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FINANCE Les introductions en Bourse se multiplient dans les pays du Golfe

Favorisées par une très forte croissance économique et des liquidités abondantes dues à la flambée des cours du brut, les introductions en Bourse de sociétés se multiplient dans les richissimes monarchies du Golfe. Le cas le plus récent, l’offre publique de vente (OPV) de 23 % du capital de l’exploitant portuaire de Dubai DP World, a révélé l’ampleur de la demande. Propriété de l’émirat, la compagnie a, en effet, annoncé la semaine dernière avoir levé 4,96 milliards de dollars pour son introduction en Bourse, la demande d’actions ayant été quinze fois supérieure à l’offre. À elle seule, cette OPV, la plus importante du Moyen-Orient, représente plus des quatre cinquièmes des fonds levés par les 26 introductions en Bourse réalisées dans les six monarchies de la péninsule arabique (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) durant les neuf premiers mois de l’année (5,9 milliards de dollars). « Une forte croissance du PIB avec un taux moyen de 8 % par an, un excédent de liquidités en raison des cours élevés du pétrole, les réformes structurelles menées par les gouvernements de la région et les mouvements de privatisation ont contribué à la multiplication des OPV », affirme Tamer Bazzari, associé de la banque d’investissement de Dubai Rasmala. Avant l’offre de DP World, le record régional de la plus grosse introduction en Bourse était détenu par la compagnie de télécommunications saoudienne Saudi Telecom, qui avait levé plus de 4 milliards de dollars en 2003 en vendant 30 % de son capital. « L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont à la pointe des introduction en Bourse dans la région, puisqu’ils ont contribué à hauteur de 70 % au total des introductions en Bourse réalisées dans les pays du Golfe durant la dernière décennie », a déclaré M. Bazzari à l’AFP. Au cours des neuf premiers mois de 2007, les OPV ont rapporté 3,7 milliards de dollars en Arabie saoudite, 1,6 milliard aux Émirats arabes unis et 389 millions au Qatar. La tendance est à la hausse dans le Golfe, où les OPV ont rapporté 1,5 milliard de dollars en 2004, 6 milliards en 2005 et 7,5 milliards en 2006, selon Gulf Capital, société d’investissement basée à Abou Dhabi. Le Golfe représente la plupart des introductions en Bourse au Moyen-Orient, qui, selon la firme Ernst and Young, ont atteint le nombre de 87 en 2006 pour une valeur totale de 10,8 milliards de dollars. « Cela va continuer d’augmenter fortement », car « l’appétit reste élevé », commente Brad Bourland, économiste en chef de la société Jadwa Investment, basée à Ryad. « Il y a une centaine d’introductions en projet », a-t-il dit à l’AFP, alors que Gulf Capital parle d’au moins 106 introductions d’ici à 2010. L’abondance de liquidités qui résulte de cours du brut frôlant les 100 dollars le baril se heurte à la rareté des occasions d’investissement, comme le montre le fait que la plupart des OPV sont largement souscrites. En 2006, des investisseurs venus de tous les pays de la région avaient ainsi passé la nuit sous des tentes ou dans des voitures à Doha pour pouvoir investir dans la banque al-Rayan, un nouvel établissement qui avait mis en vente 55 % de son capital pour 1,13 milliard de dollars. L’offre avait été souscrite six fois. Dans la plupart des pays du Golfe, les OPV sont ouvertes aux petits porteurs et aux investisseurs institutionnels, avec une préférence pour les autochtones. La forte demande de titres lors de ces introductions en Bourse ne semble pas avoir été tempérée par la chute brutale de la plupart des marchés boursiers du Golfe en 2006. La Bourse de Ryad avait alors perdu plus de la moitié de sa valeur, et celle de Dubaï plus des deux tiers par rapport à son niveau record de 2005. Plus de 50 % des compagnies choisissant d’entrer en Bourse sont des sociétés financières, quelque 15 % opèrent dans le secteur des hydrocarbures, 10 % dans l’immobilier et 10 % dans les transports.
Favorisées par une très forte croissance économique et des liquidités abondantes dues à la flambée des cours du brut, les introductions en Bourse de sociétés se multiplient dans les richissimes monarchies du Golfe.
Le cas le plus récent, l’offre publique de vente (OPV) de 23 % du capital de l’exploitant portuaire de Dubai DP World, a révélé l’ampleur de la...