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Actualités - CHRONOLOGIE

VIENT DE PARAÎTRE - Sélectionné par les quatre grands prix littéraires français « Alabama Song » de Gilles Leroy, un hymne à Zelda la magnifique !

Seul roman de la rentrée à figurer sur la liste des quatre grands prix littéraires en France (Goncourt, Renaudot, Médicis, Femina), « Alabama Song » de Gilles Leroy* (éditions Mercure de France, 190 pages) est une magnifique biographie romancée de Zelda Fitzgerald. Biographie, car l’auteur retrace, dans ses grandes lignes, la vie de Zelda Sayre, cette (re)belle du Sud, entrée dans la postérité en tant qu’épouse et inspiratrice de l’auteur de Gatsby le Magnifique. Mais roman par-dessus tout, car Gilles Leroy va combler les brèches de la biographie officielle de son héroïne qui fascina en son temps (les années vingt) les chroniqueurs mondains de New York à Paris, en se glissant avec une sensibilité rare dans la peau de cette femme incandescente, au destin contrarié. Car celle qui « vécut en accessoire décoratif, à l’ombre du génie », brûlant ses ailes au feu de l’ambition la plus secrète, la plus terrible, celle qui consiste à vouloir devenir – de son vivant – un couple de légende, y sacrifia sa vie. Et ses talents de danseuse, de peintre et... d’écrivain. Vampirisée par son mari – qui puisait dans son journal intime des extraits, des passages entiers –, consumée par l’alcool, la fête et les excentricités outrancières, Zelda, « l’idéale de l’idole », telle que la surnommaient les échotiers, finira internée, schizophrène, abandonnée de tous et tenue responsable des déboires de son célèbre époux. Alcool, rivalité et frustrations Et pourtant tout avait si bien commencé. En croisant, cette année de 1918, à Montgomery, en Alabama, le lieutenant Scott Fitzgerald, Zelda rencontrait son âme sœur. Ou son âme damnée. « Il a vingt et un ans, beaucoup de talents. Il danse à merveille toutes les danses à la mode (...). Il écrit des nouvelles que toute la presse publiera bientôt, il en est certain (...) ; il sait le français (...) et surtout il est propre et soigné, sa mise d’une coquetterie presque dandy », le décrit-elle. Pour la conquérir, il s’est juré de devenir écrivain. Pour le suivre, elle s’est déclassée, elle, « la fille du juge, la petite fille d’un sénateur et d’un gouverneur », dédaignant les meilleurs partis pour épouser « ce fils d’un vendeur de savon foutu à la porte ». Ils ont en commun cette revanche à prendre sur leur milieu familial. Lui, la honte d’un père ruiné. Elle, la froideur d’un père austère, d’un milieu conservateur, étriqué, qui ne convient pas à son tempérament de garçon manqué ! À eux donc la gloire, la liberté, l’ivresse. L’ivresse, surtout. Leur relation sera imbibée d’alcool. De rivalité. De jalousie aussi. De frustrations surtout. Sexuelle – l’auteur suggère l’homosexualité latente de Fitzgerald et évoque sa relation trouble avec Hemingway – et mentale. Au moyen du « je » narratif, Gilles Leroy entraîne son lecteur dans la lente descente aux enfers de Zelda, et transpose, dans ce livre, ses interprétations, ses suppositions, ses intuitions, de ce que fut la réelle intimité de ce couple de papier glacé. Un roman émaillé de phrases admirables : « On dit que ma folie nous a séparés. Je sais que c’est juste l’inverse : notre folie nous unissait. C’est la lucidité qui sépare. » Un livre qui charrie, par la grâce d’une plume magnifique, littéraire, mais jamais prétentieuse ou ampoulée, des images tumultueuses, nostalgiques et entêtantes. De celles qui vous hantent longtemps après en avoir refermé les pages. À lire absolument... Parce qu’il le vaut bien ! Zéna ZALZAL * Disponible à la librairie Stephan.
Seul roman de la rentrée à figurer sur la liste des quatre grands prix littéraires en France (Goncourt, Renaudot, Médicis, Femina), « Alabama Song » de Gilles Leroy* (éditions Mercure de France, 190 pages) est une magnifique biographie romancée de Zelda Fitzgerald.
Biographie, car l’auteur retrace, dans ses grandes lignes, la vie de Zelda Sayre, cette (re)belle du Sud,...