Rechercher
Rechercher

Actualités

CONCERT - Le luthiste a donné deux représentations au Music-Hall (Starco) et a présenté son documentaire au Madina Anouar Brahem, passeur de cultures

Quiétude et douce mélancolie pour les deux représentations données par le luthiste tunisien Anouar Brahem et produites par Liban-Jazz et Eleftériadès, en collaboration avec le Festival international de Zouk Mikael au Music-Hall (Starco). Avec François Couturier au piano et Jean-Louis Matinier à l’accordéon, l’artiste a offert au public des extraits de son dernier album, « Le voyage de Sahar ». Un véritable moment de recueillement et de contemplation. De quoi se réconcilier avec le reste du monde. Anouar Brahem aura tout exploré, tout sondé. Des sonorités les plus imperceptibles aux moindres replis des notes. Dans ce tissu musical difficile à étiqueter ou à caser, rien que de la pudeur et du respect pour l’héritage oriental dont Brahem s’est nourri. Cet artiste, qui s’est installé en France après son départ de sa Tunisie natale et qui s’est ouvert aux autres cultures en côtoyant de nombreux musiciens, n’a jamais perdu de vue ses racines ancestrales. Accompagné de deux instruments très traditionnels et classiques, le piano et l’accordéon, l’artiste a prouvé durant ces concerts uniques donnés au Liban que le oud pouvait servir d’infinies mélodies sans pour autant perdre de son identité. « Si je revendique mon appartenance à un héritage arabe et suis plus particulièrement rattaché à une tradition moyen-orientale maghrébine, je pense que le meilleur moyen de servir cette tradition est de ne pas l’enfermer et la scléroser », avait confié Brahem avant la performance. Ce soir-là, ses mélopées veloutées et envoûtantes et ses notes aériennes se sont mêlées aux harmonies du piano et aux langoureuses complaintes de l’accordéon pour ne plus créer qu’un univers poétique presque flottant. Durant plus d’une heure trente, l’audience recueillie s’est retrouvée transportée dans un monde de caravanes traversant le désert au sable chaud. Mais également dans le monde médiéval des troubadours et des ménestrels. À travers son oud, instrument voyageur de tout pays et de tout âge, Anouar Brahem relie des univers paradoxaux et recrée un univers propre à lui, oscillant entre sensualité et pudeur, d’une part, nostalgie et contemporanéité, de l’autre. Son luth s’impose sur scène comme instrument indépendant et non d’accompagnement auquel le piano et l’accordéon donnent magistralement la réplique. Très vite, un dialogue musical s’instaure entre Brahem et les deux autres artistes. Un dialogue intimiste, laissant la place à l’improvisation et n’excluant pas l’audience. Celle-ci, comme envoûtée par cet enchanteur du oud, se laisse aller à une douce rêverie. En fin de ce spectacle généreux, le public enchanté ovationne les musiciens. Une manière de les remercier pour ces deux nuits de voyage musical qui aura fait croire à nouveau à l’amour et à la paix. Colette KHALAF
Quiétude et douce mélancolie pour les deux représentations données par le luthiste tunisien Anouar Brahem et produites par Liban-Jazz et Eleftériadès, en collaboration avec le Festival international de Zouk Mikael au Music-Hall (Starco). Avec François Couturier au piano et Jean-Louis Matinier à l’accordéon, l’artiste a offert au public des extraits de son dernier album, «...