Trezeguet : questions pour un champion

Le statut de David Trezeguet, confiné à un rôle de remplaçant de luxe en équipe de France malgré ses états de service prestigieux, et ses relations avec le sélectionneur Raymond Domenech suscitent des interrogations avant la réception de l’Écosse, ce soir. Son passé en équipe de France À 29 ans, Trezegol fait partie des joueurs historiques des Bleus. Champion du monde à tout juste 20 ans en 1998 (1 but), il est l’auteur du but en or qui crucifie l’Italie et offre l’Euro 2000 à la France (2-1) sur une somptueuse reprise en demi-volée en pleine lucarne. Sélectionné à 69 reprises, il figure également parmi les meilleurs buteurs de l’histoire de l’équipe nationale avec 34 réalisations, juste derrière les 41 unités de Platini et les 40 de Henry. Seul bémol de taille dans sa riche carrière internationale, ses difficultés à s’imposer comme un joueur indispensable et indiscutable. À chaque fois qu’il a été titularisé à la pointe de l’attaque pendant une compétition internationale, la France a connu des échecs cuisants comme au Mondial 2002 (élimination au 1er tour) et à l’Euro 2004 (sortie en quarts de finale). Son état de forme Après une saison en demi-teinte en série B (15 buts), Trezeguet a retrouvé subitement son efficacité perdue avec la remontée de la Juventus Turin parmi l’élite du Calcio. Avec 4 buts en deux journées de championnat, dont un triplé contre Livourne, il occupe la première place du classement des buteurs en Italie. Le renouvellement de son contrat avec la « Vieille dame » jusqu’en juin 2011 n’est sans doute pas étranger à son regain de forme alors qu’il avait auparavant fait publiquement état de ses doutes quant à son avenir au sein du club. La saison de transition que s’apprête à vivre la Juve, sans Coupe d’Europe, devrait lui permettre de se ménager physiquement et d’arriver en forme pour les rassemblements internationaux. Si le sélectionneur Raymond Domenech fait appel à lui. Ses relations avec Domenech Les attaques verbales de Trezeguet contre le sélectionneur (« Il a fait du mal à la France et, par dessus tout, au football. Mon Dieu... Quelle honte », avait-il déclaré après les déclarations de Raymond Domenech sur un « arbitre acheté » avant Italie-France) puis sa réaction virulente après avoir été aligné en A’ en Slovaquie (« Il m’a manqué de respect ») n’ont fait qu’envenimer des relations déjà tendues entre les deux hommes. L’attaquant français n’a jamais fait partie du premier cercle du sélectionneur qui lui a d’abord préféré Louis Saha avant de n’aligner qu’une seule pointe, optant pour son 4-2-3-1 favori à partir des 8es de finale du Mondial 2006. Depuis son tir au but manqué en finale contre l’Italie, il n’a joué que trois matches avec les Bleus (deux défaites contre l’Écosse et l’Argentine, une entrée à l’heure de jeu contre les îles Féroé). Aux yeux du sélectionneur et malgré ses états de service prestigieux, Trezeguet arrive bien derrière Henry, Anelka, Benzema et même Nasri dans la hiérarchie des attaquants français. Quel avenir en sélection ? Jusqu’ici, Trezeguet a joué le jeu de la sélection et répondu à toutes les convocations, acceptant son statut de remplaçant sans broncher. Mais le match disputé avec les A’ en Slovaquie (défaite 1-0) a été très mal vécu par l’avant-centre français. La suspension de Henry pourrait lui offrir une chance contre l’Écosse, mercredi, mais Raymond Domenech a bien d’autres cartes dans sa main. S’il est une nouvelle fois cantonné au banc de touche au Parc des Princes, Trezegol considérera-t-il ses 10 jours passés en sélection dans la peau d’un remplaçant comme l’affront de trop ? Jettera-t-il l’éponge ou attendra-t-il l’Euro 2008 avant de prendre une décision concernant son avenir international ? Le match face à l’Écosse et ses conséquences donneront déjà des éléments de réponse.