Rechercher
Rechercher

Actualités

L’animal peut remorquer une personne en difficulté deux fois plus vite que le garde-côte En Italie, des chiens se jettent à la mer pour sauver des vies

Véritables saint-bernard des mers, des dizaines de chiens titulaires d’un très officiel brevet d’État de sauveteur embarquent chaque jour avec les gardes-côtes italiens pour des patrouilles hors du commun et sans équivalent en Europe selon les promoteurs. Truffe au vent à la proue d’une vedette au large de Civitavecchia (nord de Rome), Megan, jeune Golden Retriever, et Eva, labrador chevronnée, toutes deux sanglées dans de petits harnais jaunes brodés à leur nom, supplient en vain leurs maîtres de les laisser plonger dans l’eau fraîche. « C’est le premier été en mer pour Megan, elle n’a que deux ans et demi, et elle bouge beaucoup ! Eva est par contre une vraie “gradée” : en huit ans d’interventions, elle a déjà sauvé trois personnes, dont un petit garçon de six ans », sourit fièrement Maria-Rosaria Cirillo, sauveteuse en mer et « maîtresse » de Megan. Les deux chiennes, plus de trente kilos de muscles sous un poil sable, ont, comme 200 de leurs semblables, été formées pendant dix-huit mois dans l’un des centres de l’École italienne de chiens sauveteurs reconnue par l’État et sont titulaires d’un brevet officiel au même titre que leurs maîtres. Les chiens sélectionnés sont principalement des labrador, Golden Retriever et terre neuve, des races « morphologiquement adaptées à l’eau » en raison de leurs pattes palmées et de leur résistance à l’effort, explique Roberto Gasbarri, responsable de la formation des chiens sauveteurs pour la zone qui court du Latium (la région de Rome) à la Calabre (Sud) et également maître d’Eva. Expérimentée en 2006, la collaboration entre les chiens de l’école et le corps des gardes-côtes s’est renforcée cet été, et chaque jour, dans plusieurs ports d’Italie, des équipes cynophiles embarquent à bord des vedettes pour un travail de patrouille et de prévention, en mer et sur les plages. Si ces patrouilles hors du commun n’ont pas encore été appelées cet été à intervenir sur un naufrage ou une noyade, les chiens sont entraînés chaque jour pour rester prêts à intervenir à la moindre alerte. « Formés ensemble, le chien et son maître vivent également ensemble 24h/24. Dans la plupart des interventions, le duo plonge de concert, l’homme s’occupe de la personne en difficulté en lui maintenant la tête hors de l’eau et s’accroche ensuite au chien qui va les remorquer tous les deux », explique Roberto Gasbarri. Le rôle du chien est essentiel et permet au sauveteur de « ne pas s’épuiser, surtout si la personne panique ou est inconsciente. Et surtout, la victime est sortie de l’eau deux fois plus vite si le chien est là, ce qui n’est pas négligeable en cas d’arrêt respiratoire », souligne-t-il. L’animal est aussi capable de plonger seul en cas de mer agitée et est dressé à faire le tour sans toucher la personne en difficulté pour lui permettre d’agripper un gilet de sauvetage, une bouée ou un filin qu’il traîne dans son dos. Dans d’autres pays comme en France, « il y a des unités cynophiles qui s’entraînent avec les gardes-côtes, mais rien d’officiellement établi comme ici, et surtout pas d’une telle ampleur. Notre école est également le plus grand centre de ce type en Europe », souligne Roberto Gasbarri. En attendant de sauver d’autres vies, Megan et Eva ont joué les stars jeudi en se faisant abondamment photographier par les habitants du petit village de Montalto di Castro, lors d’une procession religieuse en mer à laquelle ont participé une quarantaine d’embarcations, dont la vedette des gardes-côtes.
Véritables saint-bernard des mers, des dizaines de chiens titulaires d’un très officiel brevet d’État de sauveteur embarquent chaque jour avec les gardes-côtes italiens pour des patrouilles hors du commun et sans équivalent en Europe selon les promoteurs.
Truffe au vent à la proue d’une vedette au large de Civitavecchia (nord de Rome), Megan, jeune Golden Retriever, et...