Rechercher
Rechercher

Actualités

ENVIRONNEMENT Alerte aux intrus dans les mers suédoises

Une fausse méduse dite américaine et très gloutonne, une huître japonaise géante ou encore un mystérieux virus qui tue les phoques ont fait leur apparition dans les mers suédoises et si ce n’est pas encore Alien les pêcheurs ont de quoi s’inquiéter. La plus grande menace s’appelle mnemiopsis, un animal d’environ 10 cm, inoffensif pour l’homme, et qui n’est pas à proprement parler une méduse mais en a l’aspect gélatineux et translucide. Jamais cette espèce n’était remontée si au nord en Europe et elle pourrait changer tout l’écosystème de la zone. « On l’a repérée l’année dernière pour la première fois et nous savons que l’espèce a pu survivre l’hiver. À la fin du mois de juillet dernier, on en a vues de grandes quantités », explique Lene Friis Moeller, chercheuse au département d’écologie marine de l’Université de Göteborg. La bête, de la famille des cnétophores, est maintenant installée dans les mers qui bordent la Suède à l’ouest et à l’est. Originaire des côtes américaines, elle a montré sa capacité de nuisance dans la mer Noire où elle s’est propagée à la fin des années 80, sans doute à partir de bateaux. « Nous avons vu dans la mer Noire qu’elles peuvent avoir un énorme impact sur l’écosystème. Le principal, c’est qu’elles mangent le plancton dont se nourrissent les poissons et modifient ainsi toute la chaîne alimentaire », ajoute Mme Friis Moeller. Beaucoup d’espèces de poissons ont quasiment disparu, même si la pollution et la surpêche ont joué leur rôle. Le mnemiopsis a sans doute immigré au nord à bord de navires d’abord sur les côtes des Pays-Bas. « Nous sommes vraiment préoccupés et nous voulons faire une évaluation de risque dans les mois qui viennent », indique Axel Wenblad, directeur général de la Direction des pêches suédoises, organisme gouvernemental. Cette espèce à pour particularité de se reproduire très vite et d’être très résistante. « Si nous trouvons qu’il y a un véritable risque, que pouvons-nous faire ? Franchement pas grand-chose ? » reconnaît M. Wenblad. La Suède compte plus de 2 000 pêcheurs professionnels, qui capturent chaque année environ 330 000 tonnes de poisson et de crustacés, représentant environ un milliard de couronnes (108 millions d’euros). Et en août dernier, l’alerte a été donnée sur la présence de l’huître géante dite japonaise sous sa forme sauvage. « On ne sait pas encore d’où elles proviennent », explique Anna-Lisa Wrange, chercheuse au laboratoire de biologie marine de Tjörn sur la côte ouest de la Suède. Dans les années 80, des ostréiculteurs suédois avaient tenté en vain de cultiver la Cassostrea Gigas, qui peuple les parcs à huîtres européens, notamment français. « On ne sait si elles pourront résister à l’hiver », dit Mme Wrange. Selon la chercheuse, il y a un autre risque de déséquilibrer l’écosystème car ces huîtres ont tendance à s’installer sur les bancs de moules et pourraient en réduire la production. Aussi « cela peut changer toute la faune. Par exemple beaucoup d’oiseaux de mer se nourrissent de moules et ne pourraient manger ces huîtres, difficiles à arracher », estime Mme Wrange. Il n’existe aucune donnée scientifique sur les raisons pour lesquelles ces deux espèces invasives se retrouvent si au nord, mais le réchauffement climatique semble un coupable tout désigné. « Il semble qu’il y ait un lien avec les changements climatiques qui se sont produits depuis quelques années », estime Mme Wrange en soulignant que les données scientifiques manquent encore. C’est aussi le réchauffement climatique qui pourrait expliquer le mystérieux virus qui a tué cet été environ 250 phoques dans les eaux danoises et suédoises, explique un chercheur au Musée d’histoire naturelle. Le foyer est parti d’une petite île, Anholt, dans le bras de mer de Kattegat entre le Danemark et la Suède. Le virus qui attaque les voies respiratoires des animaux est aussi présent en mer Baltique. « Il faut identifier le virus d’abord et c’est très difficile », souligne ce chercheur. Les phoques atteints meurent de façon horrible, indique-t-il. « C’est très douloureux, parce qu’ils étouffent. Leurs poumons sont complètement bloqués par du mucus. » Le virus ne s’est pas transmis à l’homme.
Une fausse méduse dite américaine et très gloutonne, une huître japonaise géante ou encore un mystérieux virus qui tue les phoques ont fait leur apparition dans les mers suédoises et si ce n’est pas encore Alien les pêcheurs ont de quoi s’inquiéter.
La plus grande menace s’appelle mnemiopsis, un animal d’environ 10 cm, inoffensif pour l’homme, et qui n’est pas à...