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Le mouvement islamiste doit rendre Gaza et s’excuser avant tout dialogue, affirme le président palestinien À Moscou, Abbas s’assure le soutien ferme de la Russie qui prend ses distances avec le Hamas

La Russie a apporté hier son soutien ferme au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, engagé dans une épreuve de force avec ses rivaux du Hamas qui ont pris le pouvoir à Gaza, et indiqué qu’elle prenait ses distances avec le mouvement islamiste. Recevant le président de l’Autorité palestinienne au Kremlin pour sa première visite en Russie depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, le président russe Vladimir Poutine a signifié l’importance qu’il accordait à M. Abbas. « Je veux vous assurer que nous allons vous soutenir en tant que dirigeant légitime du peuple palestinien. Nous sommes certains que vous ferez tout pour rétablir l’unité », a déclaré M. Poutine. De son côté, M. Abbas a assuré qu’il travaillait « toujours à obtenir l’unité du peuple » palestinien afin d’atteindre l’objectif « d’un État indépendant ». En venant à Moscou, le leader palestinien entendait obtenir le soutien de la Russie dans le bras de fer engagé avec le mouvement islamiste depuis le 15 juin. Un enjeu de taille compte tenu des contacts privilégiés que la diplomatie russe entretient depuis longtemps avec le mouvement islamiste, malgré son refus de reconnaître Israël. De fait, la diplomatie russe a montré un infléchissement, exprimé par la voix d’un vice-ministre des Affaires étrangères. « Nous maintenons les contacts avec eux (le Hamas) dans un but pratique, pragmatique afin de trouver un moyen d’agir sur eux, directement ou indirectement, pour établir le dialogue entre les Palestiniens. C’est notre but », a déclaré le vice-ministre Andreï Denissov. « Nous avons quelque peu réduit récemment nos relations avec le Hamas », a cependant dit M. Denissov, qui était interrogé sur l’état des contacts entre Moscou et le mouvement islamiste. Un autre responsable russe a expliqué à l’AFP que la Russie avait vu d’un mauvais œil la politique menée en juin à Gaza par le Hamas et qu’elle avait décidé de rappeler qui était le véritable leader palestinien. Auparavant, Moscou mettait au même plan Mahmoud Abbas et le chef du Hamas en exil. Mais après la prise de pouvoir sur la bande de Gaza, la Russie a décidé de donner la prépondérance au président de l’Autorité palestinienne tout en continuant à dialoguer avec le mouvement islamiste, a ajouté ce responsable sous le couvert de l’anonymat. La veille, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait appelé M. Abbas (également chef du Fateh) au « dialogue » avec le Hamas. Le ministre russe des Affaires étrangères, qui s’est encore entretenu jeudi dernier avec M. Mechaal, avait « insisté sur la nécessité de rétablir l’unité palestinienne par un dialogue entre toutes les forces politiques », faisant référence aux tensions entre le Fateh et le Hamas. Après sa rencontre au Kremlin, le président de l’Autorité palestinienne a maintenu sa ligne de conduite, déclarant qu’il ne dialoguerait avec le Hamas que si le mouvement islamiste rendait le pouvoir à Gaza et présentait des excuses pour « ses crimes ». « La normalisation passe avant tout par le retour à la situation qui prévalait avant le coup d’État », a dit M. Abbas. « Le Hamas doit reconnaître sa culpabilité et présenter des excuses pour les crimes qu’il a commis », a-t-il ajouté. Mi-juin, le dirigeant palestinien a limogé le gouvernement dominé par le Hamas, décrété l’état d’urgence et mis en place un cabinet d’urgence. Il s’apprête à convoquer des élections présidentielle et législatives anticipées. « Les élections doivent se dérouler au plus vite, mais les conditions (de son organisation) doivent être telles qu’elles puissent être organisées dans le secteur de Gaza et en Cisjordanie », a dit M. Abbas. Répondant à une question sur son éventuelle candidature, il a estimé qu’il était « prématuré » de se prononcer. Mahmoud Abbas a quitté en soirée la capitale russe après une visite de trois jours.

La Russie a apporté hier son soutien ferme au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, engagé dans une épreuve de force avec ses rivaux du Hamas qui ont pris le pouvoir à Gaza, et indiqué qu’elle prenait ses distances avec le mouvement islamiste.
Recevant le président de l’Autorité palestinienne au Kremlin pour sa première visite en Russie depuis la...