Un peu plus de... Fils de pub

«Chou bataritak ? Reovac ! » Ça vous dit forcément quelque chose, non ? « Fraîcheur de vivre, Hollwood chewing-gum », pour les expat, c’est pareil, c’est un instantané de souvenirs. Un goût de réminiscence, un parfum inoubliable. Eh oui, nous sommes des enfants de pub et certains jingles resteront à jamais, gravés dans nos mémoires. Dans les années 80 et jusqu’à la fin des années 90, on a largement composé pour la pub. Bon, OK, composé est peut-être un grand mot, mais il y a eu beaucoup de création autour des spots publicitaires. On prenait le nom de la marque et on en faisait un petit morceau ou on reprenait une chanson déjà existante et on en réécrivait les paroles – ce qui est toujours d’actualité. « Mais qu’est-ce que tu bois, doudou didon ? » Et Carlos devient ultracélèbre et joue même dans la campagne pour Oasis. Un grand coup pour la marque, un très grand coup pour le chanteur aux chemises vahinés. Comme il y a deux ans. Le plus gros coup en matière de bande-son pour un spot publicitaire, c’est Évian qui l’a frappé ! Avec Waterboy et ces petits enfants qui chantaient We Will Rock You dès que l’acteur prenait une gorgée d’eau. Depuis, plus rien. On utilise des morceaux connus, des extraits de symphonie. Et on n’arrive plus à dissocier Shostakovitch du Crédit Agricole (ou de Eyes Wide Shut, c’est plus classe). Pourtant, la banque a changé son concept et a « plagié » On connaît la chanson d’Alain Resnais. Cette fois, on est dans le registre franco-français. Philippe Katerine orne même le spot avec Louxor, j’adore. On ne compose donc presque plus pour la publicité, on prend un single supercélèbre et ça marche ! La tendance actuelle, c’est l’électro. Justice avec « D.A.N.C.E. » cartonne… Sauf que le problème, c’est qu’on n’a pas vraiment retenu pour quelle pub le nouveau tandem français avait prêté son morceau. D’ailleurs, c’est pour qui ? Par contre, chez Alice, leur stratégie a été impeccable ! Mais si, vous le fredonnez déjà. Wouhou… wouhou…. Le tube et le carton de KT Tunstall ont donné des idées à Club Internet qui, eux, ont parié sur l’artiste montante de 2006, Lily Allen. Depuis, l’artiste marche superbien. Mais il ne faut pas se leurrer. Contrairement à certaines idées reçues, la pub ne fait que très rarement vendre du disque. Seuls KT Tunstall et Lily Allen figuraient dans les charts à l’époque de la pub. Si les fournisseurs d’Internet ont opté pour des chansons célèbres, les pro des lignes téléphoniques ont préféré le trip hop, l’électro plus rare, des groupes comme Herman Düne ou Oceansize. De l’électro minimaliste, très très chic… On est donc en pleine mode morceau tendance pour agrémenter sa pub… Mais comme les modes aiment beaucoup revenir, on retrouvera fort probablement de bien belles petites compositions pour publicité. En attendant, une petite dernière pour la route ; Tou Tou You Tou pour le 118 218… C’est DJ Tonic qui « samplait » le célèbre générique de l’émission de Gym Tonic de Véronique et Davina. Le truc, c’est que ce serait bien si on parlait plus des morceaux de pub afin de donner du crédit aux auteurs derrière. On ne sait jamais, cela pourrait être à l’instar du Net… un nouveau tremplin assez intéressant.