Réduire les forces de sécurité, un projet risqué pour Fayyad

Le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, s’est attelé à mettre en place un programme visant à réduire d’un tiers les effectifs des forces de l’ordre, au risque d’attiser les tensions au sein du Fateh. Ce programme, avalisé par l’Occident, a pour objectifs de réduire à long terme le budget des forces de l’ordre et de contrôler plus étroitement des unités de gendarmerie mieux formées et mieux équipées. Pour éviter de se mettre à dos la « vieille garde » du Fateh, très représentée dans les services de sécurité, M. Fayyad envisage de généreuses incitations au départ qui, ajoutées au renforcement de la formation, pourraient toutefois compromettre les économies souhaitées. Pour les analystes et différents diplomates occidentaux, M. Fayyad court de « gros risques » et met en péril son avenir politique. Ils estiment qu’il sera « très compliqué » pour le Premier ministre palestinien de trouver le juste équilibre entre les contraintes politiques et financières qu’implique son projet. Il aura également du mal à trouver l’argent nécessaire pour inciter les membres des services de sécurité au départ, d’autant que les donateurs étrangers ne se bousculent pas pour l’instant. Les conseillers du président Mahmoud Abbas avaient commencé à travailler à un projet de refonte globale des forces de sécurité bien avant l’avènement du gouvernement Fayyad, mais les préparatifs se sont accélérés en vue de la conférence internationale sur le Proche-Orient. En outre, le général américain Keith Dayton, coordinateur US chargé de la sécurité et d’aider les Palestiniens dans ce domaine, s’est rendu hier à Naplouse, en Cisjordanie, où des renforts policiers palestiniens sont attendus dans les prochains jours dans le cadre d’un plan visant à mettre fin à l’insécurité dans la ville.