Nous vous remercions d'avoir suivi notre couverture en direct de la guerre entre le Hamas et Israël.
Nous poursuivrons notre couverture du conflit dès demain matin.
Les derniers développements au Liban-Sud :
– L'aviation israélienne a mené une attaque sur la montagne Abu Tawil, près de Aïta el-Chaab (caza de Bint Jbeil), rapportent des habitants à notre correspondant.
– Une zone située entre les villages de Ramiyé et Kaouzah, dans le même caza, a également été ciblée.
– Deux attaques aériennes consécutives ont frappé Aïtaroun, également dans le caza de Bint Jbeil.
L'équipage d'un navire qui prenait l'eau après une attaque en mer Rouge par les rebelles houthis au large du Yémen a été évacué par des militaires, a indiqué vendredi l'agence de sécurité maritime britannique UKMTO.
Le MV Tutor, percé par un drone mercredi, "a été abandonné et dérive" à l'est de Hodeida, ville portuaire tenue par les rebelles yéménites dans l'ouest du pays, a précisé l'agence britannique.

Photo envoyée par la Défense civile des Scouts d'al-Rissala à notre correspondant
La Défense civile des Scouts d'al-Rissala (organisation affiliée au mouvement Amal) a indiqué à notre correspondant avoir éteint des feux après un bombardement israélien au phosphore blanc près de Taybé, Meis el-Jabal, Houla et Bani Hayane (caza de Marjeyoun).
Les derniers développements au Liban-Sud :
– Un drone israélien a lancé trois missiles sur Aïtaroun (caza de Bint Jbeil), rapportent des habitants à notre correspondant. Deux blessés légers ont été signalés.
– Le Hezbollah a revendiqué une attaque menée à 18h10 contre "une troupe de soldats israéliens" près de Karantina, face à Yaroun (Bint Jbeil).
– Le parti chiite a mené une autre attaque à la même heure contre une troupe de soldats israéliens à Khallet Warda", face au village libanais de Aïta el-Chaab (même caza).
– Le parti chiite revendique une attaque menée à 19h25 par des missiles contre la caserne israélienne de Ramim, située face à Markaba et Houla (Marjeyoun).
L'émissaire américain Amos Hochstein se rendra en Israël lundi prochain "pour tenter d'empêcher que l'escalade récente entre Israël et le Hezbollah ne se transforme en une guerre totale", a annoncé le site Axios sur X repris par Reuters, en citant deux responsables israéliens.
Au début du mois, L’Orient-Le Jour avait appris que l’envoyé américain, Amos Hochstein, a contacté le président du Parlement, Nabih Berry, pour souligner la nécessité de réduire les tensions sur le front sud. Il a même proposé de revenir au Liban pour relancer les négociations visant à prévenir une désescalade, mais l’allié de Hassan Nasrallah lui a répondu qu’il préférait que cette visite attende la fin de la guerre à Gaza.
Plus d'informations ici.
⚡️ Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a rejeté une nouvelle initiative française pour tenter de contenir les tensions à la frontière libano-israélienne, en accusant Paris d'"hostilité" à l'égard d'Israël, déclarations dénoncées comme "déplacées" au sein de la diplomatie israélienne, rapporte l'AFP.
"Alors que nous menons une guerre juste, en défense de notre peuple, la France a adopté une politique d'hostilité à l'égard d'Israël. Ce faisant, la France ignore les atrocités commises par le Hamas", écrit Yoav Gallant dans un message en anglais publié sur X et ajoutant : "Israël ne fera pas partie du cadre trilatéral proposé par la France".
Jeudi, le président français Emmanuel Macron avait annoncé que la France, les Etats-Unis et Israël allaient travailler en format "trilatéral" sur une feuille de route française présentée au début de l'année pour contenir les tensions à la frontière libano-israélienne, où les affrontements sont quasi quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.
Les derniers développements au Liban-Sud :
- Le Hezbollah revendique une attaque menée à 12h50 sur "un système technique" israélien dans le site de Metoula et affirme l'avoir détruit. Le parti n'a pas précisé de quel système il s'agissait et a précisé avoir mené son attaque "par avion suicide".
- Le parti chiite a également ciblé un déploiement de soldats israéliens dans les environs de Horsh Baraam, à 15h17, situé en face de la localité de Houla (Marjeyoun), avec des missiles, les touchant directement.
