui doit être réglé par la communauté internationale », a-t-il dit. M. Bush a par ailleurs tourné en dérision hier les proclamations de « victoire » iraniennes et les demandes d’excuses et de compensations pour le tort qu’aurait causé à l’Iran l’inexactitude des accusations américaines sur ses activités nucléaires. « Vous pouvez écrire sur vos carnets que j’ai rigolé », a dit M. Bush à des journalistes. M. Bush estime cependant que ce rapport ne « change rien » à la politique américaine et que l’Iran reste un danger. L’Iran fait l’objet de trois résolutions du Conseil de sécurité, dont deux assorties de sanctions, à cause de son refus de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium. C’est dans cette optique que la ministre des Affaires étrangères israélienne Tzipi Livni sera à Bruxelles demain pour plaider en faveur d’un durcissement des sanctions internationales. Israël s’est inscrit en faux contre le rapport du renseignement américain, en insistant sur le danger que représentait toujours le programme nucléaire iranien. « Les efforts de l’Iran pour parvenir à l’arme nucléaire ont été clairement prouvés », a dit Mme Livni. Le rapport a noté que la République islamique pourrait techniquement obtenir suffisamment d’uranium hautement enrichi pour une bombe nucléaire dès 2009, et plus probablement entre 2010 et 2015. Pour M. Ahmadinejad, ce rapport valide son jugement selon lequel le dossier nucléaire est clos : « Il y a trois mois j’ai dit que l’affaire nucléaire était finie », a-t-il rappelé, en ajoutant que « certains ont cru que je voulais soutenir le moral du peuple, mais il s’agit d’une réalité ».
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a qualifié hier de « victoire » le rapport du renseignement américain faisant état d’une suspension de son programme atomique militaire, y voyant une raison supplémentaire pour Téhéran de poursuivre ses activités nucléaires.
«Il s’agit de la déclaration de la victoire du peuple iranien face aux grandes puissances », a lancé...