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Terrorisme - L’ex-Premier ministre accuse d’anciens dignitaires du régime militaire du général Zia d’avoir ourdi l’attaque-suicide Bhutto restera au Pakistan, malgré l’attentat effroyable qui la visait

L’ex-Premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto restera dans son pays pour conduire son parti aux législatives de janvier 2008, malgré l’attentat effroyable qui l’a visée jeudi à Karachi (Sud), tuant au moins 138 personnes venues l’acclamer pour son retour après huit ans d’exil. En dépit de menaces proférées avant l’attentat par des combattants islamistes proches d’el-Qaëda et des talibans, Benazir Bhutto a aussi accusé d’anciens dignitaires du régime militaire du général Zia ul-Haq (1977-1988) d’avoir ourdi l’attentat-suicide qui lui était destiné. Mais les enquêteurs semblent privilégier la piste des islamistes. Le gouvernement avait averti Mme Bhutto que des kamikazes d’au moins trois cellules de mouvements fondamentalistes étaient actifs à Karachi, où l’attentat a eu lieu. Et le ministre adjoint à l’Information, Tariq Azim, a rappelé que le commandant Baïtullah Mehsud, un chef de guerre proche des talibans et d’el-Qaëda dans les zones tribales, a promis d’accueillir Mme Bhutto, de retour après huit ans d’exil, par un attentat-suicide. Mais ce dernier a démenti hier être impliqué dans l’attentat sanglant auquel celle-ci a échappé la veille à Karachi. « Je n’ai rien avoir avec cela », a assuré Baïtullah Mehsud à Reuters. Malgré les risques, Benazir Bhutto a affirmé vouloir rester au Pakistan. « Nous vivons une bataille pour la démocratie, cette attaque ne me visait pas en tant qu’individu, mais pour ce que je représente, c’était une attaque contre la démocratie », a-t-elle lancé, en rendant un vibrant hommage aux victimes « qui ont fait le sacrifice ultime » de leur vie « à la démocratie ». À 54 ans, elle a échappé à l’attentat-suicide le plus meurtrier de l’histoire du Pakistan, une attaque qui la visait directement et qui s’est soldée par un carnage. Le bilan, très provisoire, est de 138 morts, selon Javed Cheema, porte-parole du ministère de l’Intérieur. Mais « bon nombre » des 325 blessés recensés étant dans un « état critique », ce bilan pourrait encore s’alourdir, a dit à l’AFP le chef de la police de Karachi, Azhar Farooqi. Les cadavres enveloppés dans des draps blancs et entassés dans les morgues des hôpitaux de la ville attendent d’être rendus aux familles, la plupart étant venues jeudi des quatre coins du Pakistan. La police a par ailleurs assuré avoir retrouvé la tête arrachée du kamikaze présumé. Les attaques ont frappé « à quelques mètres de l’avant » du camion blindé à bord duquel Mme Bhutto avait déjà passé neuf heures à défiler dans les rues de Karachi, sous les vivats de 250 000 sympathisants venus l’accueillir pour son retour après huit années d’exil. Elle venait de quitter le toit du poids lourd, où elle était à découvert, pour se reposer dans le conteneur du véhicule. Le quart de million de ses partisans s’étaient massés tout le long du parcours du défilé qui devait la conduire, en 18 heures, de l’aéroport où elle avait atterri en provenance de Dubaï, au mausolée du père fondateur du Pakistan, Muhammad Ali Jinnah. Elle n’en a fait que la moitié, a été extraite du camion puis ramenée, en état de choc, dans la maison de famille. Le président Pervez Musharraf, qui négocie depuis plusieurs mois un partage du pouvoir avec Mme Bhutto, lui a présenté ses condoléances pour les personnes tuées. Il lui a aussi demandé de ne pas « commencer à accuser les uns et les autres ».
L’ex-Premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto restera dans son pays pour conduire son parti aux législatives de janvier 2008, malgré l’attentat effroyable qui l’a visée jeudi à Karachi (Sud), tuant au moins 138 personnes venues l’acclamer pour son retour après huit ans d’exil.
En dépit de menaces proférées avant l’attentat par des combattants islamistes proches...