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La procédure judiciaire devrait à présent s’inscrire dans la durée, surtout pour les six bénévoles français Arche de Zoé : interrogations sur la « méthode Sarkozy »

Tout en se félicitant des libérations obtenues dimanche, l’opposition reproche à Nicolas Sarkozy d’avoir voulu jouer au sauveur et demande que toute la lumière soit faite sur l’affaire de l’Arche de Zoé. Pendant que la polémique bat son plein en France, au Tchad les auditions ont repris hier pour les inculpés encore incarcérés dans l’affaire de l’Arche de Zoé. Le Parti socialiste réclame la création d’une mission d’information parlementaire sur le rôle de l’État à l’égard de l’association humanitaire mise en cause au Tchad. « Comment a-t-on pu laisser cette association venir au Tchad, mobiliser des fonds, obtenir des moyens, obtenir le concours même de l’armée ? » a demandé le Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, hier sur France 2. « On ne peut pas diriger un État en se prenant pour Zorro », estime pour sa part le député PS Jean-Louis Bianco au sujet de l’aller-retour effectué par Nicolas Sarkozy dimanche au Tchad pour ramener trois journalistes français emprisonnés. « Nicolas Sarkozy ne résiste pas à sa tentation permanente de mettre en scène son action comme s’il était le seul à agir », déplore-t-il dans Le Parisien-Aujourd’hui en France. Pour Jean-Louis Bianco, « les ministres impliqués, leurs collaborateurs et les autorités françaises doivent s’expliquer » sur des « dysfonctionnements très graves. » François Hollande estime que la représentation nationale doit être informée du « niveau d’information » du ministère des Affaires étrangères et du « niveau de participation, d’implication du ministère de la Défense ». « J’ai relevé que François Fillon se posait les mêmes questions », a-t-il souligné. Le Premier ministre a réclamé samedi une enquête des ministères des Affaires étrangères et de la Défense sur les conditions dans lesquelles l’Arche de Zoé avait pu mettre en branle son projet de faire venir 103 enfants soudanais ou tchadiens en France. De retour d’Asie, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a justifié dimanche soir, au « Grand Rendez-Vous » d’Europe 1/TV5/Le Parisien, son silence sur ce dossier et son absence au Tchad par un « partage des rôles » au sommet de l’État. Il a également défendu la méthode Sarkozy. « C’est son tempérament, c’est un homme qui aime prendre des risques et j’aime ça », a-t-il lancé. Mais Pierre Moscovici, responsable des questions internationales au PS, estime que le déplacement du chef de l’État « laisse un peu pantois sur l’état de la diplomatie française ». « C’est de la diplomatie spectaculaire qui continue de poser le problème de savoir s’il y a encore en France d’autres personnes que le président de la République capables de résoudre un problème ou de prétendre le faire », a-t-il dit sur France info. Pour Marine Le Pen, vice-présidente du Front national, Nicolas Sarkozy se complaît dans la « politique spectacle » pour dissimuler son inaction sur le plan intérieur. Selon elle, cette affaire signifie la « ruine du système Kouchner », c’est-à-dire la mise en œuvre d’un principe d’« ingérence humanitaire qui permet de violer la souveraineté des États ». Bernard Kouchner s’est indigné des attaques portées contre lui-même et les autorités françaises sur cette « sinistre histoire » d’un « humanitaire dévoyé. » Pendant que la polémique bat son plein en France, au Tchad les auditions ont repris hier pour les inculpés encore incarcérés dans l’affaire de l’Arche de Zoé. Pour les dix Européens et quatre Tchadiens restés à N’Djamena, la procédure judiciaire devrait à présent s’inscrire dans la durée, surtout pour les six bénévoles français de l’association à l’origine de la tentative très controversée de transport en France de 103 enfants depuis l’est du Tchad. Selon des sources judiciaires, une libération pourrait intervenir dans les prochains jours pour le steward espagnol de l’avion qui devait transporter les enfants le 25 octobre, et pour le pilote belge qui en a acheminé une partie depuis la frontière tchado-soudanaise à Abéché, dans l’est du Tchad. Le juge d’instruction a entamé hier, par le pilote et le copilote espagnols, une nouvelle série d’auditions. Le steward et les bénévoles de l’Arche de Zoé, à l’exception de son président Éric Breteau déjà entendu samedi, ont également été acheminés au Palais de justice de N’Djamena. Les sept Espagnols, le Belge et les quatre Tchadiens sont poursuivis pour « complicité ». Libéré et rentré en France, le journaliste de l’agence Capa, Marc Garmirian, a affirmé hier que si les responsables de l’association étaient « convaincus de faire le bien », ils ont « menti à tout leur staff », ainsi qu’aux « gens qui leur ont confié les enfants » et aux « enfants eux-mêmes » sur leur « objectif final ».
Tout en se félicitant des libérations obtenues dimanche, l’opposition reproche à Nicolas Sarkozy d’avoir voulu jouer au sauveur et demande que toute la lumière soit faite sur l’affaire de l’Arche de Zoé. Pendant que la polémique bat son plein en France, au Tchad les auditions ont repris hier pour les inculpés encore incarcérés dans l’affaire de l’Arche de Zoé.
Le Parti...