ÉVÉNEMENT Quand Marc Jacobs fait son printemps Page réalisée par FIFI ABOU DIB

Loin des tendances de la Semaine de la mode à New York, toute en élégance rétro et féminité vaporeuse, le créateur américain Marc Jacobs a créé l’événement mardi 11 septembre avec une collection printemps-été 2008 délirante, marquée par le signe de la déraison qu’il affectionne. Le styliste coqueluche des rédactrices de mode, par ailleurs directeur artistique de la marque Louis Vuitton, ne figurait pas au programme officiel. Mais le Tout-New York savait que « c’était mardi soir à 21 heures », et était à la recherche désespérée d’une invitation depuis plusieurs semaines. Un millier de personnes, sans doute plus, étaient massées mardi devant l’ancienne armurerie de Manhattan pour entrer avec un précieux carton, essayer de séduire les cerbères ou tromper leur vigilance. Certains étaient venus directement de Hong Kong pour l’occasion. Victoria Beckham, quelques stars du show-biz et de l’édition sur papier glacé, et des dizaines de journalistes et photographes ont ainsi pu voir, avec deux heures de retard sur l’horaire prévu, un défilé « trash-chic », où des filles aux cheveux brumeusement crêpés ont évoqué tour à tour des femmes araignées, des Lady Macbeth des temps modernes ou des Virginia Woolf inspirées. Mélangeant vinyl et soie pour des femmes fatales en robe moulante, le vert pâle et le rouge pour des enseignantes à lunettes papillon et aux intentions néfastes, Marc Jacobs se moque de tout et comprend tout. Les mannequins vêtues de pans d’étoffe qui dévoilent leurs sous-vêtements sont coiffées d’amusants couvre-chefs, comme cette pomme qui provoque la flèche de Guillaume Tell, ou cette auréole d’ange au-dessus de la tête d’une diablesse. La Semaine de la mode, commencée le 5 septembre dernier, s’est terminée le 12 pour passer le relais aux capitales européennes.