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L’OSCE annule sa mission d’observation des élections en Russie

L’OSCE, la principale autorité de surveillance des élections en Europe, a annulé hier sa mission d’observation des législatives de décembre en Russie, dénonçant un manque de coopération des autorités russes. La décision prise par l’OSCE d’annuler sa mission traduit une confrontation croissante entre une Russie plus sûre d’elle-même, après huit années sous la houlette de Vladimir Poutine, et les pays occidentaux qui réclament de Moscou plus de démocratie et de coopération. « Les autorités de la Fédération de Russie continuent de ne pas vouloir recevoir les observateurs (...) dans les temps et de manière coopérative », a affirmé dans un communiqué l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCE, qui est l’instance chargée des élections, a souligné qu’à un peu plus de deux semaines des législatives du 2 décembre, ses 20 experts et 50 observateurs n’avaient toujours pas reçu de visas. Le plan du BIDDH, une division dont le siège est à Varsovie, prévoyait qu’ils soient tous en place au plus tard le jeudi 15 novembre. Lundi dernier, les autorités russes avaient attribué les retards pour les visas à la « pagaille » régnant selon elles au sein de l’administration de l’OSCE. Cette organisation, née à la fin de la guerre froide pour associer à l’Occident les anciens pays du bloc soviétique, fait obligation à ses 56 membres, dont la Russie, d’accueillir des observateurs pour les élections. L’annulation d’une opération de surveillance n’a qu’un seul précédent, en 1996, lorsque l’Albanie était en plein chaos politique, a souligné la porte-parole du BIDDH, Urdur Gunnarsdottir. Igor Borissov, responsable de la Commission électorale centrale russe, s’est borné hier à accuser le BIDDH de « refuser de remplir ses obligations » alors qu’il est aussi financé par l’argent de la Russie. L’OSCE et la Russie s’affrontaient à fleuret moucheté depuis des semaines à propos de la mission d’observation. Après des semaines de suspense, la Russie avait fini fin octobre par envoyer des invitations destinées à 300 à 400 observateurs internationaux, mais en avait attribué seulement 70 au BIDDH, dont l’avis fait pourtant référence. L’OSCE avait alors estimé que les restrictions russes pourraient « sérieusement limiter la possibilité d’une observation significative » et la réaction de Washington ne s’est pas faite attendre, les obstacles de Moscou sont « extrêmement regrettables ». La dispute entre la Russie et l’OSCE a jeté un doute sur la crédibilité des législatives, pour lesquelles le parti Russie unie est donné largement favori. La liste de ce mouvement est dirigée par le président Vladimir Poutine. La Commission européenne a déploré hier l’annulation de la mission d’observation. Elle a aussi appelé Vladimir Poutine à garantir que les prochaines élections seront « démocratiques » et « conformes aux normes internationales ». Par ailleurs, il faut noter que les législatives ont déjà débuté hier en Russie pour les éleveurs de rennes, les marins, les gardes-frontières et autres habitants des régions reculées du plus grand pays du monde, soit deux semaines avant la date officielle du scrutin fixée au 2 décembre.
L’OSCE, la principale autorité de surveillance des élections en Europe, a annulé hier sa mission d’observation des législatives de décembre en Russie, dénonçant un manque de coopération des autorités russes.

La décision prise par l’OSCE d’annuler sa mission traduit une confrontation croissante entre une Russie plus sûre d’elle-même, après huit années sous la houlette...