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Actualités - OPINION

La position du Hezbollah sur le centre-ville, exprimée à partir de Rabieh, a irrité Bkerké

Comme pour impliquer Aoun, c’est de Rabieh que le Hezbollah, par la bouche de l’un de ses cadres, Mahmoud Komaty, a rejeté l’appel des évêques maronites concernant la levée du camp du centre-ville. Il a soutenu qu’il n’y a pas lieu d’enlever les tentes du moment qu’aucun accord n’a été conclu. Une attitude braquée qui a irrité les prélats maronites. Car elle s’inscrit comme une riposte hâtive et de surcroît faite à Rabieh. Ils ont estimé que le Hezb pouvait différer sa réponse, pour donner justement plus de chances à un accord de se réaliser. Ce qu’il semble pourtant souhaiter, en admettant comme valables les candidatures de Nassib Lahoud et de Boutros Harb, présentées par le 14 Mars. De plus, et surtout, le Hezb fait mine d’ignorer que la levée du camp des squatters est demandée non pour des considérations politiques, mais pour de pressantes raisons socio-économiques. Pour que le pays, exsangue, déjà lourdement frappé par la guerre de juillet 2006, ainsi que par la crise politique, puisse amorcer le redressement. Pour que le chômage galopant se réduise. Pour que les jeunes cessent d’émigrer. Un prélat se demande si le sit-in va se poursuivre indéfiniment, en cas de non-entente sur le président. Et il s’indigne : comment peut-on lacérer la chair de sa chair, en usant d’une arme économique suicidaire, priver ses compatriotes du pain quotidien, à des fins politiques ? Il observe que le précédent est dangereux, qu’à chaque fois qu’une partie serait mécontente, elle pourrait occuper et paralyser le centre commercial, et touristique, de Beyrouth. Ajoutant, que c’est parce que l’opposition en infraction est armée, qu’il faut donc éviter le danger d’une explosion interne, que la police n’a pas balayé les tentes, comme la loi l’exige. Le Hezb trompe en fait son monde, souligne cette source, quand il prétend que ses armes sont dirigées uniquement vers l’ennemi israélien et n’ont aucun emploi intérieur. Leur seule présence constitue en effet une intimidation puissante qui altère les rapports de force, les équilibres politiques sur la scène locale. Elle permet au Hezb, et à ses alliés, non seulement de fouler la loi aux pieds, mais aussi de transgresser les limites du droit d’expression politique. Comme de porter atteinte aux biens d’autrui, en causant des pertes économiques énormes. Sans compter que le sit-in prouve par lui-même que l’opposition ne veut pas d’un État de droit, à l’autorité reconnue et respectée. Cela à un moment régional crucial où le Liban joue sa survie même sur ses capacités de se transformer en un tel État souverain, fort, indépendant. Il reste à souhaiter, conclut le dignitaire religieux, que l’échéance présidentielle ait lieu dans les délais constitutionnels. Qu’il y ait ou non consensus, parce que le vide institutionnel serait la pire des issues. De son côté, le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, multiplie les mises en garde et les cris d’alarme. Il relève que le Liban « se laisse prendre dans l’engrenage des conflits des autres, luttes menant au néant qui se livrent sur son sol. Nous en payons le prix, chaque jour qui passe, de notre potentiel, de nos talents, en aliénant notre volonté à celle de parties étrangères. Il est temps d’œuvrer pour le seul intérêt de notre patrie commune, pour notre intérêt à tous. De montrer notre sens de la responsabilité et du bien. L’essor de la richesse nationale commande le retour au calme politique et la réalisation des réformes requises ». Même son de cloche, évidemment, de la part des organismes économiques. Émile KHOURY
Comme pour impliquer Aoun, c’est de Rabieh que le Hezbollah, par la bouche de l’un de ses cadres, Mahmoud Komaty, a rejeté l’appel des évêques maronites concernant la levée du camp du centre-ville. Il a soutenu qu’il n’y a pas lieu d’enlever les tentes du moment qu’aucun accord n’a été conclu. Une attitude braquée qui a irrité les prélats maronites. Car elle s’inscrit...