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Actualités - CHRONOLOGIE

Réactions des économistes aux propos du Premier ministre, François Fillon La France n’est pas techniquement en faillite, mais elle doit moins dépenser

La France n’est pas techniquement en faillite, comme l’a affirmé vendredi dernier le Premier ministre François Fillon, mais elle doit moins dépenser pour arrêter de gonfler sa dette, considèrent les économistes. « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite sur le plan financier (...) qui est depuis 15 ans en déficit chronique (...) qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Ça ne peut pas durer », avait déclaré en Corse le chef du gouvernement français. « Techniquement, ça n’a pas beaucoup de sens », a estimé l’économiste Élie Cohen sur la radio France Info, car « pour qu’un pays soit en faillite, il faudrait qu’il ne puisse plus emprunter sur les marchés internationaux ». Or, « les prêteurs se bousculent pour prêter de l’argent à la France ». En outre, « les niveaux de dettes que nous avons sont certes élevés, mais ils se comparent tout à fait à ceux des autres pays développés ». La France est ainsi « beaucoup moins endettée que le Japon » où la dette a atteint 186 % du PIB en 2006, « et personne ne dit que le Japon est en faillite », a observé l’économiste. Pour autant, la France « a accumulé des déficits puis de la dette », a-t-il souligné. Après plusieurs années de dérapages, la France a ramené depuis 2005 son déficit public (État, Sécurité sociale et collectivités locales) sous la barre des 3 % fixée par le pacte de stabilité européen. Ce déficit représentait 2,6 % du produit intérieur brut (PIB) fin 2006, et le gouvernement prévoit de le ramener à 2,4 % fin 2007 et 2,3 % fin 2008. En revanche, son taux d’endettement dépasse depuis plusieurs années le plafond de 60 % du PIB préconisé. La dette a atteint en septembre 1 150,3 milliards d’euros, soit 64,2 % du produit intérieur brut. Pour 2007, le gouvernement entend la stabiliser à ce niveau. Une situation qui a un « coût », a noté Valérie Rabault, membre du Collectif économiste pour l’action politique (Cepap). Le « service de la dette », c’est-à-dire le remboursement des intérêts annuels des sommes empruntées, dépasse 40 milliards d’euros chaque année, ce qui en fait le deuxième poste budgétaire, juste derrière l’éducation nationale. « Les investisseurs semblant devenir de plus en plus sélectifs sur la dette de certains pays », tels que la France, le montant des intérêts à rembourser pourrait encore s’alourdir de 800 millions d’euros, selon Mme Rabault. Et comme la croissance ralentit, « il va falloir serrer la dépense » et « imaginer un budget beaucoup plus strict que prévu pour 2008 et encore plus pour 2009 », estime M. Cohen. Le gouvernement doit présenter mercredi son projet de budget pour 2008, alors que plusieurs organismes internationaux ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour la France. L’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) table sur 1,8 %, contre 2,2 % auparavant. La Commission européenne prévoit désormais 1,9 %, contre 2,4 % précédemment. Dans ce contexte, M. Cohen juge « inadapté » le paquet fiscal de plus de 10 milliards d’euros adopté cet été. « Autant dans un contexte où la croissance était là, où la réduction du chômage était là, on pouvait imaginer qu’il (le président Sarkozy) distribue quelques sucreries à son électorat, (...) autant dans le contexte actuel cette politique apparaît inadaptée », affirme-t-il.
La France n’est pas techniquement en faillite, comme l’a affirmé vendredi dernier le Premier ministre François Fillon, mais elle doit moins dépenser pour arrêter de gonfler sa dette, considèrent les économistes.
« Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite sur le plan financier (...) qui est depuis 15 ans en déficit chronique (...) qui n’a jamais...