- Des avions israéliens ont bombardé le quartier de Marj dans le village de Houla (Marjeyoun), ont indiqué des habitants à notre correspondant.
- Le Hezbollah a déclaré avoir visé des bâtiments utilisés par des soldats israéliens dans les zones de Margaliot et Misgav Am avec des roquettes Katioucha.
Les agences de l'ONU, dont l'Unrwa (agence pour les réfugiés palestiniens), doivent opérer sans entraves dans la bande de Gaza, théâtre de la guerre entre Israël et le Hamas source d'une grave crise humanitaire, ont déclaré les dirigeants du G7 réunis en sommet dans un projet de déclaration finale.
"Il est essentiel que les réseaux de distribution de l'Unrwa et des autres organisations et agences des Nations unies soient pleinement en mesure d'acheminer l'aide à ceux qui en ont le plus besoin, afin de remplir leur mandat de manière efficace", ont-ils estimé dans ce texte consulté par l'AFP.
Les Brigades Ezzedine al-Qassam, bras armé du Hamas, ont affirmé sur Telegram que deux otages israéliens détenus dans la bande de Gaza ont été tués lors d'une frappe aérienne israélienne sur Rafah il y a quelques jours, rapporte Reuters.
L'armée israélienne n'a pas encore réagi à cette déclaration.
De son côté, le Hezbollah a revendiqué :
- Une frappe contre du matériel d'espionnage installé sur la position de « Jal el-Deir », face à Aïtaroun (Bint Jbeil). Le système visé a été « détruit ».
- Une frappe contre « un déploiement de soldats israéliens près du site de Ramtha », sur les hauteurs contestées de Kfarchouba.
La situation au Liban-Sud :
- L'armée israélienne a lancé des tirs d'artillerie sur Houla, près de Wadi Slouki, dans le caza de Marjayoun, avec des obus au phosphore blanc, selon des habitants. Ces tirs ont provoqué des incendies dans la zone.
- Un autre incendie qui s'était déclenché près de Meis el-Jabal, après des tirs d'artillerie, a pu être éteint par la Défense civile, le Comité sanitaire islamique (Hezbollah) et l'organisation des Scouts de la Mission islamique (affiliée au mouvement Amal). Le feu a pu être éteint avant qu'il n'atteigne des habitations proches.
Washington va imposer des sanctions à un groupe israélien pour avoir attaqué des convois d'aide humanitaire destinés à des civils à Gaza, ont déclaré des responsables américains à Reuters, dans le cadre de la dernière mesure visant des acteurs qui, selon Washington, menacent les perspectives de paix entre Israéliens et Palestiniens.
Les sanctions viseront Tsav 9, un groupe lié aux réservistes de l'armée israélienne et aux colons juifs de la Cisjordanie occupée par Israël, pour des activités telles que le blocage, le harcèlement et l'endommagement de convois d'aide humanitaire.
« Nous utilisons cette autorité pour sanctionner une sélection de plus en plus large d'acteurs, en ciblant les individus et les entités qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de la Cisjordanie, indépendamment de leur religion, de leur appartenance ethnique ou de leur localisation », a déclaré à Reuters Aaron Forsberg, directeur du bureau du département d'État chargé de la politique de sanctions et de la mise en œuvre de ces dernières.
Le 13 mai, des membres de Tsav 9 ont pillé puis incendié deux camions d'aide humanitaire près de la ville d'Hébron, en Cisjordanie.
Dans une publication sur X, l'ambassadeur iranien au Liban, Mojtaba Amani, a dénoncé les rumeurs qui avaient circulé la nuit sur la frappe de Jennata, au Liban-Sud, et selon lesquelles elle aurait visé un responsable du Hezbollah. Ces rumeurs "ont pour objectif de mener une guerre psychologique", selon le diplomate.
La justice israélienne a confirmé et prolongé pour 35 jours supplémentaires l'interdiction de la chaîne qatarie al-Jazeera, dans le collimateur du gouvernement israélien pour son soutien allégué au mouvement islamiste palestinien Hamas, indique vendredi le site du ministère de la Justice.
"Le tribunal de district de Tel-Aviv a confirmé (hier) les instructions du ministre des Communications d'arrêter la diffusion de la chaîne Al Jazeera, de fermer ses bureaux en Israël, de bloquer l'accès à ses sites internet et de saisir les équipements utilisés pour diffuser le contenu de la chaîne, pour une durée de 35 jours", indique le ministère.
