Les insignes de l’ordre national français de la Légion d’honneur à la fondatrice du Collège Louise-Wegmann Galey à Catoni : La France entretient avec le Liban une relation sans égale dans le monde

L’ambassadeur de France à Chypre, M. Nicolas Galey, a remis, au nom du président de la République française, à Mme Simone Catoni, fondatrice du Collège Louise-Wegmann au Liban, des insignes de chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur. La cérémonie a eu lieu le 17 août à midi à la résidence de France à Nicosie, en présence d’amis chypriotes, français et libanais déplacés à Chypre pour la circonstance. L’ambassadeur de France a prononcé à cette occasion une allocution de circonstance dont voici de larges extraits : « Madame, Votre vie et votre parcours exceptionnels sont une illustration exemplaire de ce que le caractère, “vertu des temps difficiles” comme l’écrivit le général de Gaulle, peut amener une femme à réaliser au cours de sa vie. (…) À Beyrouth, vous êtes chargée par le ministère de l’Éducation nationale français de créer un des premiers jardins d’enfants au Liban et y formez des enseignants. Vous êtes ensuite conseillère pédagogique, de 1950 à 1970, au Collège protestant français de Beyrouth et, en 1965, vous fondez le Collège Louise-Wegmann qui reste aujourd’hui l’un des établissements les plus renommés du Liban. Homologué par le ministère français de l’Éducation nationale, ce collège dispense un enseignement laïc et reçoit des élèves de toutes confessions, garçons et filles, de la maternelle aux classes terminales, et prépare aux baccalauréats libanais et français dans toutes les sections. Votre carrière au service du rayonnement de l’enseignement français à l’étranger est reconnue dès 1969, année où vous êtes décorée de l’ordre national du Mérite pour vos qualités en tant que responsable au sein des établissements scolaires et où vous avez été soucieuse, comme le déclare la présidente de l’Association des anciennes élèves du Collège protestant français de jeunes filles de Beyrouth, en vous remettant cette décoration, “de développer chez l’être un sens de la responsabilité, un amour du bon et du beau, aider à l’épanouissement de chacun, mettant en valeur ses qualités”. Ce long séjour au Liban vous a tout naturellement conduite à vous imprégner de culture libanaise. Vous vous attachez particulièrement à la sauvegarde du patrimoine du Liban, pays avec lequel chacun sait – et notamment nos amis libanais qui nous font l’amitié d’être auprès de vous aujourd’hui –, la France entretient une relation sans égale dans le monde ; une relation de proximité, de solidarité et de profonde affection. (…) On ne résume pas une vie aussi riche et intense en quelques phrases. Un tel engagement, une telle volonté, un tel dévouement s’expriment par-dessus tout à travers les centaines d’enfants auxquels vous avez donné l’amour de la connaissance et la passion de notre langue ; auxquels vous avez inculqué les principes de tolérance et d’altruisme qui sont au cœur de votre action et de votre personnalité, jour après jour, année après année, depuis – on peut sans doute le dire –, depuis près d’un siècle.(…) Afin de vous témoigner sa reconnaissance et son estime, la nation a tenu à ce que cette vie exemplaire soit honorée comme il convient, c’est-à-dire par la plus haute et la plus ancienne distinction civile et militaire de notre pays ; une décoration qui récompense des “mérites éminents”, ainsi que l’avait voulu son fondateur, Napoléon Bonaparte. »