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Infrastructure routière - Un « Projet de développement du transport urbain » lancé par le CDR Ponts, tunnels et élargissement des voies publiques dans 19 secteurs du Grand Beyrouth May MAKAREM

Le pays traverse la crise politique et institutionnelle la plus grave, sans doute, de son histoire contemporaine. Le marasme économique est quasi généralisé, la machine étatique fonctionne au ralenti et le malaise à différents échelons se fait sentir de manière pesante. Mais en dépit d’une telle conjoncture, et contre vents et marées, le Grand Beyrouth et ses banlieues sont transformés en un vaste chantier lancé par le gouvernement afin de construire et de développer une importante infrastructure routière visant à dégager les principaux axes de circulation à l’intérieur comme dans le périmètre de la capitale. Pleins feux sur cet important chantier qui, pour l’heure, incommode certes la population, en raison des encombrements qu’il suscite, mais qui montre que, malgré tout, le gouvernement planche concrètement sur le lourd dossier du développement. À Dora, à titre d’exemple, c’est un pont en béton armé qui a remplacé le vieux pont métallique. Le nouvel ouvrage dispose d’une portée centrale de 500 mètres et comprend trois voies. Pour compléter ce réseau routier, un second pont jumeau est en cours de construction. Il devrait être ouvert au trafic en juin 2008, mettant fin aux importants bouchons à l’entrée nord de la capitale. L’opération, dont le coût s’élève à dix millions et demi de dollars américains, englobe des travaux de renforcement de la chaussée et d’installation des conduites d’eau et d’électricité. Une autre enveloppe de 9,8 millions de dollars a été débloquée pour deux autres ponts jumeaux à Antélias. De 400 mètres de long chacun, leur construction devrait être achevée en août 2008. Ces travaux sont exécutés dans le cadre du « Projet de développement du transport urbain », lancé en 2006 par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) et dirigé par M. Élie Hélou. Le projet en question vise à optimiser les capacités de l’infrastructure routière et à augmenter la sécurité du trafic, notamment à travers les aménagements des entrées est, nord et sud de Beyrouth, de même qu’il vise à réhabiliter les grands axes et à organiser la circulation dans les différents secteurs de la capitale où des travaux ont déjà été entamés. Financé à hauteur de 165 millions de dollars américains par la Banque mondiale, le Fonds arabe de développement économique et social (Fades), le Fonds d’Abou Dhabi et l’État libanais, le « Projet de développement du transport urbain » comprend plusieurs volets : la réhabilitation des voies à grande circulation, l’asphaltage, le marquage routier, l’organisation du stationnement en bordure de route avec l’installation de 730 parcmètres dans les zones commerciales, de 222 feux de signalisation et d’un système vidéo de surveillance dans les couloirs menant à la capitale. Le plan prévoit également la formation des agents de la circulation, leur équipement et une campagne de sensibilisation à l’adresse de la population. Une instance de gestion, relevant directement du ministère de l’Intérieur, avec aux commandes Farjallah Srour, sera créée. Un siège pour cette instance sera construit corniche du Fleuve. Embellissement de la façade maritime Pour juguler les engorgements dus au volume de circulation très élevé, le « Projet de développement du transport urbain » englobe donc l’élargissement des voies publiques et la construction de nouveaux ouvrages dans 19 secteurs du Grand Beyrouth. Après le rond-point Hayek qui s’est vu doté d’un pont supérieur en forme de Y, permettant l’accès à différents itinéraires, un tunnel est en cours d’aménagement à l’intersection du Musée-Palais de justice (Adlieh). Il sera achevé en mars prochain. Côté sud-est, le CDR entreprend de percer un tunnel reliant l’aéroport à Chiyah. Cette galerie souterraine remplacera le pont qui a été démoli par les bombardements israéliens en juillet-août derniers. De même, d’importants travaux, visant à augmenter les capacités des voies de communication, sont effectués sur l’axe Bchémoun-Aramoun qui a connu ces dernières années de sensibles changements démographiques et économiques. D’autres secteurs, comme Tayyouneh, Sami Solh, Sodeco, Béchara el-Khoury-avenue de l’Indépendance, l’axe Chiyah-Mar Mikhaël ainsi que Barbir-Mazraa, sont ciblés. Les travaux sont confiés à des sociétés répondant aux critères de qualification imposés par la Banque mondiale. En 2008, Jal el-Dib, Zalka-Bauchrieh, Nahr el-Mott, ainsi que les corridors est de la capitale, Mkallès, Dékouaneh et Galerie Semaan seront soumis à leur tour aux bistouris des entrepreneurs. Par ailleurs, une enveloppe de 11 millions de dollars a été débloquée pour l’« embellissement » de la façade maritime de la capitale. L’opération, qui englobe aussi des travaux d’infrastructure portant principalement sur les réseaux d’assainissement et de distribution d’eau, est menée sur la corniche allant de Ramlet el-Baïda à l’hôtel Vendôme. Sur six kilomètres, balustrades, bancs, dallage des trottoirs, éclairage et plantation d’arbres signeront le décor. Selon M. Talal Farhat, responsable du projet au CDR, 23 millions de dollars ont été assurés pour entreprendre des interventions similaires dans les rues du Liban, Gouraud, Pasteur, Arz, Furn el-Hayek, secteur Mar Mitr-La Sagesse et avenue Charles Hélou. De même, 30 autres millions sont réservés aux travaux qui seront prochainement effectués à Mar Élias, Bourj Abi Haïdar et Mazraa, où le pont de Barbir, devenu vétuste, sera démonté et remplacé par un tunnel. Entre-temps, coincée dans des bouchons, la population devra endurer des calvaires car chaque projet nécessitera un an et demi à deux ans pour être parachevé, indique M. Élie Hélou, expliquant que « les travaux se déroulent dans des zones à forte densité urbaine et il est donc impossible d’interrompre totalement le trafic pour les entreprendre. Nous effectuons le travail par tronçons, permettant ainsi à la circulation de rouler dans un sens pour qu’on puisse travailler dans l’autre, et lorsqu’il est possible nous traçons des déviations », précise-t-il, ajoutant que « l’opération exige du temps et de la patience ».
Le pays traverse la crise politique et institutionnelle la plus grave, sans doute, de son histoire contemporaine. Le marasme économique est quasi généralisé, la machine étatique fonctionne au ralenti et le malaise à différents échelons se fait sentir de manière pesante. Mais en dépit d’une telle conjoncture, et contre vents et marées, le Grand Beyrouth et ses banlieues sont...