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Actualités - OPINION

De novembre à novembre Raymond NAMMOUR

Pauvre pays ! Juste à deux doigts de la finale, tu as l’air de vouloir faire marche arrière. Et le comble, c’est que tout le monde te pousse en arrière. Il est vrai que tu fais peur. Tu oublies que tu fais partie de la grande caserne moyen-orientale ? Qu’est-ce qui t’a pris de brandir tes « ADM » ? Liberté, souveraineté, indépendance. Tu n’as pas encore saisi la portée proche-orientale du tremblement de terre que tu as provoqué avec ton fameux 14 Mars ? Personne ne veut de ta révolution. À regarder de près, on dirait que tu n’as pas su « vendre » ta révolution aux grands de ce monde. Pas encore. Il reste quand même un espoir. Tout n’est pas joué. Répète. Explique. Démontre. Justifie. Prouve. Rassure. Répète aux grands de ce monde que ta révolution est salutaire pour toute la région. Explique-leur la nécessité d’un Liban stable et apaisé. Démontre à tous l’espoir que tu représentes pour les peuples de la région. Justifie ton droit à un avenir meilleur. Prouve que tu mérites la liberté, la souveraineté et l’État de droit. Montre à tous les messieurs bons offices l’importance capitale de cette présidentielle pour ton passage d’une rive à une autre. Rassure tous tes enfants que ta révolution n’est pas contre un parti ni contre une communauté. Explique-leur qu’elle est avant tout une révolution contre un mode de vie, contre une façon de faire, contre une manière de penser. Avant, il y avait le « maaleich » et le « machy el-hal ». Après, il ne peut y avoir que des droits et des devoirs. Avant, il y avait le destin et la volonté divine. Après, il ne peut y avoir que décision et volonté nationales. Avant, il y avait l’unité du parcours et du destin. Après, il ne peut y avoir que le bon voisinage et le respect mutuel. Avant, il y avait des crimes impunis. Après, il ne peut y avoir que des criminels derrière les barreaux. Ah mon cher pays ; tu es si petit et si indispensable à la stabilité du monde ! L’heure est certainement grave. Voire même historique. Nous te conjurons de ne pas renoncer. Tu as fait le plus dur. Il reste très peu à faire. Tu as déjà payé la note. N’écoute pas les oiseaux de malheur. Accroche-toi. Ils veulent te convaincre que tu es incapable de te prendre en main. Ils sont convaincus que tu ne sais faire que du service et que tu es né pour servir. Un jour, tes enfants se rappelleront de cette période et raconteront à leurs petits-enfants combien tu as été grand et vaillant, et combien tu as mérité, à ce titre, tous les sacrifices. Tu as été audacieux dans ta révolution. Encore de l’audace pour passer à l’autre rive. N’accepte pas le désordre. Le régime politique étant ce qu’il est, il revient au Parlement et à lui seul d’élire le futur président de la République. Et si changement de régime il doit y avoir, il ne peut intervenir que par une Assemblée constituante émanant d’un processus électoral. Et que l’on ne s’y trompe pas. Le président « consensuel » à la libanaise veut dire le maintien du Liban sous tutelle et ne fera que reporter aux calendes grecques l’édification de l’État de droit tant rêvé par tous. Mon cher pays ; par une journée de novembre 1943, tu as entraîné des dizaines de milliers de tes enfants dans l’aventure de la première indépendance. Les « retardataires » ont fini par suivre. Serais-tu capable de répéter cet exploit en cet autre novembre et d’entraîner les centaines de milliers de tes enfants dans l’aventure de la deuxième indépendance ? Les « retardataires » finiront par suivre. Article paru le mardi 13 novembre 2007
Pauvre pays !
Juste à deux doigts de la finale, tu as l’air de vouloir faire marche arrière.
Et le comble, c’est que tout le monde te pousse en arrière.
Il est vrai que tu fais peur.
Tu oublies que tu fais partie de la grande caserne moyen-orientale ?
Qu’est-ce qui t’a pris de brandir tes « ADM » ? Liberté, souveraineté, indépendance.
Tu n’as pas...