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SPECTACLE - « Piaf, une vie en rose et noir » au Casino du Liban La « Môme » en chansons... Zéna ZALZAL

S’attaquer à une figure – ou plutôt à une voix – légendaire telle que Piaf sans tomber dans la pâle imitation, c’est là le pari réussi de Nathalie Lhermitte qui fait magnifiquement revivre la « Môme » tous les soirs, jusqu’au 2 septembre, sur la scène du Casino du Liban, dans « Piaf, une vie en rose et noir », un spectacle narratif et musical, qui avait tenu l’affiche avec succès au Théâtre Marigny, à Paris, il y a deux ans. Signée Jacques Pessis (journaliste, réalisateur et auteur de nombreux ouvrages consacrés à la chanson française) et mise en scène – sobrement – par Rubia Matignon, cette évocation de la vie de la grande Édith retrace, par un récit illustré d’une quinzaine de chansons célèbres, les moments-clés de ce destin si particulier qui fit d’Édith Gassion, fille d’un acrobate de rue et d’une clocharde, un mythe inégalé. Et « inimitable », comme disait Cocteau, fidèle parmi les fidèles qui, jusqu’à leurs morts respectives – à un jour d’intervalle –, lui téléphona sans exception tous les soirs ! « Jean Cocteau qui, nous apprend en l’occurrence Jacques Pessis, le narrateur, disait d’elle : “Elle ne chante pas l’amour, elle le gueule”. » L’inimitable... Et c’est justement parce que Piaf est inimitable que l’époustouflante Nathalie Lhermitte a judicieusement évité les écueils de l’imitation et du pastiche autant dans l’interprétation du personnage que de son répertoire. En effet, plutôt que de reprendre fidèlement les chansons de la môme Piaf, elle les réinterprète à sa façon, de sa belle voix puissante, au timbre métallique proche de celui de la star. Et plutôt que de copier physiquement la petite dame brune, elle va l’incarner progressivement jusqu’à ce que leurs deux personnalités se fondent en une seule personne. Une transformation hallucinante vers la fin du spectacle, quand Nathalie, la blonde lumineuse – ce qui paraissait troublant au début –, devient totalement ce petit bout de femme aux membres déformés par l’arthrite, dévastée par la douleur, la morphine, les excès – mais surtout par le chagrin de la mort de son grand amour Marcel Cerdan – qui chante Non, je ne regrette rien ! Vous l’aurez compris, Piaf, une vie en rose et noir est un spectacle littéralement porté par la chanteuse-comédienne qui, avec naturel et aisance, passe du registre de l’émotion pure aux pointes d’humour, du drame joué au dialogue avec le public. Ce dernier, qu’elle invite à fredonner avec elle – quand il ne le fait pas spontanément ! – des airs célèbres, comme Padam padam, La vie en rose, Milord, La foule, Mon manège à moi c’est toi ou le fameux Hymne à l’amour, découvre aussi, parallèlement à ces titres immortels, des morceaux moins connus, à l’instar des Amants d’un jour ou Le prisonnier de la tour. Et, grâce au récit de Jacques Pessis – le conteur qui se transforme à l’occasion en comédien, tout comme l’excellent accordéoniste Aurélien Noel qui prête également sa silhouette à celle de certains des hommes de la vie de Piaf –, l’auditoire va apprendre une foule de détails – un peu trop parfois – sur la vie mouvementée de cette grande artiste française qui a conquis le monde, la gloire et les hommes par la seule puissance d’une voix qui sortait des tréfonds de son être. Un être de passion qui, selon Raymond Asso (l’un de ses amants et découvreurs de son talent), ne pouvait « aimer la vie que dans le drame» et ne savait « chanter qu’avec des larmes » ! Un spectacle vibrant d’émotion. À voir absolument si vous aimez Piaf ou si vous avez envie de la découvrir !
S’attaquer à une figure – ou plutôt à une voix – légendaire telle que Piaf sans tomber dans la pâle imitation, c’est là le pari réussi de Nathalie Lhermitte qui fait magnifiquement revivre la « Môme » tous les soirs, jusqu’au 2 septembre, sur la scène du Casino du Liban, dans « Piaf, une vie en rose et noir », un spectacle narratif et musical, qui avait tenu...