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6 août 2007 Vigiles électorales de la Transfiguration

Dimanche 5 août 2007 : vigiles de la fête de la Transfiguration. À vêpres et à matines, dans toutes les paroisses byzantines du Metn-Nord, on chantera l’hymne : « Aujourd’hui la nature humaine brille de l’éclat de la lumière de sa propre métamorphose divine. » Au même moment, dans les bureaux de vote du même Metn-Nord, on comptera les voix des électeurs qui se seront exprimés en faveur de l’un des candidats en lice en vue de remplir la place laissée vacante par feu Pierre Gemayel, assassiné pour l’unique raison d’être un homme jaloux de la souveraineté de sa patrie. Lundi 6 août 2007. Après l’office des matines, un vainqueur sortira, sans doute, des urnes à l’heure de la grande messe solennelle. C’est l’unique certitude que nous pouvons avoir, si tant est que cette élection puisse se dérouler dans des conditions a minima de sérénité démocratique. Vainqueur il y aura. Brillera-t-il de tout l’éclat de la lumière divine qui est supposée transfigurer la nature humaine ce jour-là ? Nous l’espérons, même si les péripéties de la campagne électorale auront fait pleurer d’affliction n’importe quel être modérément convaincu que la pensée et la raison ont leur siège au-dessus de la ceinture et non en dessous. Dimanche 5 août 2007, quel que soit le vainqueur de l’homérique bataille du Metn-Nord, sa victoire sera amère, très amère. Plus astringente que l’absinthe, elle sera encore plus acide que l’éponge imbibée de vinaigre qu’on donna à Jésus-Christ en croix avant qu’Il ne rende l’âme. Quel que soit le vainqueur de cette peu reluisante, mais néanmoins décisive, bataille électorale, elle sonnera, à Dieu ne plaise, le glas d’une certaine idée du Liban. À quelqu’un qui lui demandait son opinion personnelle sur le héros de la Seconde Guerre mondiale, le général Eisenhower, Churchill répondit : « Il a quelques lacunes dans son ignorance. » Il est vrai que la bête politique qu’était Churchill avait un profond mépris pour ce Yankee parvenu qui l’agaçait par son arrogance et son insupportable prétention. Tous les chefs militaires ne peuvent pas être Périclès, Hannibal, Alexandre, Napoléon, Saladin, Nelson, Foch ou de Gaulle. Le cas le plus illustratif en la matière est probablement celui du général Georges Boulanger qui mit en danger l’existence même de la IIIe République par sa fougue, son populisme et surtout par son caractère hargneux et rancunier qui le fit surnommer « Général Revanche ». Alors que la France avait de la peine à panser les plaies de la guerre de 1870, Boulanger n’avait de cesse de tenir des discours belliqueux contre l’ennemi allemand. La simplicité et le populisme de ses propos lui valurent un immense succès. Le général Boulanger réussit l’impossible exploit de rassembler autour de sa personne une constellation hétéroclite de toutes les frustrations. Ses partisans se recrutaient indifféremment parmi les monarchistes, les communards, les marxistes, les jacobins, les montagnards, les nationalistes, etc. De l’extrême droite à l’extrême gauche, ses outrances oratoires enthousiasmaient les foules. Ses slogans étaient d’une simplicité naïve et demeuraient confinés à des thèmes obsessionnels quasi paranoïdes : la bourgeoisie financière, les politiciens véreux et défaitistes accusés de trahison et de collaboration avec l’ennemi. En 1889, la tension créée par le « boulangisme » est à son paroxysme. Le général se présente à Paris en remplacement du député Hude, récemment décédé. Son programme, indiscutablement putschiste, se résumait en trois mots : « Dissolution ; révision ; constituante ». Un tel programme était un arrêt de mort contre la IIIe République. C’est le « boulangisme » qui fut le berceau du fascisme d’extrême droite et de son profil si particulier, et que nul homme libre ne peut accepter sans renier les valeurs les plus élémentaires de l’humanisme. Poursuivi pour complot contre la sûreté intérieure, le général Boulanger fut dépouillé de son immunité parlementaire. Il sera obligé de s’enfuir piteusement en Belgique où il terminera ses jours le 30 septembre 1891 en se suicidant sur la tombe de sa maîtresse, au cimetière d’Ixelles. Georges Clemenceau, son ami d’enfance, apprenant la mort du général Boulanger eut cette réflexion : « Il est mort comme il a vécu, en sous-lieutenant. » Pr Antoine COURBAN

Dimanche 5 août 2007 : vigiles de la fête de la Transfiguration. À vêpres et à matines, dans toutes les paroisses byzantines du Metn-Nord, on chantera l’hymne : « Aujourd’hui la nature humaine brille de l’éclat de la lumière de sa propre métamorphose divine. » Au même moment, dans les bureaux de vote du même Metn-Nord, on comptera les voix des électeurs qui se...