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Affaire Plame : Bush a délibérément propagé de fausses informations, accuse Scott McClellan

Un ancien porte-parole de George W. Bush accuse le président américain d’avoir contribué à propager de fausses informations dans le scandale Valerie Plame, qui touchait au bien-fondé de la guerre en Irak et qui a fortement entamé le crédit de la Maison-Blanche. Dans un livre à paraître en avril prochain, Scott McClellan affirme qu’il a été induit en erreur par M. Bush – et d’autres hauts responsables – quand il a réfuté en 2003 que deux éminents conseillers de la Maison-Blanche, Karl Rove et Lewis « Scooter » Libby, étaient pour quelque chose dans une fuite révélant au grand public l’identité d’un agent de la CIA, ce qui est un crime fédéral aux États-Unis. Un porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Fratto, a fermement contesté que M. Bush ait menti à M. McClellan : « Le président n’a jamais fourni, et ne fournirait jamais d’informations inexactes à ses porte-parole » pour qu’ils les répercutent auprès des journalistes. Des propos réitérés par une autre porte-parole de M. Bush, Dana Perino, qui a assuré que « le président n’a pas transmis et ne demanderait pas à quiconque de transmettre de fausses informations ». L’affaire remonte à juillet 2003 quand un ancien ambassadeur, Joseph Wilson, a accusé l’Administration US d’avoir menti sur les menées de Saddam Hussein pour se doter d’armes de destruction massive. Le public apprenait quelques jours plus tard, également par la presse, que M. Wilson était le mari de Valerie Plame, agent de la CIA, ce qui suggérait qu’il devait à ses relations personnelles d’avoir pu enquêter sur la question pour cette même CIA en 2002. Le soupçon que la fuite pouvait avoir été organisée par la Maison-Blanche a provoqué un scandale retentissant, à un moment où les doutes s’accumulaient contre l’argumentaire employé pour déclarer la guerre quelques mois plus tôt. À l’époque pourtant, M. McClellan, qui fut porte-parole de la Maison-Blanche de 2003 à 2006, démentait toute implication de M. Rove, éminence grise de M. Bush, et de M. Libby, chef de cabinet du vice-président Dick Cheney. « Le plus puissant dirigeant du monde m’a demandé de parler en son nom et de rétablir la crédibilité qu’il avait perdue après qu’aucune arme de destruction massive n’eut été trouvée en Irak », écrit M. McClellan, selon de courts extraits de son ouvrage publiés sur le site Internet de son éditeur, Public Affairs. « Je me suis donc trouvé au pupitre de la salle de presse de la Maison-Blanche sous les feux des projecteurs pendant près de deux semaines et j’ai exonéré publiquement deux des principaux conseillers de la Maison-Blanche : Karl Rove et Scooter Libby (...) Il y avait un problème. Ce n’était pas vrai », dit-il encore dans son livre intitulé What happened : Inside the Bush White House and what’s wrong with Washington. « J’avais sans le savoir propagé de fausses informations. Et cinq des plus hauts responsables de l’Administration étaient impliqués dans cette action : Rove, Libby, le vice-président Dick Cheney, le directeur de cabinet du président (Andrew Card à l’époque) et le président Bush lui-même », poursuit-il. Depuis lors, l’enquête et un procès ont révélé que l’identité de Mme Plame avait circulé pour ainsi dire librement entre des responsables de la Maison-Blanche et les journalistes. Ils ont aussi mis en lumière l’énergie déployée par l’Administration pour discréditer les critiques de la guerre. Mais personne n’a été poursuivi pour la fuite. Seul M. Libby l’a été dans une enquête connexe pour avoir menti à la justice. Il a été condamné en juin à deux ans et demi de prison, deux ans de mise à l’épreuve et 250 000 dollars d’amende. Mais M. Bush a décidé en juillet dernier de le gracier partiellement et de lui épargner la prison. Ses adversaires démocrates s’étaient alors déchaînés contre lui. Hier, ils se sont saisis des propos de M. McClellan pour attaquer à nouveau la crédibilité de l’Administration.
Un ancien porte-parole de George W. Bush accuse le président américain d’avoir contribué à propager de fausses informations dans le scandale Valerie Plame, qui touchait au bien-fondé de la guerre en Irak et qui a fortement entamé le crédit de la Maison-Blanche.
Dans un livre à paraître en avril prochain, Scott McClellan affirme qu’il a été induit en erreur par M. Bush – et...