ENCHÈRES Une toile peut-être peinte par Rembrandt adjugée pour 2,5 millions de livres

Une toile estimée à 1 500 livres a finalement été adjugée pour 2,5 millions de livres à des enchères dans l’ouest de l’Angleterre, auxquelles les enchérisseurs ont afflué, persuadés qu’il s’agissait d’un Rembrandt, ont rapporté des médias britanniques. Le vendeur anonyme de ce portrait d’un homme riant, exécuté par « un disciple de Rembrandt », selon le catalogue de la petite maison d’enchères Moore, Allen and Innocent, avait fait examiner l’œuvre par des experts qui avaient jugé qu’il s’agissait d’une copie. Philip Allwood, le commissaire priseur, a de son côté sollicité l’avis du Rijksmuseum d’Amsterdam, qui y a vu une œuvre du XVIIe siècle exécutée par un contemporain de Rembrandt, mais pas par le maître. Le commissaire priseur avait donc estimé la toile entre 1 000 et 1 500 livres (1 426 à 2 131 euros), a-t-il indiqué au Times. Lors de la vente, les marchands d’art flairant la bonne affaire ont afflué dans la maison d’enchères de Cirencester (ouest de l’Angleterre) et ont surenchéri frénétiquement pour cette toile dans une atmosphère « électrique », avec un pas d’enchères de 50 000 livres. « Quand le prix a dépassé un million de livres, la salle était entièrement silencieuse, quand on a atteint deux millions, on aurait pu entendre une mouche voler », a dit le commissaire priseur cité par le Times et le Guardian. La toile a été adjugée pour 2,2 millions de livres (3,2 millions d’euros) à un acheteur inconnu, soit au final 2 580 750 livres (3,6 millions d’euros) si l’on y ajoute les taxes et le premium allant à cette maison d’enchères de province, qui n’a jamais connu telle aubaine. Si ce portrait accroché pendant plus d’une génération dans un salon du Gloucestershire s’avère être un Rembrandt, l’acheteur aura fait une affaire, estime le Times, sachant qu’une autre toile du maître a été adjugée 15 millions de livres en janvier. Mais s’il ne survit pas aux expertises, « cette expédition d’un jour s’avérerait très onéreuse pour l’acheteur », plaisante le Guardian.