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Besoin d’un sérieux réglage May MAKAREM

Mais qu’est-ce qui leur prend ? Ils ne supportent plus rien. Plus rien qui froisse, plus rien qui chiffonne la vue, plus rien qu’ils n’aient prévu. Ils sont furieux, en colère contre une tomate qui n’a plus de goût, un ciel brumeux qui ne s’était pas annoncé la veille, une porte qui claque, une mobylette qui pétarade. Ils ne supportent plus rien. Ni l’agressivité des discours politiques ni les index levés qui menacent ou les mots qui tourbillonnent entre flou et clair obscur. Ils n’ont plus d’indulgence pour rien. L’intolérance est partout, sauvage, bête même pas traquée. Ils n’écoutent plus tant ils jugent « idiot » celui qui respire à l’opposé de leurs idées. À continuer comme ça, ils finiront par être ce qu’ils ne veulent pas devenir… Insupportables. Les Libanais râlent. Ils ne savent plus faire que ça : râler, grogner et rechigner. Où qu’ils soient, ils se croient avachis sur leur canapé devant une télévision qui beugle. Ils font la moue, les épaules rentrées, les pieds qui shootent dans le bitume, les « mouais » qui fusent, désagréables. Ils sont remontés. Par principe ? Sans logique ? Non, ils ne sont pas gratuitement furieux. Ce n’est pas la facilité qu’ils recherchent. Vraiment, réellement pas. Ce qu’ils veulent, ce sont des remèdes, de la solution à la louche et manger le nez de la plus petite déconvenue. Ils veulent qu’on rectifie ce qui pourrit leur quotidien et dynamite leurs rêves ; la mitraille assassine, la démocratie désavouée, la jeunesse exilée, le paysage défiguré et la misère qui s’installe sournoisement dans le pays.
Mais qu’est-ce qui leur prend ? Ils ne supportent plus rien. Plus rien qui froisse, plus rien qui chiffonne la vue, plus rien qu’ils n’aient prévu. Ils sont furieux, en colère contre une tomate qui n’a plus de goût, un ciel brumeux qui ne s’était pas annoncé la veille, une porte qui claque, une mobylette qui pétarade. Ils ne supportent plus rien. Ni l’agressivité des discours...