Plus de détails ici.

La tante de la fillette blessée montrant une photo de l’enfant sur son portable. Photo Matthieu KARAM / L'Orient-Le Jour
À l'hôpital Jabal Amel de Abbassiyé, L'OLJ a également recueilli des témoignages de proches de personnes blessées.
S’exprimant sous couvert d’anonymat, la tante d’un bébé de huit mois dont la mère a été blessée dans l’explosion assure que le nourrisson va bien. "Sa mère est toujours en soins intensifs mais son état est stable. Elle a été transportée à l’hôpital pendant la nuit. Elle a le bassin et le dos fracturé. Sa sœur était juste à côté de Sally (la deuxième femme tuée lors du bombardement, Ndlr). Elles fumaient le narguilé au moment de la frappe", raconte la tante. "Le bébé et sa mère ont été projetés par l’impact de l’explosion".
Toujours au Liban-Sud, nos journalistes Matthieu Karam et Lyana Alameddine ont appris que la fille de Dalal Ezzedine - l’une des victimes de la frappe sur Jennata, est sortie de l’hôpital. “Elle est traumatisée, elle n’arrive pas à parler”, a expliqué son oncle, joint par téléphone.
Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah, a déclaré vendredi que le Hezbollah avait "élargi le niveau de confrontation" avec Israël, qu'il s'agisse du type de "cibles", de la "profondeur ou de l'intensité des tirs". "Il n'y a pas de retour en arrière" après l'assassinat par l'armée israélienne de Taleb Abdallah, un commandant du parti chiite, mardi, a encore déclaré le cheikh Kaouk. Selon lui, l'élimination de ce cadre du Hezbollah "ne changera rien au fait qu'Israël est vaincu". Ces déclarations ont été faites lors d'une cérémonie de remise de diplômes dans une école secondaire liée au parti.
La situation le long de la frontière entre le Liban et Israël ces dernières heures :
- Un avion de guerre israélien a bombardé une maison de Kfar Kila (Marjayoun), qui a été détruite, selon une source sécuritaire. Une ambulance s'est rendue sur les lieux.
- Selon des habitants, deux personnes ont été intoxiquées par la fumée se dégageant d'un incendie qui s'est déclaré près de Kfar Kila, qui ont été hospitalisées.
De son côté, le Hezbollah a revendiqué une frappe contre du matériel d'espionnage sur le site de « Misgav Am », face à Addaïssé. Le système visé a été « détruit » selon le parti.
L'armée israélienne, citée par le Haaretz, a affirmé que le Hezbollah a lancé 16 drones d'attaque dans le nord d'Israël au cours des 72 dernières heures, dont 11 ont été interceptés par le système de défense aérienne et des avions de chasse. En outre, selon l'armée, un drone s'est écrasé hier dans la vallée de Jezreel, dans le nord de l'État hébreu suite à un « dysfonctionnement technique ». Cet engin a été récupéré et « il n'y a pas de crainte de fuite de données », selon l'armée israélienne citée également par le Haaretz.
Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, s'est exprimé sur X, reprochant à la France de « ne pas tenir compte des atrocités commises par le Hamas », ajoutant qu'« Israël ne participera pas au comité [international] chargé de désamorcer les tensions à la frontière nord d'Israël si la France y participe ».
Une déclaration faite au lendemain du sommet du G7 en Italie où le président français Emmanuel Macron a déclaré à la presse que les États-Unis, la France et Israël ont accepté de travailler ensemble pour intensifier les efforts visant à « faire avancer une feuille de route" présentée par Paris au début de l'année pour neutraliser l'escalade des tensions entre le Hezbollah et Israël.
A l'hôpital Hiram, près de Tyr, le directeur de l'établissement Salman Aidibi dénombre 9 blessés, auprès de nos journalistes sur place.
Parmi eux, 2 sont en soins intensifs ; leur état est stable. Les autres sont au service des urgences pour la prise en charge de leurs blessures.
Hier soir, le ministre israélien démissionnaire Benny Gantz a déclaré à la chaîne israélienne Channel 12 que "le Liban devrait être brûlé" si le Hezbollah ne cessait pas ses attaques contre Israël.

Capture d'écran d'une vidéo envoyée par un parent de Dalal Ezzedine, qui a été tuée dans sa maison près de Jennata, au Liban-Sud, par une frappe israélienne le 14 juin 2024. La photo montre la salle de séjour, recouverte de gravats provenant du mur qui a été soufflé par la force de l'explosion.

