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PAKISTAN - Des kamikazes islamistes seraient prêts à viser le meeting de Bhutto aujourd’hui à Rawalpindi Sous pression, Musharraf annonce la tenue des législatives avant le 15 février

Le président du Pakistan, Pervez Musharraf, a annoncé hier que les législatives, prévues initialement pour la mi-janvier avant qu’il n’instaure l’état d’urgence il y a six jours, auraient lieu avant le 15 février. « Il n’y a pas l’ombre d’un doute dans mon esprit : les élections doivent avoir lieu, et avant le 15 février 2008 », a-t-il déclaré à la télévision d’État. Il a également renouvelé sa promesse d’abandonner ses fonctions de chef des armées avant de prêter serment pour un second mandat présidentiel, une condition imposée par la Constitution pour que sa réélection – le 6 octobre – puisse être validée. Peu avant, le procureur général du Pakistan, Malik Mohammad Qayyum, a également assuré à l’AFP que l’état d’urgence serait levé avant les législatives, « dans un ou deux mois ». En même temps, la police a averti l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto, déjà la cible en octobre de l’attentat-suicide le plus meurtrier de l’histoire du pays, que des kamikazes islamistes se tiennent prêts à viser un rassemblement de son parti aujourd’hui à Rawalpindi, dans la banlieue d’Islamabad. Le meeting du Parti du peuple pakistanais est interdit – pour cause d’état d’urgence – par la police qui entend l’empêcher à tout prix. Toutefois, Mme Bhutto a annoncé hier soir qu’elle maintenait son meeting, doutant de la promesse « vague » de M. Musharraf et exigeant de lui, notamment, une « date précise » pour les élections et l’abandon de son uniforme de chef des armées. Mercredi soir, Mme Bhutto, qui négociait jusqu’alors un accord de partage du pouvoir avec M. Musharraf, avait opéré un revirement et appelé à « manifester massivement contre l’état d’urgence ». M. Musharraf avait imposé samedi cette loi d’exception en invoquant la recrudescence sans précédent des attentats islamistes et l’ingérence de la justice dans la lutte contre les extrémistes. Mais l’opposition ainsi que les capitales occidentales, unanimes, considèrent qu’il a trouvé là un prétexte pour s’agripper à un pouvoir vacillant à l’approche des législatives. L’annonce des élections pour février intervient donc sur fond d’intenses pressions de la communauté internationale, notamment Washington, mais aussi de la rue. Les manifestations pacifiques sont violemment réprimées depuis , et plus de 3 000 personnes ont été arrêtées ou assignées à résidence. La pression est montée d’un cran avec le revirement de Mme Bhutto. De nombreux rivaux et analystes politiques pensent qu’elle joue un double jeu et que son vibrant appel n’avait d’autre objectif que d’accroître la pression sur M. Musharraf, à l’unisson de celle exercée avec une insistance inhabituelle par les Américains qui soutiennent de manière à peine voilée un futur « ticket » Musharraf-Bhutto. Hier encore, le président George W. Bush a haussé le ton en téléphonant à M. Musharraf. « Mon message était très clair, très facile à comprendre : les États-Unis veulent que vous ayez des élections comme prévu », a assuré le chef de la Maison-Blanche. Toutefois, la Maison-Blanche a indiqué être « satisfaite » après que M. Musharraf eut « clarifié » la date des élections. De son côté, Islamabad a livré une version très différente de la conversation téléphonique, assurant que M. Bush avait « loué » l’action de M. Musharraf. Cet entretien a été « très franc », a cependant concédé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. D’autre part, les autorités pakistanaises ont accusé quatre personnes – trois hommes politiques et un syndicaliste – de sédition pour avoir dénoncé l’état d’urgence. Ces personnes ont été placées en détention préventive pour deux semaines. La sédition est passible de la peine de mort au Pakistan. En outre, un tribunal a ordonné la libération sous caution de 331 avocats arrêtés dans des manifestations contre l’état d’urgence. Mais 20 avocats de renom et défenseurs des droits de l’homme, accusés d’être les organisateurs des manifestations, restent derrière les barreaux.
Le président du Pakistan, Pervez Musharraf, a annoncé hier que les législatives, prévues initialement pour la mi-janvier avant qu’il n’instaure l’état d’urgence il y a six jours, auraient lieu avant le 15 février. « Il n’y a pas l’ombre d’un doute dans mon esprit : les élections doivent avoir lieu, et avant le 15 février 2008 », a-t-il déclaré à la télévision...