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Actualités - CHRONOLOGIE

L’inventeur de la marche contre le vent avait inspiré la danse « Moonwalker » de Michael Jackson Le mime Marceau, alias Bip le magicien du silence, tire sa révérence

Le mime Marceau, le mime le plus célèbre de la planète grâce à Bip son personnage fétiche, un Pierrot blafard à la bouche rouge sang et au geste aérien, s’est éteint samedi à l’âge de 84 ans après une carrière de soixante ans. Le Premier ministre François Fillon a salué « l’artiste, le maître, le résistant » qui « incarnera pour toujours » le « clown mélancolique et poétique qui était son double ». Avec lui « la France perd un de ses ambassadeurs les plus éminents », a déclaré le président Nicolas Sarkozy, tandis que la ministre de la Culture Christine Albanel rendait hommage à celui qui incarnait le mime « avec poésie et tendresse sur les scènes du monde entier ». Survenu la veille, le décès de Marcel Marceau, né Marcel Mangel le 22 mars 1923 à Strasbourg (Bas-Rhin), a été annoncé par ses enfants à l’AFP hier. « Il est mort hier soir et nous nous recueillons auprès de lui, nous communiquerons rapidement la date de ses obsèques au cimetière du Père-Lachaise », a déclaré sa fille Camille Marceau. Son autre fille, Aurélia Marceau, a précisé que les proches du mime ne souhaitaient pas divulguer pour l’instant les circonstances et le lieu du décès, afin de « prendre du temps avant de communiquer davantage ». Célébré comme l’égal de Charlie Chaplin et Buster Keaton aux États-Unis, vénéré au Japon, pays du théâtre kabuki et nô, mais aussi en Amérique latine ou en Russie, l’inventeur de la marche contre le vent avait inspiré la danse Moonwalker de Michael Jackson et influencé le danseur Rudolf Noureïev. Le comédien Emmanuel Vacca, qui fut l’assistant de Marceau, se remémorait hier ses spectacles, « des œuvres en quelque sorte parfaites où il suffisait d’un petit geste pour donner l’idée d’une émotion ou d’une situation ». Le comique « Raymond Devos disait : Marcel, c’est l’homme du mystère” », rapportait de son côté le journaliste Jacques Chancel. Au début de la décennie, le mime Marceau donnait encore 250 représentations par an dans le monde entier, enseignant son art à L’École internationale de mimodrame qu’il avait fondée en 1978 au cœur de Paris. « La pantomime est un art qui hypnotise. C’est un langage universel », disait celui qui avait découvert sa vocation en riant, enfant, aux gags de Charlie Chaplin, un « dieu » qu’il avait eu le bonheur de rencontrer en 1967. Engagé dans la résistance en 1944, il avait perdu son père Charles Mangel, déporté à Auschwitz. Une fois démobilisé, il s’était orienté vers la carrière de peintre et d’émailleur, entrant à l’École des arts décoratifs de Limoges. Passionné de théâtre, il avait ensuite suivi les cours de Charles Dullin avant de trouver sa voie chez le mime Étienne Decroux. En fondant sa propre compagnie de mime, la seule au monde, il avait inscrit au répertoire des mimodrames et des pantomimes tels que Le Manteau d’après Gogol, Le Joueur de flûte, Paris qui rit, Paris qui pleure... Il avait alors imposé sa silhouette filiforme et un visage blanc qui passait en un éclair de l’allégresse à une profonde tristesse, dans le monde entier. Marceau avait également porté au cinéma quelques-uns de ses mimodrames avant de jouer dans Barbarella de Vadim et La dernière folie de Mel Brooks. Officier de la Légion d’honneur, nommé ambassadeur de bonne volonté pour le troisième âge de l’ONU en 2002, Marceau était aussi peintre, illustrateur, lithographe et le père de quatre enfants.
Le mime Marceau, le mime le plus célèbre de la planète grâce à Bip son personnage fétiche, un Pierrot blafard à la bouche rouge sang et au geste aérien, s’est éteint samedi à l’âge de 84 ans après une carrière de soixante ans.
Le Premier ministre François Fillon a salué « l’artiste, le maître, le résistant » qui « incarnera pour toujours » le « clown...