Capture d'écran d'une vidéo envoyée par un parent de Dalal Ezzedine, qui a été tuée dans sa maison près de Jennata, au Liban-Sud, par une frappe israélienne le 14 juin 2024. La photo montre la vue de l'intérieur de son salon, où un trou a été fait dans le mur sous l'effet de la force de l'explosion.
En riposte à la frappe sur la région de Tyr, le Hezbollah a revendiqué deux attaques de "riposte" contre des positions israéliennes :
- Des "dizaines de roquettes Katioucha et missiles Falaq" ont été lancés sur les localités de Kiryat Shmona et Kfar Szold.
- Des bâtiments "utilisés par des soldats" israéliens à Metoula ont été visés, faisant "des blessés".
Le Washington Post rapporte que, juste après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, le Joint Special Operations Command de l'armée américaine et la CIA avaient prévu d'envoyer des forces spéciales américaines pour sauver les otages américains détenus dans la bande de Gaza. Le rapport ajoute que le projet a été reporté en raison de la difficulté à localiser les otages.
Un haut fonctionnaire israélien a déclaré au Washington Post que les États-Unis avaient fourni des « images satellite très détaillées » qui manquaient à Israël dans les semaines qui ont suivi le 7 octobre, y compris des capacités de renseignement spéciales.
Nagib Mikati a également espéré que la résolution 2732 du Conseil de sécurité de l’ONU (votée le 31 mai 2024), qui comporte une feuille de route destinée à arrêter le conflit à Gaza, « sera mise en application au plus vite afin d’éviter une guerre généralisée dans la région ».
Au début d'un Conseil des ministres au Grand sérail, le Premier ministre sortant Nagib Mikati a qualifié les attaques israéliennes contre le Liban-Sud « d’agression destructrice et terroriste auquel la communauté internationale doit mettre un terme », assurant que le Liban « compte s’en remettre aux institutions internationales concernées ». Il a réitéré « l’engagement du Liban à l’application de la résolution 1701 » (adoptée en 2006 par le Conseil de sécurité de l’ONU en vue de mettre fin à la guerre israélienne contre le Liban cette année-là, et qui stipule notamment que le Hezbollah doit retirer ses troupes au nord du Litani).

Photo Matthieu Karam / L'Orient-Le Jour
Les photos des deux victimes de la frappe sur la route de Deir Kanoun el-Nahr / Jennata, sur le téléphone d'une personne présente près du lieu du bombardement.
Le cousin de Dalal Ezzeddine, Nasser el-Zaher, présent aux funérailles également à Deir Kanoun el-Nahr, confirme qu'elle aurait du prendre aujourd'hui l'avion pour Abidjan pour y voir deux de ses enfants qui y travaillent. « Elle avait dit au revoir à tout le monde, elle avait rangé toutes ses affaires », explique M. Zaher, qui indique que la victime était veuve depuis trois ans et mère de cinq enfants. Il ajoute qu'une des filles de Dalal, la seule qui se trouve encore au Liban et est âgée de 17 ans a été blessée dans la frappe et se trouve toujours à l'hôpital.
L'armée israélienne a pour sa part tiré des obus d'artillerie sur Kfar Kila, Deir Mimas et Khiam, dans le caza de Marjayoun, ainsi que sur Meis el-Jabal, dans celui de Bint Jbeil.
Dans la matinée, le Hezbollah a revendiqué quatre frappes contre des positions israéliennes. Selon les communiqués publiés par le parti, aucune de ces attaques n'était une riposte à la frappe meurtrière de la nuit dernière.
- À 8h50, le Hezbollah a attaqué la localité de Metoula.
- À 8h55, les combattants du Hezbollah ont ciblé "avec des missiles" un rassemblement de soldats israéliens à "Khallet Warda" (face au village libanais de Aïta el-Chaab, caza de Bint jbeil)
- À 9h30, l’artillerie du Hezbollah a pilonné "avec des missiles" le "poste de Ramta" sur les hauteurs contestées de Kfarchouba.
- À 9h45, les collines de Kfarchouba ont une fois de plus été la cible de roquettes du Hezbollah
Le cousin de Sally, Mohammad, décrit de son côté avoir été témoin d'un « massacre » quand il est arrivé sur les lieux après la frappe. « La colère gronde » dans le village, « on ne pensait pas qu'une chose pareille aurait lieu ici », affirme-t-il. Lui aussi s'attend à une « riposte forte » contre Israël, ce qu'il estime « logique quand des innocents meurent ».
