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France - Plusieurs dirigeants du Parti socialiste ont boudé l’université d’été Duel au grand jour pour Royal et Hollande, autrefois couple inédit

Autrefois couple star et inédit de la gauche socialiste française, Ségolène Royal et le numéro un du PS François Hollande affichent aujourd’hui leur rivalité, accentuant la crise au sein d’un Parti socialiste en panne de stratégie après son rassemblement de rentrée politique du week-end. Atomisé depuis la défaite de Ségolène Royal à la présidentielle de mai, suivie de celle du PS aux législatives, le deuxième parti de France est en mal de crédibilité face à l’omniprésent et populaire président de droite Nicolas Sarkozy, qui a attiré à lui des personnalités socialistes en rupture de ban. Signe de ces déchirures, plusieurs ténors du PS ont boudé l’université d’été de La Rochelle (Sud-Ouest), qui a rassemblé quelque 4 000 militants et dirigeants du parti. L’ancien ministre Dominique Strauss-Kahn, en campagne pour prendre la tête du Fonds monétaire international (FMI), et les anciens Premiers ministres Lionel Jospin et Laurent Fabius manquaient notamment à l’appel. L’ex-couple s’est lui soigneusement évité à La Rochelle, soucieux de ne pas alimenter, comme l’a dit Ségolène Royal, le côté « people » de la vie politique française après une rupture très médiatisée. « Sur le plan personnel, c’est trop dur pour elle d’assister à cette prestation », expliquait vendredi l’un de ses proches. La publication de photos de François Hollande en vacances avec son amie dans des hebdomadaires people a mis du sel sur des plaies encore ouvertes. Mais la rivalité de ce couple inédit, dont chacun rêve aujourd’hui de se présenter à la présidentielle de 2012, continue d’alimenter les conversations et l’agacement de certains membres du PS. Une avalanche de livres aux titres évocateurs – Au revoir Royal, La défaite en chantant – ont critiqué, sous la plume de certains caciques socialistes, « l’impasse » dans laquelle se trouve le PS. Ségolène Royal, décidée à conserver un rôle de premier plan et qui reste la préférée des militants, a ouvert vendredi le rassemblement de La Rochelle. François Hollande n’était pas là. Elle s’est éclipsée samedi, bien avant le discours de clôture dimanche du chef du PS. Si elle a nettement infléchi son discours sur la nécessité de changements rapides pour relancer un PS en berne, Ségolène Royal n’en a pas moins affiché ses ambitions. « Je suis là pour que mon parti change et redevienne attractif (...), je veux que l’imagination revienne (...). Voilà le rêve que je fais pour le PS », a-t-elle affirmé vendredi. Hollande a, lui, annoncé peu avant l’université d’été qu’il entendait « faire tout ce qu’il faut pour être prêt en 2010 » à briguer l’investiture socialiste, même s’il passe la main à la tête du parti en 2008. Accusé notamment par la jeune garde socialiste de personnifier l’immobilisme du parti, Hollande a tenté de reprendre l’initiative à La Rochelle. Face à un parti qui oscille entre un rapprochement avec le centre et un virage à gauche, il a appelé le parti à des changements vers un discours plus clair et à accepter de rompre avec les idées révolutionnaires. Un récent sondage a montré le discrédit qui frappe le PS, jugé par 56 % des Français comme pas assez proche d’eux. Lassés par ce combat politico-affectif et en mal de leadership, les militants pourraient finir par se détourner du couple et lui préférer un autre chef, comme le maire de Paris Bertrand Delanoë qui dit, lui, ne rien exclure. « Il y a une angoisse du vide chez les militants. On ne veut pas de chef, mais si on en avait un, ça nous arrangerait bien », résume le député Julien Dray, l’un des responsables du parti.
Autrefois couple star et inédit de la gauche socialiste française, Ségolène Royal et le numéro un du PS François Hollande affichent aujourd’hui leur rivalité, accentuant la crise au sein d’un Parti socialiste en panne de stratégie après son rassemblement de rentrée politique du week-end.
Atomisé depuis la défaite de Ségolène Royal à la présidentielle de mai, suivie de celle...