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Un peu plus de... Les enfants perdus de la télé

Depuis le 19 septembre, la chaîne CBS diffuse aux États-Unis sa nouvelle émission révolution. Kid Nation ou comment une quarantaine d’enfants âgés de 8 à 15 ans sont livrés à eux-mêmes pendant 40 jours, pour que les spectateurs puissent contempler la société qu’ils vont créer. Peut-on encore dire d’un programme qu’il s’agit de télé-réalité ? Le problème, c’est que dans la plupart des émissions du genre, comme ici Kid Nation, c’est surtout de la télé qu’on parle. Ce qui est réel, c’est bien la qualité du programme… édifiant ! On s’arrête là pour la réalité. Parce que quand on sait que ces enfants répètent tous les jours tels des acteurs les scènes qu’ils vont tourner, on ne peut plus parler de télé-réalité. Avant même le lancement de cette émission, les presses américaine et internationale ont fait leurs choux gras de Kid Nation. Certains ont clamé que nous étions arrivés au summum même du mauvais goût télévisé, d’autres que ce n’était qu’une colonie de vacances filmée. Sauf que le hic, c’est tout ce qui entoure ce programme qui n’est pas vraiment une colonie de vacances. Les enfants sont en fait lâchés dans la ville fantôme de Bonanza City au Nouveau-Mexique. Là, il n’y a ni électricité ni toilettes. Les seuls adultes présents sont les cameramen, les producteurs, un médecin, un psychologue – derrière la caméra. Sinon, un présentateur vient les voir de temps en temps. L’objectif de cette émission ? Voir comment les rejetons s’organisent, comment ils se nourrissent, qui devient leur chef, quelles règles ils s’imposent et donc quelle société ils mettent en place. La bande-annonce est assez criante : « Vont-ils réussir là où les adultes ont échoué » – sic. Là où le bât blesse aussi, c’est que les enfants sont payés 5 000 dollars pour participer à l’émission et qu’à chaque épisode, un « comité de la ville » décerne une étoile d’or d’une valeur de 20 000 USD à l’un des enfants. Finalement tout se monnaye – même les gosses ! Mais la chaîne est bien bonne, si les enfants veulent quitter le jeu, ils le peuvent… à n’importe quel moment. Heureusement. Mais le véritable problème dans Kid Nation, ce sont les parents. Comment des parents ont-ils pu inscrire leurs enfants dans un truc pareil, mais surtout, comment des parents ont-ils pu signer un pareil contrat ? La CBS a fait signer cette clause aux parents des enfants qui la dédouanent « des imprévus pouvant causer de graves maladies ou la mort, tels que les noyades, chutes, rencontres d’animaux sauvages, maladies sexuellement transmissibles, virus du sida ou grossesse »… sic, sic, sic. Quand on sait que quatre enfants ont bu de l’eau de Javel et qu’une petite fille de 12 ans s’est brûlé le visage en faisant chauffer de l’huile… Allez comprendre. Le problème, c’est que même si la mère a porté plainte pour « abus et négligence », que sa réclamation a mis le feu aux poudres aux USA, que le secrétaire à la Justice du Nouveau-Mexique a ouvert une enquête sur les conditions de travail des enfants (15 heures de tournage par jour) et sur les éventuelles violations de la loi ; la chaîne qui retransmet le programme n’a rien à craindre. Elle s’est blindée bien avant l’heure. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le tournage a lieu au Nouveau-Mexique, puisque là, les autorités ne sont pas très regardantes sur le travail des enfants. Les parents peuvent protester autant qu’ils veulent, ils se sont pliés à une clause de confidentialité sous peine d’une amende de 5 millions de dollars. Alors franchement, qu’est-ce qu’une petite brûlure à côté de cette amende ? No comment. Il reste maintenant à voir quels seront les dégâts psychologiques chez ces enfants sur lesquels la pression fut assez forte. Mais là encore, qu’est-ce qu’un traumatisme face à 5 millions de dollars ?
Depuis le 19 septembre, la chaîne CBS diffuse aux États-Unis sa nouvelle émission révolution. Kid Nation ou comment une quarantaine d’enfants âgés de 8 à 15 ans sont livrés à eux-mêmes pendant 40 jours, pour que les spectateurs puissent contempler la société qu’ils vont créer. Peut-on encore dire d’un programme qu’il s’agit de télé-réalité ? Le problème,...