Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Une commission US va recommander une remise à plat des effectifs de la police irakienne Les sunnites sceptiques sur la trêve de l’Armée du mahdi

Les groupes politiques sunnites en Irak ont accueilli hier avec scepticisme l’engagement de la puissante milice chiite du pays, l’Armée du mahdi, à respecter une trêve dont le gouvernement irakien a souhaité qu’elle serve d’exemple aux autres groupes armés. Parallèlement, une commission d’experts américains va pointer du doigt la corruption et le sectarisme dans la police irakienne, estimant qu’il faudrait recommencer de zéro, écrit le « New York Times ». «Si cet appel comprend également la fin des attaques contre les civils sunnites et la destruction de nos mosquées, ce sera un pas positif », a sobrement commenté un député du Parti islamique irakien (sunnite), Omar Abdel Sattar Mahmoud. Les combattants de l’Armée du mahdi sont considérés par les sunnites comme les principaux responsables des attaques à caractère confessionnel visant leur communauté. Si cela « signifie la fin des actes sanglants de l’Armée du mehdi contre les innocents et les déplacés, alors c’est une bonne chose », a déclaré à l’AFP le porte-parole du Comité des ulémas musulmans (organisation sunnite accusée de liens avec les insurgés), Mohammad Bachar al-Faydhi. « Mais ce serait une mauvaise décision que l’Armée du mahdi cesse sa résistance contre les occupants, ni Moqtada ni personne d’autre n’a le droit de donner un tel ordre », a souligné ce porte-parole. Moqtada Sadr a ordonné mercredi à ses quelque 60 000 miliciens (une estimation de l’Iraq Survey Group) de suspendre pour six mois leurs activités – et notamment leurs attaques contre les Américains –, après avoir été mis en cause dans des heurts sanglants dans la ville sainte chiite de Kerbala la veille. Démentant toute implication dans ces violences, il s’est cependant engagé à purger le bras armé de son mouvement des groupes indisciplinés qui échappent à son autorité et entament la crédibilité de sa formation, la plus populaire au sein de la communauté chiite majoritaire en Irak. L’armée américaine a, quant à elle, annoncé l’arrestation de 11 extrémistes à Kerbala depuis mercredi, sans préciser s’ils étaient impliqués dans les affrontements de mardi. De son côté, le gouvernement irakien a jugé que la trêve promise par Moqtada Sadr était « un pas encourageant » et « une chance pour les autres milices de différentes obédiences politiques et idéologiques de faire de même ». « Le mouvement de Sadr est l’une des formations les plus importantes en Irak et continuera de participer à l’action politique », a souligné dans un communiqué le bureau du Premier ministre Nouri al-Maliki, dont le gouvernement est boycotté depuis avril par les six ministres sadristes. « Les mesures prises par le gouvernement après les événements tragiques de Kerbala ne visent pas le mouvement de Sadr en tant qu’acteur politique », mais uniquement « ceux qui ont commis des crimes », prend soin de préciser ce communiqué. Depuis des mois, les formations chiites en Irak se sont lancées dans une féroce concurrence pour le contrôle de la communauté, notamment le parti Dawa du Premier ministre, et son allié le Conseil suprême islamique irakien (CSII), en lutte contre l’Armée du mahdi. Signe de cette tension persistante, l’imam de la mosquée du quartier chiite de Kadhimiyah à Bagdad, cheikh Osama al-Tamimi, un responsable du mouvement sadriste, s’en est pris de façon virulente au CSII dans son prêche de la prière du vendredi. Il a accusé le Premier ministre d’avoir organisé un « complot » à Kerbala, dénonçant l’arrestation d’un membre sadriste de la municipalité suite aux violences, « alors que Maliki aurait dû punir le gouverneur » (un membre du CSII). À Koufa, près de la ville sainte chiite de Najaf, un millier de chiites, partisans de Sadr, ont également manifesté pour protester contre les événements de Kerbala. L’annonce de Moqtada Sadr n’a pas stoppé les actions antiaméricaines. Un avion militaire transportant une délégation de parlementaires américains a été la cible jeudi de tirs venus du sol peu après son décollage de Bagdad. Ces tirs n’ont fait aucune victime et le vol a pu se poursuivre en direction de Washington, selon l’armée américaine. Par ailleurs, le New York Times (NYT) a rapporté hier qu’une commission d’experts américains, mise en place par le Congrès pour évaluer les forces de sécurité irakiennes, va recommander une remise à plat de la police, plombée par la corruption et des divisions confessionnelles. « La recommandation est que nous devons recommencer de zéro », résume un responsable proche de la commission, cité par le NYT. La police irakienne comprend actuellement 26 000 membres. Si le jugement sur l’état des forces de police irakiennes est très sévère, la commission en revanche estime que la formation et le professionnalisme sont bien plus satisfaisants dans l’armée. Ce nouveau document sur l’Irak va alimenter à partir de la semaine prochaine le débat sur l’évaluation de la situation dans ce pays et le bilan de la stratégie américaine d’augmentation des troupes.

Les groupes politiques sunnites en Irak ont accueilli hier avec scepticisme l’engagement de la puissante milice chiite du pays, l’Armée du mahdi, à respecter une trêve dont le gouvernement irakien a souhaité qu’elle serve d’exemple aux autres groupes armés. Parallèlement, une commission d’experts américains va pointer du doigt la corruption et le sectarisme dans la...