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Actualités - OPINION

Maronites, chrétiens : vous êtes en danger

Depuis trente ans, on s’active pour y parvenir : la vacance du premier poste chrétien de responsabilité. En 1988, on avait failli y parvenir, mais les circonstances, la présence et la force tant politique que militaire des chrétiens avaient ajourné cette échéance. On impute cette volonté aux forces du mal, pourtant c’est aux chrétiens eux-mêmes que la faute principale incombe. À la fin des années 80, les chrétiens s’entre-tuaient sous le prétexte que nulle milice ne se substitue à l’État, seul pouvoir légitime. Cette guerre fratricide les a affaiblis, a entamé leur déclin et a abouti à la suppression des principales prérogatives du chef de l’État. Le président René Moawad fut le premier martyr de ce qu’on appelle à juste titre la IIe République. Quelle République ? Durant le long mandat de feu le président Élias Hraoui, l’extrémisme chiite n’a fait que renforcer sa présence tant politique que militaire, tandis que les chrétiens avaient rendu les armes et se trouvaient en exil ou en prison. Croyant reprendre leur rôle dans cette démocratie consensuelle, les chrétiens ont cru en le président Émile Lahoud, qui arriva en grande pompe, en conquistador qui allait restituer les droits de la communauté. Leur déception fut grande en le regardant soutenir neuf ans durant ceux qui, aujourd’hui, l’ont empêché de passer ses maigres pouvoirs à un successeur tant attendu. La gravité de la situation fut accentuée lors du mariage contre nature d’un homme d’État – jadis fervent partisan de l’État de droit – et d’un parti qui, a lui seul, constitue un État dans l’État. L’entente nationale, nous y croyons, mais cette entente ne doit pas compromettre les droits de la communauté chrétienne et menacer sa pérennité. Aujourd’hui, nos compatriotes sunnites et chiites ont su, à travers le temps et malgré les déchirements et les difficultés, sauver leur unité, affirmer leur présence et préserver leurs droits. Par contre, les chrétiens sont toujours divisés et leur avenir dans notre Liban demeure de plus en plus incertain. Messieurs les politiciens chrétiens, si vous êtes conscients du dommage encouru et du danger qui guette, agissez. Mais si vous n’en avez pas conscience, réclamez votre droit à la retraite. Ce n’est pas une honte ; on vous l’accordera volontiers, car personne ne pourra dans le futur réparer les dommages et restituer ce qui a été perdu. Messieurs les députés chrétiens, votre mandat n’est pas irrévocable et surtout pas absolu ; votre devoir principal envers votre communauté est de préserver ses droits, ses acquis, ses postes au sein de l’État. Que serait-ce quand il s’agit de la magistrature suprême aujourd’hui menacée. Le patriarche maronite est seul garant des droits de la communauté ; l’avenir de tous, y compris des politiciens qui projettent de briguer la présidence, dépend du respect de sa volonté et de sa parole. Si le patriarche est isolé ou affaibli, nul ne pourra assainir un pouvoir déjà faible et ce serait la fin d’une époque, d’un règne, la fin de la présence des chrétiens au Liban. Est-ce cela qui est demandé ? Chrétiens, réveillez-vous, révoltez-vous, unissez-vous, vous êtes en danger. Quant à vous députés, dirigeants, décideurs, conseillers ou applaudisseurs, l’histoire vous jugera pour n’avoir pas réagi au bon moment. En ce moment où votre communauté a besoin de vous, libérez-vous de vos préjugés et élisez un président chrétien maronite. Il y va de votre survie et de celle des chrétiens sur cette terre dont vous êtes garants. Le vote n’est pas un choix, c’est un devoir. Accomplissez-le dignement. Roy MADKOUR Avocat
Depuis trente ans, on s’active pour y parvenir : la vacance du premier poste chrétien de responsabilité. En 1988, on avait failli y parvenir, mais les circonstances, la présence et la force tant politique que militaire des chrétiens avaient ajourné cette échéance. On impute cette volonté aux forces du mal, pourtant c’est aux chrétiens eux-mêmes que la faute principale incombe.
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