La grand-mère de Sally, chez qui les funérailles sont organisées, explique que la jeune femme d'une petite vingtaine d'années était esthéticienne, en plus d'être auxiliaire médicale. « Elle était douce, respectable, belle et intelligente ». Sa collègue Abir Haïdar, qui travaillait avec elle au sein de la défense civile du mouvement Amal affirme encore qu'elle « aimait la vie et tout le monde l'aimait ». « Elle était serviable, toujours la première à se rendre sur les lieux des frappes ».
Aux funérailles de Sally Sakiki, son amie Tarwada Salloum se souvient de « la rose de Deir Kanoun ». « J'étais au téléphone avec elle cinq minutes avant la frappe, elle m'avait demandé de venir dormir chez elle parce qu'elle avait peur des détonations quand les avions israéliens passent le mur du son ». « C'était un ange ».
Hussein Diab, un trentenaire, affirme être la première personne à s'être rendue sur les lieux de la frappe. « J'étais chez moi, on a entendu la frappe et on est venus. On a aidé à évacuer les gens, il y avait des femmes et des enfants et tout était en flammes », raconte-t-il. Il affirme qu'en bas du bâtiment visé se trouvait « une menuiserie » et que l'odeur qui se dégageait des ruines était très forte. « Tout le monde pleurait et hurlait de peur, il y avait des gens coincés sous les décombres », poursuit-il. Selon lui, les deux victimes « ont été soufflées par l'explosion ». « Par Dieu, qu'il ne reste plus rien d'Israël. Qu'ils en finissent de nous et qu'on en finisse d'eux », déclare-t-il.
Un membre du comité de sécurité du Hezbollah présent sur les lieux explique que « les civils ont été évacués dans les 30 minutes suivant la frappe, puis les opérations de recherche ont continué jusqu’à trois heures du matin ». Elles ont notamment rassemblé des secouristes liés au Scouts de la mission islamique (Amal), au Comité sanitaire islamique (Hezbollah), des militaires libanais et des pompiers de la Défense civile.
Il confirme par ailleurs que le bâtiment visé appartenait au Hezbollah mais qu'il « ne peut pas dire » pourquoi il était utilisé. Non loin, un ingénieur passe en revue l'état des bâtiments de la zone.
Près du cordon de sécurité se trouve également une femme venue de la localité voisine de Abbassiyé pour voir le lieu de la frappe avec ses deux filles. « Je n'arrive pas à croire que ça a eu lieu près de chez nous », confie-t-elle. Incrédule, elle dit craindre que la guerre « ne se soit étendue ». « On a entendu la frappe, j'ai cru que c'était à côté de chez nous et que la porte allait sortir de ses gonds », explique-t-elle, disant se douter que « la riposte sera très dure ».
“C’est une frappe d’avion de guerre israélien, pas de drone. Il y a eu une seule frappe. Un seul missile”, affirme à notre journaliste Matthieu Karam, un homme du Hezbollah qui n’a pas souhaité être identifié. “Il n’y avait que des civils dans le bâtiment situé à proximité de l’habitation ciblée. Il y avait parmi eux des déplacés (du Sud), des Syriens aussi”, ajoute-t-il
Interrogé sur place, un habitant explique qu'il est revenu d'Allemagne pour trois semaines de vacances au Liban. « J'étais chez moi à Deir Kanoun, lorsque nous avons entendu la frappe... On a l'habitude, on a vécu la guerre de juillet », raconte-t-il à L'OLJ. Lors de la frappe, « on a d'abord pensé que c'était un avion qui franchissait le mur du son, puis on a compris », ajoute-t-il, avant de fustiger Israël, « cet état raciste qui tue des enfants ». « Nous n'avons pas oublié Cana, la guerre de 2006, tout est possible avec eux », déclare-t-il.
Selon une source du Comité sanitaire islamique, du Hezbollah, présente sur les lieux, sur la petite vingtaine de blessés, deux sont dans un état critique. Les enfants touchés n'ont, eux, que des blessures légères. Tous ont été répartis dans trois hôpitaux de la région.
Un membre du Hezbollah présent sur place affirme à notre journaliste Lyana Alameddine que le bâtiment n'est pas une « cible militaire ». Plus tôt dans la journée, une porte-parole du parti avait démenti des rumeurs selon lesquelles la frappe avait visé des responsables du Hezbollah.

