Rechercher
Rechercher

Actualités

Un peu plus de... Quelques voix en plus

C’est ce qu’on attend en ce moment. Les voix des uns, celle d’un autre. Combien de voix ? Quelle voix, pour qui ? On ne parle que de ces voix-là. Celles qui vont changer la donne, celles qui feront basculer le destin du Liban… Mais il y a la voix du peuple, les voix du peuple. Celles qui sont inaudibles, celles qui ne s’expriment que dans un souffle, celles qui susurrent à qui veut les entendre la vérité, toute la vérité. C’est ça une voix. Une voix douce, une voix pleine de tendresse et d’émotion, une voix cristalline. Une voix ne doit pas forcément être forte, elle doit d’abord être belle. Et c’est ce que beaucoup de gens n’ont pas compris. En politique comme en musique… Mais allez faire comprendre ça à ceux qui vous disent de Jane Birkin ou de sa fille Charlotte, de Carla Bruni ou Vanessa Paradis : « Mais elles n’ont pas de voix ! » Et alors ? Si elles ne hurlent pas comme Lara Fabian ou Céline Dion, cela ne fait pas d’elles de moins bonnes chanteuses. Personnellement, je préfère la voix de Jane Birkin dans le casque de mon I-Pod à celle d’Hélène Ségara. L’entendre fredonner « fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve… » plutôt que « Je t’aaaaime » hurlée par Lara Fabian… On a souvent mis en lumière les voix de poitrine, comme on les appelle, les voix puissantes, on a voté pour Nolwenn Leroy à la Star Ac’2, puis on a réalisé que, souvent, les voix douces ont plus de choses à dire, plus de belles choses à raconter. Carla Bruni a vendu plus que Nolwenn. Pourquoi ? Pas seulement pour la beauté des textes, mais surtout parce que les trémolos dans la voix et les montées d’octave n’ont souvent rien d’émouvant. Et pourtant de Vanessa Paradis m’émeut plus que My Heart Will Go On. Mais bon, les goûts et les couleurs... Même Lara Fabian a compris que s’égosiller n’était pas tout dans la vie. Mieux vaut tard que jamais. Son dernier opus n’est que chuchotements. Faut pas pousser aux extrêmes non plus. Enfin… Le timbre d’une voix donc peut beaucoup plus apporter au morceau que la puissance. Regardez les chanteurs de hard rock ! Ils n’ont jamais été aussi émouvants que dans leurs slows et autres ballades. Même eux ont envie d’un peu de douceur dans leur monde de brutes. November Rain des Guns N’Roses, sublime n’est-ce pas ? Idem avec Johnny. Si sa voix porte énormément, elle est tout du moins bien plus sublime quand il interprète Je te promets ou Quelque chose de Tennessee… Quant à Raphaël, Étienne Daho ou Benjamin Biolay, ce qui plaît chez eux, c’est cette empreinte qui fait qu’on les reconnaît à des kilomètres. Alors de grâce, ne dites plus d’un chanteur ou d’une chanteuse : « Il/elle n’a pas de voix. » Idem pour nos politiques qui ont beau hurler à la tribune ou à la télé… ils devraient souvent se remémorer cette phrase de Nietzsche qui disait, dans Le gai savoir : « Avec une voix forte dans la gorge on est presque incapable de penser des choses subtiles. »
C’est ce qu’on attend en ce moment. Les voix des uns, celle d’un autre. Combien de voix ? Quelle voix, pour qui ? On ne parle que de ces voix-là. Celles qui vont changer la donne, celles qui feront basculer le destin du Liban… Mais il y a la voix du peuple, les voix du peuple. Celles qui sont inaudibles, celles qui ne s’expriment que dans un souffle, celles qui susurrent à...