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Actualités - REPORTAGE

Un an après la fin de la guerre de juillet, les projets de reconstruction se poursuivent Dans la Békaa, le PNUD a entamé un programme visant à améliorer les conditions de vie des habitants Patricia KHODER

Un pont reconstruit, un siège de conseil municipal restauré, une route réhabilitée, des canalisations d’eau réparées… Tels sont quelques-uns des nombreux projets exécutés par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) après la fin de la guerre de juillet dernier. Dès la fin des hostilités, le 14 août 2006, le PNUD, en collaboration avec le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) et grâce à un financement d’une dizaine de donateurs, est intervenu dans le cadre d’un programme de redressement. Aujourd’hui, les séquelles de la guerre se sont un peu estompées grâce aux projets exécutés, et une seconde phase du programme a été mise en place. Intitulée « Amélioration du quotidien et développement des moyens d’existence », cette seconde partie du programme sera étalée sur environ trois ans. Le Liban-Sud, la banlieue sud de Beyrouth et la Békaa bénéficient de ce programme. Une visite de quelques villages de la Békaa, où une cinquantaine de projets ont été mis en place, grâce notamment à des dons des gouvernements brésilien et suédois, et de l’Union européeenne, donne une idée de l’implication du PNUD et de ses partenaires dans ce programme. Dans les petites – ou grandes – localités de la Békaa, on distingue des enseignes neuves frappées du sigle bleu et blanc des Nations unies et des drapeaux des donateurs. Sur ces enseignes, le nom et les détails du projet exécuté sont également inscrits. De plus, dans ces villages écartés du développement, les habitants évoquent avec enthousiasme les projets exécutés par le PNUD et proposent d’autres projets pour la seconde phase du programme. Dans ces localités dépourvues de tout, l’équipe du PNUD, menée dans la zone par Walid Atallah, responsable du bureau du coordinateur résident des Nations unies pour la Békaa, est très bien accueillie. C’est que l’équipe a entamé énergiquement son travail dès la création du bureau régional à Chtaura. À Hadeth Baalbeck, l’aviation israélienne avait bombardé une route reliant la Békaa à Afqa, au Mont-Liban. Non loin de là, en août dernier, l’armée de l’État hébreu avait enlevé un adolescent pour quelques jours. Elle avait également effectué, quelques jours après le bombardement de la route reliant le Mont-Liban à la Békaa, un débarquement héliporté. Ici, après la guerre, le PNUD, grâce au financement du gouvernement suédois, a exécuté deux projets : l’un prévoit la construction d’un pont et l’éclairage des rues ; son coût s’élève à 12 884 dollars ; et l’autre consiste à reconstruire la route détruite par les bombardements israéliens (coût :27 560 dollars). Ali Hussein Zeaïter, président du conseil municipal de Hadeth Baalbeck, souligne que cette route est empruntée par les habitants de la zone pour se rendre à Jounieh et sur le littoral, et qu’elle est surtout utilisée en été. Satisfait des projets du PNUD, il évoque ceux qui ont été mis en place à Chmestar concernant l’éclairage des routes et la construction de canalisations d’eau. Il parle aussi de projets à venir, présentés à l’organisme onusien par la Fédération des municipalités de l’ouest de Baalbeck, regroupant 11 municipalités et 23 villages. Lui, comme d’autres présidents de conseils municipaux de ces localités, souhaite que les projets qui seront mis en place à l’avenir puissent aider au quotidien les habitants des zones périphériques. Un pont enjambant le Litani Dans une autre zone, à Saydeh, le PNUD a construit, grâce à un don brésilien s’élevant à 14 000 dollars, un pont bombardé par l’aviation israélienne. Ce pont, exécuté en deux mois, enjambe un cours d’eau en provenance de Yammouné et rejoint un bras du Litani. « Le pont initial avait été détruit le 23 juillet 2006 », se souvient le président du conseil municipal de Saydeh, Haïdar el-Hajj Youssef. « Ce pont est vital pour l’agriculture, avec la route provisoire qui avait été construite. Nos champs étaient constamment menacés d’être inondés. De plus, cette route provisoire, prévue sur de grandes canalisations de douze mètres de diamètre, permettant tant bien que mal le passage de l’eau du fleuve, risquait de s’affaisser sous le poids des véhicules agricoles », explique-t-il. Il raconte aussi que Caritas a financé l’installation de canalisations d’eau pour l’irrigation