Un bâtiment proche du lieu de la frappe. Photo Matthieu KARAM / L'Orient-Le Jour
Proche des ruines de l'immeuble visé, un immeuble résidentiel a été lourdement endommagé. C'est dans un immeuble proche que les deux victimes ont également été tuées. Elles se trouvaient, selon des personnes sur place, au rez-de-chaussée, où elles passaient la soirée, lorsque la frappe a eu lieu.
Au lendemain de la frappe meurtrière sur un bâtiment située près de Jennata dans la région de Tyr, nos journalistes Lyana Alameddine et Matthieu Karam se sont rendus sur place.
Dès l'approche sur le lieu du bombardement, de la fumée peut être observée s'élevant des décombres, tandis que le périmètre a été bouclé.
Le Hezbollah a de son côté annoncé une nouvelle frappe d'artillerie en soirée hier, à 21h05, contre "un déploiement de soldats sur le site de Horch Adamit", face à Alma el-Chaab (Tyr).
Outre ce bombardement, qui a complètement détruit le bâtiment visé, l'armée israélienne a tiré à l'arme automatique en direction de Aïtaroun (dans le caza de Bint Jbeil) vers 2h30 du matin.
Cette frappe a tué deux femmes : Sally Sakiki, était auxiliaire médicale au sein de l'association de Défense civile des Scouts de la mission islamique (du mouvement Amal) et Dalal Ezzeddine. Elle a aussi fait 19 blessés, parmi lesquels plusieurs enfants, ce qui en fait la frappe ayant fait le plus de victimes depuis l'ouverture du front au Liban-Sud, le 8 octobre.
Au Liban, où les derniers jours ont été marqués par une nette escalade des tensions le long de la frontière avec Israël, la nuit a été principalement marquée par une frappe israélienne d'une grande violence dans la région de Tyr, qui a visé un immeuble de 3 étages sur la route de Jennata et Deir Kanoun el-Nahr.
A Jérusalem, des étudiants brandissant des photos d'Israéliens enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël et retenus à Gaza, ont eux aussi appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahu à arrêter la guerre et à rapatrier les otages lors d'une manifestation devant le Parlement, rapportée par l'AFP.
Mais M. Netanyahu a maintes fois dit sa détermination à poursuivre la guerre jusqu'à la défaite du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
"Qu'avons-nous gagné de cette guerre à part tueries, destructions, extermination et famine ?" s'exclame Oum Chadi, une Palestinienne de 50 ans, en pressant le Hamas de "mettre un terme à la guerre immédiatement, sans chercher à contrôler et diriger Gaza".
Alors que les espoirs d'un cessez-le-feu ont été régulièrement déçus, des habitants de Gaza, comme Oum Chadi, critiquent le Hamas et réclament une trêve à l'heure où le territoire palestinien dévasté est en proie à une crise humanitaire majeure avec une menace de famine.
Et dans l'enclave, aux premières heures de la journée, des témoins ont fait état de frappes israéliennes dans différents secteurs de la bande de Gaza, notamment dans le centre de l'enclave.
Hier soir, un haut responsable du Hamas a déclaré à CNN que « personne n'a la moindre idée » du nombre d'otages israéliens toujours détenus par l'organisation dans la bande de Gaza.
Le porte-parole et membre du bureau politique du Hamas Oussama Hamdane, basé à Beyrouth, a déclaré que tout accord visant à les libérer devait inclure des garanties de cessez-le-feu permanent et le retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza. M. Hamdane a déclaré à CNN que le Hamas avait besoin « d'une position claire de la part d'Israël pour accepter le cessez-le-feu, un retrait complet de Gaza, et laisser les Palestiniens déterminer eux-mêmes leur avenir, la reconstruction, la levée du siège... et nous sommes prêts à discuter d'un accord équitable sur l'échange de prisonniers ».
Bonjour !
Nous sommes au 252e jour de la guerre dans la bande de Gaza. Il s'agit également du 251e jour depuis l'ouverture d'un front au Liban-Sud entre le Hezbollah et l'armée israélienne.
Retrouvez ici notre couverture en direct du conflit et ses répercussions dans la région.
Nominations, réformes, justice, cessez-le-feu... Quel avenir pour le Liban ?
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20 h 17, le 14 juin 2024