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Actualités - REPORTAGE

Porcelaine, tissus, bougies et bois soigneusement travaillés… Inauguration demain de l’exposition annuelle du Collège libanais pour les handicapés

Noël est synonyme de festivités, de partage et de traditions qu’on ne voudrait pas manquer. Au nombre de celles-ci figure le rendez-vous annuel avec l’exposition du Collège libanais pour les handicapés - Hôpital de Beit-Chabab, qui sera inaugurée demain, à 12h30, sous l’égide de Mme Leila el-Solh Hamadé, vice-présidente de la Fondation humanitaire al-Walid ben Talal, et se poursuivra jusqu’au dimanche 9 décembre, de 10h00 à 20h00. Finesse, précision et élégance caractérisent les objets proposés dans les salles d’exposition de l’hôpital et préparés tout au long de l’année par quelque trente personnes qui rêvaient d’un avenir plus brillant, mais que la vie a clouées à jamais sur un fauteuil roulant. Blessées de guerre, victimes d’un accident de la route ou frappées par une maladie neurologique chronique, elles ont appris à réapprivoiser leur corps et à défier leur handicap, soutenues par un groupe de dames volontaires qui ne se lassent pas de les aimer et de donner du leur. Le résultat est des plus surprenants. Porcelaine, tissu et verre peints à la main, bougies de différentes tailles, couleurs et formes, gravures en bois… L’exposition regorge de 1001 idées pour des cadeaux raffinés et utiles. Tasses à café ou à thé, théières, cendriers, plateaux, serviettes et tabliers de cuisine, nappes, « manipules » en forme de fruits et de légumes peints à la main, cahiers de recettes, arrangements de bougies, etc., les objets proposés répondent à tous les budgets et à tous les goûts. « Nous avons tenu à organiser l’exposition malgré tout ce qui se passe dans le pays », explique une des dames volontaires, arrangeant un service de porcelaine sur la table d’exposition. « Ils ont passé l’année à préparer ces objets, ajoute-t-elle. C’est la seule période de l’année où ils ont la possibilité d’exposer leurs travaux au grand public. C’est important de maintenir le rendez-vous annuel, puisque la vente de ces produits constitue leur principale ressource financière. Nous ne pouvions pas leur faire rater ce rendez-vous d’autant qu’un grand nombre d’entre eux soutiennent financièrement leur famille, sans oublier ceux qui ont réussi à refaire leur vie et qui doivent subvenir aux besoins de leurs épouse et enfants. » Fondé en 1976 pour répondre à une situation urgente imposée par la guerre, l’hôpital a commencé par recevoir les personnes grièvement blessées que les hôpitaux ne pouvaient plus accueillir. En 1978, plusieurs ateliers de travail expérimentaux y ont été installés et que les locataires de l’hôpital visitaient pour meubler leur temps et essayer de surmonter leur handicap, mais surtout pour s’autosuffire et assurer leurs propres dépenses. Trois ateliers ont ainsi été retenus, celui du tissu, des bougies et du bois, et les techniques ont été perfectionnées grâce au groupe des dames volontaires qui suivent le travail de près, assurent les matières premières et les aident dans certaines tâches. « La peinture sur tissu est faite par des tétraplégiques qui ne peuvent que peindre, explique une de ces dames au grand cœur. Ce sont nous qui faisons le reste du travail. Il en est de même pour la porcelaine. Ils ne peuvent pas se servir du four. Il y a toujours quelqu’un pour les assister. » Au fil des ans, les objets proposés par le Collège libanais pour les handicapés ont gagné en renommée et sont très prisés, notamment les bougies dont la production annuelle s’élève à plusieurs milliers. En forme de fleurs ou d’anges, transparentes ou colorées, elles sont jolies à voir et se caractérisent par une « excellente qualité ». En effet, « elles ne coulent pas, mais s’évaporent et durent longtemps », explique le responsable de l’atelier, soulignant que toute la matière première est importée. Le travail effectué au Collège libanais pour les handicapés est digne des plus grands professionnels. « Cela a été notre but dès le départ, insiste une dame volontaire. C’est aussi une question de dignité. Nous ne voulons pas que les handicapés fassent l’objet d’une quelconque pitié. D’ailleurs, les gens n’achètent par pitié qu’une seule fois. Si le travail ne leur plaît pas, ils ne reviendront pas. » Mais depuis 1978, les gens reviennent et se déplacent volontiers à Beit-Chabab, malgré les tempêtes et le mauvais temps. Et pour cause. La qualité et le raffinement du travail valent le détour. N. M.
Noël est synonyme de festivités, de partage et de traditions qu’on ne voudrait pas manquer. Au nombre de celles-ci figure le rendez-vous annuel avec l’exposition du Collège libanais pour les handicapés - Hôpital de Beit-Chabab, qui sera inaugurée demain, à 12h30, sous l’égide de Mme Leila el-Solh Hamadé, vice-présidente de la Fondation humanitaire al-Walid ben Talal, et...