agricole. Bouday est une importante localité : elle a une superficie de 55 kilomètres carrés et elle compte 12 000 habitants. Ici aussi, des canalisations d’eau pour l’irrigation agricole ont été financées par Caritas. Le coût de ce projet financé par l’association chrétienne s’élève à 175 000 dollars. Toujours concernant ce genre de canalisations, le PNUD a exécuté un projet dans ce cadre s’élevant à 41287 dollars. Dans cette localité, le siège du conseil municipal et ses alentours avaient été bombardés l’année dernière par l’aviation israélienne. Le PNUD a pris en charge l’exécution des travaux de restauration, les partenaires de l’organisme onusien ayant versé 9 301 dollars dans ce cadre. Il a aussi financé l’achat d’un générateur électrique et a supervisé des travaux de réfection du réseau d’électricité. Ici, comme partout dans les villages de la Békaa, les habitants appellent à l’adoption d’une véritable politique agricole et à la protection des agriculteurs. Ils comptent aussi sur le PNUD pour l’exécution d’autres projets, notamment lors de la seconde phase du programme. Ils proposent, par exemple, la mise en place d’une plantation de bouleaux pour la production de bois. À Baalbeck, une zone – nommée le quartier de Wadi el-Sail – est en plein chantier. C’est que les bombardements israéliens de l’année dernière ont permis d’effectuer des travaux d’infrastructure dans un quartier grandement touché : des plans pour l’agrandissement des rues et la réhabilitation de toute l’infrastructure du quartier existaient depuis 1955, sans avoir jamais été mis en pratique…jusqu’en septembre 2006, quand il a fallu remblayer les gravats et restaurer la zone, qui compte 50 000 habitants. Le vice-président du Conseil municipal de Baalbeck, Khaled Rifaï, raconte que « le projet a été entamé en février dernier. Il comprend la réhabilitation des réseaux d’égout et d’eau, l’éclairage du quartier, l’asphaltage des rues et la construction d’un vaste trottoir ». Se mettant presque au milieu de la chaussée, il indique : « Avant les bombardements israéliens, des bâtiments de trois à quatre étages étaient construits là. Ils ont été détruits par les bombes… Nous avons effectué des expropriations, les habitants se sont installés ailleurs et voilà que le projet est en pleine exécution. » « Avant la guerre de juillet, cette rue était trop étroite, et tous les matins, il y avait des altercations entre les automobilistes sur le droit de passage », explique-t-il encore. À l’instar des autres membres du Conseil municipal de Baalbeck, M. Rifaï se dit agréablement surpris et satisfait du travail exécuté par le PNUD. « Nous n’avons jamais vu ce genre de travail dans la Békaa : les experts ne mentent pas, il n’y a pas de délais et l’argent qui s’évapore est un concept qui n’existe pas. » Le coût de ce projet, qui devrait être achevé dans les semaines à venir, s’élève à 144 549 dollars. Fumage de truites Zein el-Abidine Yaghi, président de la Fédération des municipalités de Baalbeck, qui compte dix villages et 125 000 habitants, évoque des projets qui devraient être mis en place, dans l’avenir, grâce à l’apport du PNUD. Il parle ainsi de la construction d’un espace consacré aux expositions, et à la vente de produits artisanaux et de produits du terroir. Le projet sera financé aussi bien par les pays donateurs que par la Fédération des municipalités de Baalbeck. Dans le caza du Hermel, le PNUD a reconstruit deux ponts bombardés. Il a également réhabilité l’entrée du chef-lieu du caza. À Chwaghir, une localité du caza, des canalisations pour l’irrigation ont été construites. Une aide est également versée pour la réhabilitation des bassins de truites. Moustapha Taha, président du Conseil municipal du Hermel, parle des projets que la Fédération des municipalités de ce caza présentera à partir de janvier 2008 au PNUD, notamment la mise en place d’un réseau d’égout et la construction d’une station d’épuration des eaux usées. D’autres projets, moins ambitieux, devraient être prochainement entamés au Hermel, tels que le séchage et le fumage des truites. Ce projet vise à aider les agriculteurs à trouver de plus importants marchés à leurs produits.
Un pont reconstruit, un siège de conseil municipal restauré, une route réhabilitée, des canalisations d’eau réparées… Tels sont quelques-uns des nombreux projets exécutés par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) après la fin de la guerre de juillet dernier. Dès la fin des hostilités, le 14 août 2006, le PNUD, en collaboration avec le Conseil du...