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Actualités - CHRONOLOGIE

Consommation - Les mesures pour régler la cherté de vie sont toujours embryonnaires Haddad : Le relèvement des salaires créerait une pression inflationniste supplémentaire

Le ministre de l’Économie, Sami Haddad, vivement controversé au niveau de l’opinion publique pour son esprit ultralibéral, lors d’une conférence de presse hier consacrée à la cherté de vie, a persisté dans sa position et signé. L’ouverture des marchés demeure pour lui un gage de prospérité et de création d’emplois dans les pays en développement. Son département vient de mettre la dernière touche à un projet de loi sur la concurrence qui devrait à son avis assurer une meilleure protection du consommateur. Mais la problématique des personnes à revenu limité n’est pas aussi simple à solutionner. Leurs difficultés pour boucler leur fin de mois demeurent entières. Encore que le nouveau taux de la TVA n’est pas entré en vigueur. Certes, la responsabilité de la hausse des prix des produits à la consommation n’incombe pas au ministre de l’Économie et/ou au gouvernement dont il fait partie, comme le prétendent certains syndicalistes qui cherchent à politiser le dossier de la cherté de vie. Toujours est-il que le gouvernement est timide voire lent à réagir et à dénoncer des pratiques monopolistiques de nombreux opérateurs économiques sur le marché. À l’origine de la hausse des prix, il y a des facteurs exogènes qui ne font aucun doute. Il s’agit de la hausse des prix du baril de brut qui a dépassé la semaine dernière les 90 dollars ; la hausse des prix des céréales sur les marchés internationaux tels le maïs, le soja, le blé et le fourrage, le prix de la tonne de blé est passé de 180 dollars à plus de 360 dollars ; la hausse de la valeur de l’euro face au billet vert, sachant que plus de la moitié des importations libanaises proviennent de l’Europe. Une telle poussée des prix ne peut être sans retombées sur le Liban comme ailleurs dans le monde. Le ministre Haddad aurait eu au moins le mérite, au cours de la conférence de presse, de reconnaître la situation sociale difficile des personnes à revenu limité et de mettre en avant les chiffres de la Direction centrale de la statistique qui constate une hausse de l’indice général des prix. Aussi n’a-t-il pas écarté totalement l’hypothèse d’une inexactitude des chiffres qui pourraient s’avérer encore plus élevés. Le relèvement du SMIC Selon la Direction centrale de la statistique, l’indice général des prix a augmenté de 3,4 % entre septembre 2006 et septembre 2007 et s’est accru de 4,5 % au cours du troisième trimestre de l’année en cours, soit de juin à septembre 2007. Dans le cadre de cet indice général, les prix des produits alimentaires ont enregistré une hausse de 10,4 % au cours du troisième trimestre de 2007. Les produits alimentaires comprennent entre autres les dérivés laitiers, les légumes, la viande et le poulet. « Le relèvement du salaire minimum créerait une pression inflationniste supplémentaire », a souligné Sami Haddad, ajoutant mi-figue, mi-raisin que « cette mesure ne contribuerait pas à trouver des employés au chômage ». « Toute perturbation de la stabilité monétaire ou de l’équilibre financier serait dramatique pour le pays », a-t-il relevé. L’ancien haut cadre de la Banque mondiale a estimé que le relèvement du SMIC est une question délicate qui prête à une vive polémique. En réponse à une question, il a reconnu que la hausse du taux de la TVA à partir de janvier 2008 va induire les prix des biens de consommation à la hausse. Selon lui, la situation du Trésor est vulnérable et l’accroissement des revenus de l’État est impératif. Le gouvernement est conscient de la hausse des prix. Par conséquent, dans le budget 2008, les dépenses sociales de l’État ont augmenté de 1 %, passant de 25 % en 2007 à 26 % en 2008. Mais, d’après le ministre de l’Économie, le problème est toujours le manque de chiffres exacts sur les personnes en droit de bénéficier de ces allocations sociales. Les ministères concernés plancheraient en ce moment sur le règlement de la question des chiffres. Des mesures de libéralisation Dans le cadre de sa marge de manœuvre restreinte vu le climat politique, on ne peut plus tendu dans le pays, le ministre Haddad a préconisé une série de mesures de libéralisation des marchés afin d’encourager la concurrence et pousser les prix des biens à la consommation à la baisse. Ces mesures d’abolition des subventions des produits s’appliquent à divers secteurs de la consommation à l’exception du dossier du blé. Le pain, selon le ministre, affecte vraisemblablement les personnes les plus démunies. Ainsi, le ministère de l’Économie continuera à subventionner le blé destiné à la fabrication du pain à raison de 50 dollars la tonne. En revanche, le ministre Haddad a préconisé la libéralisation graduelle de l’importation du poulet afin de stimuler l’esprit de concurrence. Il a également prévu l’abolition graduelle de la subvention des exportations agricoles et le non-renouvellement du calendrier agricole. Sami Haddad, forgé au moule de la Banque mondiale pendant 24 ans, mise fortement sur la libre concurrence pour ajuster les prix. Ce qui n’est pas une évidence même avec l’approbation du projet de loi sur la concurrence. Liliane MOKBEL
Le ministre de l’Économie, Sami Haddad, vivement controversé au niveau de l’opinion publique pour son esprit ultralibéral, lors d’une conférence de presse hier consacrée à la cherté de vie, a persisté dans sa position et signé. L’ouverture des marchés demeure pour lui un gage de prospérité et de création d’emplois dans les pays en développement. Son département vient de...